Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 17 Jul 2018 17:00:00 - 36°26’N 6°48’W N° 1175 - L’Algarve et l’Andalousie
19h00 heure du bord, 17h00 TU, 19h00 en France
Bonjour Ă tous,
Le passage du cap Saint Vincent est toujours une étape significative lorsqu’on descend vers le Sud. Accompagné de la pointe Sagres ils forment un paysage impressionnant de hautes falaises sauvages balayées par le Nortada, le vent dominant qui se renforce à cet endroit.
Avant de passer le cap le vent avait déjà mis un coup d’accélérateur en passant d’une dizaine de Nœuds aux environ de 16. Mais une fois le cap et surtout la pointe Sagres dans les rétroviseurs mon anémomètre indique 28 Nœuds, grand-voile à deux ris et génois très réduit. Les rafales qui descendent des falaises et la houle qui se réfléchit génèrent une mer pas sympa. Il faut être patient, ces mauvaises conditions durent deux à trois heures, le temps que je m’éloigne un peu.
Je passe ma nuit à longer les côtes de l’Algarve. Le développement est impressionnant, le Portugal est devenu très attractif pour les retraités français entre autres. Toute cette côte n’est qu’un trait de lumières sur des dizaines de Miles. C’est la côte d’Azur du Portugal.
Mais en permanence je dois me lever pour gérer des alarmes dues aux bateaux de pêche. Tout ce golfe est peu profond, moins d’une centaine de mètres et les portugais adorent le poisson. Les chalutiers sont légions et certains partent même très loin en mer, j’en verrai revenir du large jusqu’en fin de matinée.
Au petit matin je passe devant Faro, c’est une grande ville puis vers midi je suis très au large de l’embouchure du Rio Guadiana qui est la frontière entre le Portugal et l’Espagne. J’en profite pour régler les pendules du bord à l’heure espagnole qui est également l’heure de Paris. Encore une étape significative vers le retour au pays.
Il fait un temp magnifique, grand ciel bleu, soleil et par moment un peu de vent me permet de couper le moteur. Malheureusement il ne dure que quelques heures avant de s’évanouir. Comme je tire tout droit sur Tarifa, à l’entrée du détroit de Gibraltar, je suis assez loin de la côte, à une quarantaine de Miles.
Cet après midi la chaleur arrive d’un coup. Quel changement par rapport à hier, je suis encore dans l’Atlantique mais le climat devient méditerranéen. C’est normal car je m’approche des côtes de l’Andalousie. Je ne suis ce soir qu’à une vingtaine de Miles de la ville de Cadix. Je serais demain matin à l’entrée du détroit de Gibraltar, en face de la ville de Tarifa. C’est la quatrième fois que je passe ici, je commence à bien connaître.
L’idéal serait d’entreprendre la traversée de ce point sensible en début de marée remontante, c’est aux environs de minuit et de midi. Mais je n’ai pas envie d’attendre, je vais y arriver en début de matinée, au plus mauvais moment. Ce n’est pas très grave, je vais faire avec et luter un peu contre le courant qui n’est pas très important dans ce sens.
Au fil de l’après-midi l’intérieur du bateau s’est réchauffé et j’arrive ce soir à 29 degrés contre 22 hier ! Que c’est bon de pouvoir retrouver la tenue des tropiques. A l’extérieur c’était intenable, je n’avais pas connu cela depuis un moment. J’adore la chaleur, et à ce titre les vacances en Turquie l’été sont au top, j’ai hâte d’y retourner.
A 19 heures ce soir je note 119 Miles au compteur pour une journée de seulement 23 heures, 229 Miles depuis Lisbonne.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"Salut,
Tu traces bien, et ton bateau va sécher, ainsi que ta cambuse, attention aux fuites (rires)"
Envoyé par LE DROUCPEET le 18-07-2018 à 21:50
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