Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 01 Apr 2018 18:00:00 - Dans le ferry entre Jersey et Granville
N° 1096 - Une journĂ©e Ă  Jersey



18h00 TU, 20h00 heure Locale

Bonjour Ă  tous,

J’aime bien aller à Jersey, c’est une petite ballade dépaysante, on
doit retarder les montres d’une heure, on parle anglais, on roule à
gauche, il y a un vrai parfum d’aventure. Rouler à gauche c’est déjà
difficile mais en plus avec une voiture dont le volant est Ă  droite et
dont les vitesses se passent avec la main gauche c’est carrément
spécial.

Ce matin le réveil se manifeste à 6 heures. Le temps de passer à la
salle de bain, de me tartiner copieusement de pommade comme tous les
matins, nous retrouvons Colette dans le salon. Ayant tenu une
pâtisserie toute sa vie, elle nous a confectionné de délicieux
palmiers. Lorsque nous arrivons Ă  la gare maritime, Ă  7h15, je
découvre que je me suis trompé d’une heure, tout est fermé !

Finalement nous quittons le quai à 9 heures, la traversée en NGV dure
une heure et 25 minutes. C’est agréable, une légère houle nous berce.
Le commandant a réussi à coller un poisson en papier dans le dos de la
chef de cabine, ambiance premier avril !

Nous arrivons à Saint Helier à 9h25 heure locale. J’avais réservé une
Dacia premier prix mais j’hérite à la place d’un superbe cabriolet
Smart. Quelle différence de temps avec hier, il fait soleil, environ
10 degrés et je ne peux m’empêcher d’appuyer sur le bouton qui
décapote. Immédiatement nous retrouvons nos vingt ans !

L’île de Jersey n’est pas très grande, elle mesure 19 kilomètres de
long pour une largeur moyenne de 9 kilomètres. Elle culmine à 136
mètres au-dessus du niveau de la mer. Toute la partie Nord est
constituée de collines avec des falaises escarpées qui tombent dans la
mer. Très régulièrement des indentations du trait de côte forment des
petites baies où des jetées ont été construites permettant aux
habitants de pratiquer la pĂŞche.

Le reste des côtes, l’Est, le Sud et l’Ouest découvrent sur de grandes
distances, laissant apparaître des plages de sable fin parsemées par
endroits de nombreux rochers. Notre premier objectif est le petit
village de Gorey, au Sud Est de l’île, son charmant petit port et le
magnifique château de Mont Orgueil qui le domine.

Nous passons un agréable moment à nous promener dans cet endroit avant
de déjeuner dans une taverne où la bière coule à flot en ce dimanche
de Pâques. Il y a énormément de monde, la plupart debout, des hommes,
des femmes, des vieux, des jeunes. Tout le monde parle fort, quelle
ambiance !

Puis nous passons l’après-midi à faire le tour de l’île. La partie
Nord est vraiment très belle. Les habitations sont luxueuses, le
niveau de vie est très élevé. J’essaie de comprendre. La population de
l’île tourne autour de 100 000 habitants. Il y a la pêche, il y a le
tourisme mais il y a surtout l’agriculture.

Les agriculteurs ont ici beaucoup de chance, la qualité de la terre
m’impressionne, elle est légère et fine, on dirait du sable d’un gris
assez foncé. Il pleut beaucoup et le climat maritime est toujours
relativement tempéré. On peut voir quelques prairies où paissent
d’énormes vaches d’une couleur châtain clair sur le dos et châtain
foncé pour le reste. Elles se régalent de cette herbe bien grasse.

Mais la plupart des champs sont cultivés. Les parcelles sont petites
ou moyennes et actuellement l’île est couverte d’immenses bâches en
polyane perforé. D’énormes coqs- faisant se baladent sur ces bâches
car ils ont compris qu’un trésor est caché dessous.

Les pommes de terre primeurs Jersey Royals sont une des productions
importantes de l’île. Il y a également la laitue. Tout ce qui n’est
pas recouvert de plastique actuellement est jaune. Les fleurs et en
particulier les jonquilles qui sont en pleine floraison forment une
autre des multiples ressources de ce petit paradis.

Malheureusement, tout n’est pas aussi reluisant, ce paradis est
également fiscal, ce qui contribue à l’essor de toutes ces belles
propriétés de la côte Nord. En effet, Jersey est rattachée à la
couronne d’Angleterre mais elle est indépendante administrativement.
Comment a-t-on pu tolérer et comment peut-on tolérer encore dans
l’Europe des entités qui ne jouent pas le jeu ?

A bientĂ´t


Jean-Louis
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