Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 08 May 2018 23:00:00 - 25°27’N 78°24’W N° 1127 - Au pays des eaux turquoise
19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
Bonjour Ă tous,
Je traverse aujourd’hui le pays aux eaux turquoise, les Bahamas. C’est assez étonnant et pour le moins inhabituel.
J’ai eu un peu de mal à m’extraire du véritable fleuve que représente le Gulf Stream. Avec un courant de quatre Nœuds par le travers Harmattan a dû lutter une partie de la nuit. J’avais calculé ma vitesse de progression pour arriver devant la « frontière » des Bahamas avec le jour qui se lève.
Les Bahamas sont constituées d’un ensemble d’îles et d’îlots dont les plus connus sont New Providence Island avec la capital Nassau, Great Exuma Island avec le port de Georgetown où sont enregistrés tant de navires de commerce car les Bahamas sont un « paradis » fiscal. Il y a également Long Island, Andros Island, Grand Bahama Island, Great Abaco Island …
L’ensemble des îles et îlots est intégré dans une sorte d’immense lagon, une grande plaine toute plate constituée de sable blanc recouverte de quelques mètres d’eau seulement. Les fonds sont en moyenne de l’ordre de 4 mètres mais ils peuvent remonter en dessous de 2 mètres alors qu’Harmattan cale 2 mètres !
Lorsqu’on arrive à la « frontière », les fonds passent extrêmement rapidement de 800 mètres (parfois 2000 mètres) à 3 ou 4 mètres ! Le bord du lagon est même parfois matérialisé par des rochers ou des patates de corail. J’avais prévu d’entrer par une passe et je voulais la pratiquer de jour.
Debout à 6 heures, je suis à 45 minutes de la fameuse « frontière ». Mis à part quelques rochers sur bâbord, je vois la mer à l’infini. J’embouque bientôt la passe sans problème étant donné le peu de vent pour perturber ce plan d’eau et je me retrouve alors dans l’eau turquoise.
Cela me remémore un très vieux souvenir. C’était à la foire agricole de Sens, je ne devais pas avoir plus de quatre ou cinq ans. J’étais installé dans l’un des bateaux d’un manège qui tournait dans un anneau peint en bleu et rempli d’eau douce. C’était exactement cette couleur. Est-ce à ce moment que j’ai attrapé le virus ?
Si l’on veut traverser en sécurité, on ne peut pas passer n’importe où. Sur la carte des routes sont dessinées, il suffit de les suivre. C’est ce que je fais et je suis assuré d’avoir au moins 3 mètres d’eau. Mais c’est juste car avec la houle Harmattan scie la mer et je pense que parfois la pointe de la quille ne doit pas être très loin du sable.
Je reste habituellement au fond du bateau afin de me protéger du soleil à cause de mes cancers de peau. Mais là je ne peux résister à aller me positionner en bout de delphinière pour regarder les fonds défiler et prendre quelques photos.
Il n’y a personne sur ce plan d’eau, les cargos ne peuvent pas passer par là . Je suis toujours au moteur depuis mon départ de Cuba, actuellement un vent de 8 à 10 Nœuds vient de face sans toutefois suffisamment d’angle pour m’aider dans ma progression. Par contre il génère une faible houle qui ralentie le bateau.
Au milieu de la nuit je devrais ressortir de cet immense lagon pour retrouver des fonds de 2 à 3 000 mètres et quitter les Bahamas direction les Bermudes.
J’ai ce soir 104 Miles au compteur journalier et je suis à 850 Miles des Bermudes
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"Bonjour, Belle progression, qui va sano, va ..., tes repères sont diverses, entre ton manque de vie parisienne ( tapis du métro) et d'autres beaucoup plus bucoliques (sourire) je te souhaite une bonne route et prends soin de toi, au plaisir!!"
Envoyé par LE DROUCPEET le 09-05-2018 à 18:16
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