Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 05 Jun 2018 20:00:00 - 38°32’N 28°37’W N° 1155 - ArrivĂ©e Ă Horta
19h00 heure du bord, 20h00 TU, 21h00 en France
Bonjour Ă tous,
La nuit a été calme, j’avais pas mal réduit hier soir pour être tranquille. L’état de la mer s’est légèrement amélioré et si je n’ai pas beaucoup dormi c’est plutôt l’excitation de l’arrivée que les besoins propres de la navigation et du bateau.
A 4h30 je suis déjà debout, le ciel commence à s’éclaircir un tout petit peu et j’en profite pour avancer d’une heure toutes les horloges du bateau (les six principales tout du moins) puisque j’ai coupé le trentième méridien cette nuit. Je me retrouve donc à l’heure des Açores.
Vers 6 heures, nouvelle heure du bord, je me trouve à 18 Miles de Horta et je commence à capter du réseau. Quel bonheur ! Bientôt je peux commencer à traiter tous mes mails en retard. C’est vraiment pratique ces nouvelles règles européennes, on n’a plus à se soucier du coût des communications puisque maintenant tout est uniformisé et l’abonnement en France se poursuit dans le reste de l’Europe.
Mais je dois attendre de me trouver à moins d’un Mile de la terre pour commencer à apercevoir Faial. L’île est sous la brume et le crachin, il fait frais, un vrai temps breton ! Ce n’est pas très accueillant. Une fois doublé l’énorme promontoire Castelo Branco je longe la côte et je redécouvre les paysages typiques de la bordure côtière avec les belles maisons pimpantes, les prairies, les bosquets … La partie supérieure reste noyée dans la brume.
L’arrivée au port s’avère très difficile, le vent se renforce sur les falaises abruptes du Monte Da Guia qui domine le port. En mer naviguer en solitaire est assez facile mais au port la difficulté est énorme surtout sur un bateau à quille longue comme Harmattan. Je ne peux pas être à l’avant en train de m’occuper de l’ancre et en même temps dans le cockpit en train de tenir le bateau.
J’effectue un premier mouillage qui ne tient pas. Puis un second qui ne tient pas non plus. Finalement je me porte à la sortie du port et je peux envoyer de la chaîne, cette fois c’est bon. Ouf ! Mais en milieu d’après-midi on vient me dire que je ne peux rester là . Mais le port est plein et les fonds mauvais.
Je passe encore plusieurs heures à mouiller, reprendre, mouiller, … Le risque bien sûr est d’aller taper un autre bateau. Je fini par trouver un mouillage qui tienne mais vers 19 heures les autorités viennent me voir, il faut encore que j’avance car le ferry va être gêné. A l’heure qu’il est je suis mouillé, est-ce que cela va aller ? Heureusement le vent doit se calmer vers minuit.
Du coup je suis moralement épuisé, beaucoup de stress, 7 mouillages dans la journée seul à courir du cockpit à l’avant et vice et versa. Je n’ai qu’une hâte, que le vent cale comme on dit en Camargue.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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