Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 17 Sept 2017 17:00:00 - A Cormeilles en Vexin N° 1025 - La maison de Blanche Neige
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Un jour pousse l’autre, les petits soucis du quotidien ont tendance à focaliser nos pensées sur notre environnement immédiat. Mais pendant ce temps la Terre tourne et les modifications de notre mode de vie sur les quelques dizaines d’années qui viennent de passer ont des répercussions énormes et souvent irréversibles sur le devenir même de notre planète.
Il en est ainsi pour la biodiversité. Si l’on n’est pas un spécialiste du sujet il nous semble que cela ne concerne que des animaux exotiques vivant très loin de notre cercle de confort. Mais il n’en est rien, et si l’on y réfléchit un peu comment ne pas prendre conscience du fait que les petits oiseaux du ciel qui peuplaient notre enfance ont en partie disparus ?
Cette constatation m’a incité à m’informer et, stupeur, la situation de la France métropolitaine est particulièrement alarmante en ce qui concerne la survie de nombreuses espèces de passereaux et d’oiseaux nicheurs. Alors qu’au niveau mondial 12% des espèces d’oiseaux sont menacées de disparition, ce chiffre monte à 32% pour les oiseaux de notre pays.
Ce pourcentage (chiffre 2016) est en nette progression puisqu’il n’était « que » de 26% en 2008. C’est ainsi que 92 espèces d’oiseaux vivant en France métropolitaine ont aujourd’hui un risque important de disparaître à jamais de notre ciel. Dans cette liste (la liste rouge) il y a de nombreux oiseaux que nous apercevions couramment lorsque nous étions enfants et que nous ne voyons pratiquement plus à ce jour.
Il en est ainsi de l’alouette des champs par exemple. Si l’on n’y prend garde, finie la chanson « Alouette, gentille alouette, alouette je te plumerais », fini le fameux pâté d’alouette composé d’une alouette et d’un cheval d’après le dicton populaire. Mais il y a également le chardonneret, le serin de chez nous (serin cini) avec son ventre jaune, le martinet noir, les hirondelles, les fauvettes, les jolis martins pêcheurs avec leur dos bleu et leur long bec …
Cette raréfaction a de nombreuses raisons, les bosquets et les haies entre les champs ont été détruits, les jachères n’existent plus, les prairies disparaissent, les vieilles maisons avec des trous dans les murs pour nicher n’existent plus, les pesticides tuent les insectes qui sont souvent la nourriture des oiseaux, la chasse et le braconnage, la pollution des rivières, le bétonnage des berges ….
Aussi il est grand temps de faire quelque chose pour nos oiseaux du ciel. Pour ma part j’ai installé une mangeoire et une boule de graisse pendues à une branche de pommier. Pour les écureuils j’ai pris un long bocal d’un diamètre assez petit que j’ai installé horizontalement, l’arrière un peu relevé entre deux barreaux de la cabane de jardin de mes petits enfants.
Avec des mélanges de graines appropriés il a fallu quelques semaines pour que l’endroit ressemble à la maison de Blanche Neige. Bon, pour l’instant ils ne font pas encore le ménage mais il faut dire que je ne me suis pas risqué à chanter comme le fait la belle blonde. Par contre je me régale de la présence et des mélodies de mes hôtes.
Il y a surtout des mésanges charbonnières et en moindre quantité des rouges-gorges mais d’autres espèces vont venir. Le bel écureuil roux avec son immense queue en panache se fait discret mais nous pouvons l’apercevoir de temps en temps. A l’automne je vais installer des nichoirs pour différentes espèces. Ils seront de bons abris pour l’hiver et seront certainement adoptés au printemps.
J’ai rendez-vous demain matin pour deux biopsies et je décolle vendredi un peu après 6h du matin, direction Valdivia. J’ai hâte d’y arriver car ce voyage de plus de trente heures n’est pas réellement une partie de plaisir. L’âge venant ces longs déplacements sont de plus en plus éprouvants.
Mais mon copain Johnny dont le bateau vient de passer quelques mois à côté d’Harmattan vient d’arriver ce jour sur place. Il me dit que le temps y est magnifique mais qu’il a beaucoup de travail car l’intérieur de son bateau est envahi de moisissures.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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