Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 16 Apr 2010 01:00:00 - 01°31S 95°56W N° 115 - Le dilemme
19H00 J-1 heure du bord, 03H00 en France Bonjour à tous, Quel dilemme hier soir à la tombée de la nuit. Laisser le spi à poste ou l’affaler ? Toute la journée Harmattan a marché parfaitement avec ce spi. Depuis le matin le vent évolue entre 7 et 8 nœuds et la situation semble parfaitement stable. A 90 degrés du vent je marche entre 6 et 7 nœuds. Si j’enlève mon spi je vais retomber à 4 nœuds. D’un autre côté si je le garde c’est jusqu’au matin car j’ai du mal à imaginer affaler le spi en pleine nuit. Ici il n’y a pas de lune, c’est surprenant, les nuits sont d’un noir d’encre et on ne voit même pas l’avant du bateau. Je consulte à nouveau la météo, la situation semble stable et je me dis que si le vent devait forcir il reviendrait au sud ouest. En plus mon pilote avec son nouveau paramétrage ne décroche plus en mode vent. Du coup si le vent tourne, le bateau tournera avec. Aussi je décide de laisser le spi à poste pour la nuit. Je dors mal, je fais des mauvais rêves, je suis quand même un peu stressé par la situation. A minuit je me réveil et je sais immédiatement que les choses vont mal tourner. J’ai l’oreille collée sur la coque et j’entends l’eau qui glisse longuement et de façon appuyée pendant que le bateau gîte un peu plus. Va-t-il se reprendre ? Non, une deuxième glissade un peu plus appuyée, un peu plus de gîte, il faut que je gicle. Le bateau est maintenant couché et je n’arrive pas à m’extraire de ce trou. Je n’avais pas mis à poste les toiles antiroulis et j’entends que dans le carré tout le matériel change de bord. C’est avec beaucoup de difficultés que je sors de cette chambre qui n’est plus dans le bon sens, maintenant il faut que j’arrive à franchir les obstacles dans le carré. Il y a des boîtes de coquilles et de bouchons pour la dialyse, un microscope, un duvet, des biscottes …. Pour parfaire l’ambiance le pilote qui ne peut plus rien faire déclenche l’alarme et en plus d’une sirène hurlante le gyrophare jette ses éclaires orange. Maintenant il faut escalader l’échelle qui est oblique pour atteindre le cockpit. Ouf, enfin ! Me voilà à la barre à roue, pieds nues et le cathéter pendant. Vite, ‘Standby », la barre à gauche toute. Je lance le moteur et libère un bon bout d’écoute de spi. Le bateau se redresse. Je me mets à 140 degrés du vent et repasse en automatique pour analyser les choses. Le vent souffle toujours plein sud mais il est passé à 15 nœuds. Je suis beaucoup trop toilé pour cette allure. J’ai deux options, soit naviguer avec le vent beaucoup plus sur l’arrière mais cela m’obligerai à faire pas mal de nord alors que les Marquises sont à l’Ouest sud ouest soit affaler ce spi. C’est cette décision que je prends. Je redescends m’habiller un peu pour protéger mon cathéter et mettre mes charentaises. J’allume les feux de pont, cap au nord, moteur accéléré, grand voile débordée et après une demi-heure d’efforts le spi est dans son sac. Ouf ! Il ne me reste plus qu’à reprendre le cap, reborder la grand voile, dérouler le génois et je peux aller me recoucher. J’ai du mal à me rendormir, je suis un peu marqué. Je fini quand même par me rendormir quand une vague traitresse arrive à escalader le pont et je suis réveillé en sursaut par 10 litres d’eau qui me dégringolent dessus. Je suis rincé, ma couchette également. Je n’ai même plus le courage de me lever, je me retourne et me rendors dans un lit trempé. Ah, j’oubliais, au niveau médiatique, une double page dans la revue de la FNAIR, la fédération française sur ma traversée de l’atlantique ainsi qu’un sujet en préparation pour le numéro double de Juin Juillet du magasine «çà m’intéresse ». Aujourd’hui 162 milles au compteur journalier, mais il ne reste plus que 2618 milles soit 171 milles parcourus en 24 heures. La différence c’est ce courant qui porte à l’ouest. Merci le courant. A demain Jean Louis |
"Bonjour Jean-Louis, Je suis tes aventures depuis le début de ta traversée de l'atlantique avec passion et curiosité mais sans jamais t'avoir laissé de message. Aujourd'hui je trouve dommage que tu ne saches pas qu'une personne de plus s'intéresse et se passionne par ce que tu fais. Je dirais même que le récit de la journée d'hier m'a fait prendre conscience des risques et des difficultés que tu rencontres. Moi qui ne suis qu'un petit plaisancier je mesure exploit que tu es en train d'accomplir. Peut-être n'en es tu pas encore conscient. Excuses moi, sans te connaitre de te tutoyer mais d'une part nous avons à peu près le même age, la même passion du bateau et le fait de te suivre depuis des mois semble m'autoriser à te considérer comme un copain. Félicitations et dans les moments difficiles penses que nous sommes nombreux à penser à toi. A bientôt. Didier"
Envoyé par Didier le 17-04-2010 à 12:14
"hello captain, Je vois que tu ne t ennuies pas entre le spi et et tes 10 litres habituels dans la chambre avant....je pense definitivement que le spi est du mode feminin....( y aura t il des réactions?) En ce qui concerne ma derniere étape Barecelone/Marseille, arrivant à la gare on m'explique que les trains français sont en greve (j avais oublie ce detail quasi permanent) donc j ai pris un bus,. départ 9h30...a ce moment la je me dis pil poil arrivee debut am mais le chauffeur me dit...18h30 a st Charles....(bon, il doit passer par Chateauroux) non, non en fait il fait sa fonction de bus c est a dire de ramassage tout au long de la route...Pour la phase finale c était top, j ai utilisé tous les moyens de transport sauf le camion... je ferai un petit commentaire complementaire pour faire un recap de ce voyage retour...globalement pas triste. Bonne route captain et n oublies pas ton ciré pour bien dormir devant. Jacky"
Envoyé par Jacky le 17-04-2010 à 20:04
"que d'emotions courage bravo je vous des bonnes pensèes affectionroselyne d"
Envoyé par roselyne demeestere le 17-04-2010 à 21:23
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