Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 25 Mars 2019 18:00:00 - A Amman, Jordanie N° 1218 - Azraq et le dĂ©sert oriental
20 heure local, 18h00 TU, 19h en France
Bonjour Ă tous,
Pour notre dernière journée en Jordanie il nous restait à voir Azraq et le désert oriental. Une très, très grande partie de la Jordanie est constituée de déserts. Celui-là est très différent du Sud, il est constitué de sable ou de terre rouge recouvert de très petits cailloux noirs. De ce fait il semble tout lisse, pas une vague, pas une ondulation, pas même le moindre petit arbrisseau rabougris, rien sauf parfois un bédouin, son chien, son âne et son mini troupeau de chèvres et de moutons.
Par endroits, les petits cailloux sont remplacés par de gros cailloux noirs de quelques kilos chacun, on pourrait se croire dans les îles volcaniques des Canaries. C’est lunaire ! Parfois également un Wadi (c’est ainsi qu’on appelle ici les oueds) où coule une eau de couleur marron de sédiment suite à un violent orage.
Nous sommes maintenant à quelques kilomètres avant Azraq, ici aussi nous sommes à la croisée des frontières. Les panneaux routiers indiquent la Syrie à moins de cinquante kilomètres au Nord, l’Arabie Saoudite à quelques kilomètres au Sud Est et l’Iraq droit devant par la Route du Désert Oriental. Au bord de la route, sous les carports, les voitures de police ont été remplacées par d’énormes 4X4 militaires verts olive. Sur la plateforme arrière trônent de méchantes mitrailleuses servies par des soldats casqués.
Bientôt nous arrivons en vu d’une ville toute blanche. C’est un camp de réfugiés, actuellement des Syriens. Cela n’a rien à voir avec un immense taudis, au contraire il y a des milliers de tentes blanches de grande qualité, très bien ordonnées. Par endroit il y a des baraquements avec les toilettes et les douches. Cette ville est entièrement entourée de hautes palissades et les entrées y sont très contrôlées. J’espère que les occupants vont bientôt pouvoir rentrer chez eux !
Un peu plus loin nous visitons le Qasr Al-Hallabat, c’est ce qu’on appelle un caravansérail. Au temps où les caravanes de dromadaires guidés par les bédouins parcouraient les routes commerciales ces constructions servaient d’hôtel comme chez nous un peu plus tard, les relais de postes. C’est un genre de petit château. Celui-là n’a pas été totalement rénové.
Puis nous arrivons à Azraq où nous allons visiter le Qasr Al-Azraq fait de pierres noires. Il n’est pas en très bon état mais ses portes d’entrées faites chacune d’une grande dalle de pierre pivotant au moyen d’un pivot supérieur et d’un pivot inférieur directement taillé dans cette dalle sont étonnantes.
Ensuite nous allons visiter la Réserve Humide. Nous payons pour voir qu’il n’y a plus rien à voir. Quelle catastrophe ! Quel désastre ! C’est totalement inadmissible. En plein désert existait une zone humide avec des lacs, c’était une oasis de près de 13 000 km², soit plus grand que la totalité de l’île de France ! Cette oasis était habitée par des communautés humaines depuis 270 000 années.
Ces hommes étaient alors entourés de troupeaux d’éléphants, de dromadaires sauvages, de lions, d’hippopotames, de guépards, d’autruches, de gazelles, d’oryx … Les marais servaient d’étape aux oiseaux migrateurs qui transitaient entre l’Europe et l’Asie vers l’Afrique. Ils s’arrêtaient là également sur le chemin du retour.
L’eau fossile a commencée à être puisée depuis 8000 avant JC. Mais elle l’était alors tout à fait raisonnablement. Mais en 1950 on a commencé à puiser d’une façon intensive pour alimenter les villes d’Amman et d’Irbid qui se développent rapidement. En 20 ans on a épuisé la ressource, tout est asséché ! Un seul chiffre le 2 février 1967 on a compté 370 000 oiseaux dans le marais, le 2 février 2000 on en a compté 1 200 !!!!! Encore une fois, l’humanité doit cesser de se multiplier.
En début d’après-midi nous avons eu la chance de pouvoir observer un très petit troupeau d’oryx qui a bien failli disparaitre puisque le dernier en liberté a été tué dans les années 1960. Merci les zoos qui ont permis sa réintroduction.
Nous avons ensuite pu admirer les immenses peintures murales du Qusayr Amra (Petit Palais). Quel étonnement de découvrir de telles fresques dans un pays de religion musulmane ! Un exemple : Une femme nue en train de se baigner. Quelle surprise pour moi de découvrir également la peinture d’un ours en train de jouer de la guitare en plein désert. Trop beau ce monument.
Puis nous avons encore visité un « château », un caravansérail extrêmement bien conservé, le Qasr Kharana. Je pourrais remplir de nombreuses pages sur tout ce que j’ai découvert aujourd’hui, notre visite de la Jordanie se termine en apothéose.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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