Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 19 mar 2019 18:00:00 - A PĂ©tra, Jordanie N° 1213 - Une merveille de l’humanitĂ©
18h00 TU, 19h en France
Bonjour Ă tous,
Après un gros coup de mou hier soir nous avons vécu une journée aussi inoubliable que celle où je me suis retrouvé au pied du glacier Pia !
Il faut dire qu’hier c’était copieux, le lumbago qui m’a cloué au lit il y a 15 jours était reparti de plus belle, je ne pouvais presque pas marcher, j’avais un gros torticolis, nous avons passé la journée dans des paysages de mort et nous n’avons pu déjeuner qu’à 15 h dans un bouiboui infame où l’on vous sert un plat improbable sans assiette ni couverts.
Puis, en arrivant à notre réservation Airbnb, quelle déception ! Le cadre est idyllique, c’est un vieux village qui est en train d’être restauré, il y a plein de petites maisons. Mais il n’y a pas de directeur sur place et tout va de travers. Rien ne correspond au descriptif, Il fait un froid de canards et il n’y a pas de radiateur, il n’y a pas de wifi, il n’y a pas de serviettes (on nous en proposera ensuite mais elles sortent de la machine à laver et sont trempées !), tout est à l’avenant.
Heureusement ce matin les dieux sont avec nous, celui des Nabatéens a dû intercéder auprès du mien. Alors que mon torticolis et mon dos m’ont fait souffrir toute la nuit, je me lève en pleine forme avec l’envie d’en découdre. Puis on nous sert un petit déjeuner digne d’un cinq étoiles. Il y a plein de petites assiettes remplies de mets plus délicieux les uns que les autres !
Nous arrivons à Pétra à midi, le temps de prendre notre chambre, de refaire un peu de cash et de déjeuner (cette fois dans un très bon restaurant de la ville), nous nous retrouvons à 14 heures au « Petra Visitor Center », l’entrée du site inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Une file ininterrompue de visiteurs ressortent et beaucoup ont l’air totalement épuisés. Cela m’inquiète un peu tout de même.
Heureusement j’avais pensé à emporter mes bâtons de marche, merci les bâtons car sans eux je n’aurais jamais pu effectuer cette visite. Nous commençons par parcourir un kilomètre en descente dans les graviers avant d’arriver devant l’entrée magistrale du Siq. C’est une étroite faille dans la montagne, une espèce de canyon de quelques mètres de larges, pas plus de 3 ou 4 mètres par endroit, encadrée de part et d’autre par deux falaises à pic.
Les falaises sont hautes de 100 à plus de 200 mètres et parfois elles se rejoignent presque. Le Siq serpente sur environ un kilomètre et demi. On peut louer un cheval ou même une petite calèche mais j’ai trouvé très important de prendre le temps de progresser en s’inspirant progressivement de l’endroit. Le soleil n’arrive au fond que sur quelques portions et les côtés des falaises ont été taillées par les Nabatéens afin de former des canaux pour transporter l’eau vers la cité intérieure.
Et puis, après plus d’une heure de marche, ce canyon débouche sur un second canyon qui le coupe à angle droit. Sur la paroi qui fait face au Siq nous apercevons enfin « Le Trésor », (Al Khazna), le but ultime de ma ballade en Jordanie ! Quelle émotion, quel bonheur, quelle récompense ! Ce temple est absolument magnifique, il mesure près de 40 mètres de hauteur et il est finement ciselé de chapiteaux, de frises, de décorations …
Le Nabatéens n’ayant pas les moyens matériels de construire des échafaudages (il n’y a pas d’arbres dans la région), ils ont construit tous ces magnifiques temples de Pétra par le haut. Ils ont commencé par tailler un immense escalier dans la roche, puis une galerie horizontale. Ils ont ensuite taillé le temple en rabotant progressivement la galerie horizontale.
Tout en haut de ce temple se trouve une urne funéraire qui, selon la légende locale, dissimule le trésor du Pharaon, d’où le nom de ce temple. J’ai marqué ainsi cette journée du 19 Mars 2019 d’une pierre blanche. Elle restera pour toujours dans ma mémoire au même niveau que celle où je me suis retrouvé au pied du glacier Pia en Patagonie.
A bientĂ´t
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