Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 22 mar 2019 18:00:00 - A Aqaba, Jordanie N° 1215 - Le Wadi Rum
18h00 TU, 19h en France
Bonjour Ă tous,
Hier pas de blog, nous étions perdus au milieu du désert sans électricité et sans réseau GSM !
Et puis, même si j’avais eu les moyens techniques je dois dire que je n’aurais pas eu le temps de rédiger un blog, la journée a été totalement épuisante. Nous sommes partis de Pétra vers 9 heures et nous avons emprunté la « Désert Highway » pour arriver vers 10h45 à la barrière de péage du Wadi Rum Visitor Center.
Un peu plus loin, au Rest House nous avons rencontré Radi, notre hôte. Immédiatement le courant a passé, c’est un jeune bédouin d’environ 35 ans éternellement souriant et attentionné. Nous avons laissé la voiture de location sur le parking après avoir pris uniquement nos affaires pour la journée et la nuit. Au départ seule la nuit était retenue mais j’ai opté immédiatement pour une journée complète en 4X4 dans le désert.
Tous les véhicules des bédouins sont des 4x4 pickups équipés dans le plateau arrière de deux bancs où l’on peut s’assoir à 6 en plein air. Nous sommes montés avec un couple de Polonais et nous voilà partis.
Le désert du Wadi Run est composé d’une surface à peu près plane recouverte de sable parsemée d’énormes montagnes de pierre aux parois verticales pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres. Il est extrêmement sauvage avec des températures extrêmes et peut être très dangereux parait-il pour ceux qui en ignorent les dangers. A cette époque de l’année (le printemps) il est parsemé d’une végétation très, très, très rabougrie et de toutes petites fleurs.
Moi je l’ai trouvé sympa et surtout très peuplé. D’une part il est habité en permanence par plus d’un millier de bédouins qui y élèvent des chèvres et des moutons (et quelques dromadaires pour leur outil de travail). D’autre part y circulent en permanence des véhicules 4X4 transportant des touristes.
Du fait des hautes montagnes, il existe de nombreuses sources et des puits. Cela a permis une occupation du désert depuis la préhistoire et nous avons pu admirer des inscriptions Thamoudéennes et Nabatéennes gravées dans la pierre depuis plus de 5 000 ans pour certaines.
Mais le désert est marqué à jamais par le passage et l’installation de Laurence d’Arabie qui y a fédéré les bédouins pour attaquer les Turcs ottomans à Aqaba durant la révolte arabe en 1917.
Nous avons passé la journée à visiter les différents sites d’intérêt, la cascade de Laurence d’Arabie, la maison de Laurence d’Arabie … Pour ma part j’ai surtout été impressionné par une énorme dune de sable rouge, par l’aspect si particulier des énormes falaises de roche et par des arches de pierre monumentaux.
Le midi nous avons pris notre déjeuner sous une tente bédouine et le soir nous avons pu admirer le coucher du soleil sur le désert avant de rejoindre, fatigués et extrêmement réfrigérés, le campement où nous devions passer la nuit.
Il est bien protégé sur trois côtés par d’immenses falaises à pic qui nous surplombent d’au moins deux cents mètres et composé d’une douzaine de tentes pour deux personnes, de deux tentes pour 6 et d’une énorme tente commune pouvant accueillir environ 70 personnes. Tout est propre, tout est nickel, un peu plus loin se trouve un bâtiment pour les douches et les toilettes.
L’électricité est comptée car seuls des panneaux solaires la produisent et l’eau venant d’une source est également à utiliser avec beaucoup de précautions. Les couchages sont excellents avec de fins draps et de chaudes couvertures. Nous apprécierons celles-ci car au petit matin, juste avant le lever du soleil il fait un froid intense.
Dès 18h30 nous nous retrouvons dans la tente commune où un feu de bois a été allumé. Après un excellent dîné des bédouins sortent l’instrument à cordes et nous nous régalons de chants locaux.
Vous l’avez compris, j’aime les bédouins, j’aime ces gens du désert qui ressemblent tant à des marins affrontant une nature qui peut être hostile. Je me sens si proche d’eux. J’ai discuté avec Radi, il aime son désert et ne le quitterait pour rien au monde. Il me dit que ce qu’il aime par-dessus tout ce sont les sentiments de quiétude et de tranquillité, exactement ce que je suis allé chercher au milieu des océans.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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