Journal de bord de l'Harmattan |
Mercredi 11 Mars 2020 Ă 9h00 TU, 10h en France - Dans le TGV Paris / Aix en Provence N° 1250 - Un virus aux yeux bridĂ©s
Bonjour Ă tous,
Encore une fois je vous écris dans le TGV du matin qui me descend au bateau. C’est pratique. Enfin 3 heures de tranquillité dans ce monde où tout va si vite. Avec ce virus aux yeux bridés, ce virus au goût de bière qui n’aime pas les vieux j’ai longtemps hésité avant de me décider à prendre le RER et le TGV. Mais il faut bien continuer à vivre, et puis n’en fait-on pas trop ?
Comparé à la grippe annuelle qui provoque plusieurs milliers de décès prématurés en France tous les ans je trouve que ce virus joue un peu « petits bras ». Après tout, comme la grippe, il est dangereux surtout pour les personnes fragiles atteintes de comorbidité. Pour l’extrême majorité d’entre vous c’est une maladie bénigne (J’ai bien écris « vous » car je fais moi-même partie du groupe précité, je coche toutes les cases).
Du fait de l’emballement médiatique, le coût économique de cette pandémie va être monumental. Mais le côté positif de la chose est que cela nous a fait prendre conscience que la Chine a véritablement remporté la guerre économique qui secoue le monde depuis quelques décennies. Aujourd’hui dès que la Chine tousse le monde entier s’arrête de tourner.
C’est extrêmement inquiétant et j’espère que nos gouvernements vont réagir avec beaucoup de vigueur. Un exemple, à ce jour absolument toutes les pédales de freins de voiture (un produit très technique composé de mécanique, d’hydraulique et d’électronique) sont fabriquées en Chine. Si la Chine arrête de livrer, la construction mondiale d’automobiles est à l’arrêt !
Plus grave, il semblerait que près de 90% des substances actives composants nos médicaments soient produites en Chine. Je trouve cela extrêmement grave et je suis sidéré que nos gouvernants aient pu laisser les choses ainsi déraper. Je ne sais pas si je suis concerné mais la prise quotidienne de mes médicaments antirejet est pour moi réellement vitale.
J’avais rapporté l’horloge et le baromètre d’Harmattan. D’une part il fallait les astiquer un peu et surtout l’horloge avait besoin d’une bonne révision car elle commençait à s’arrêter pour un oui ou pour un non. J’ai donc revêtu mon tablier d’horloger. Je l’ai totalement démontée, j’ai nettoyé tous les petits engrenages avec un bon produit dégraissant puis j’ai déposé quelques gouttes d’huile fine sur tous les engrenages et les pivots. Francine s’est chargée d’astiquer les boitiers avec du Mirror, ils ont retrouvé un éclat oublié et vont réintégrer maintenant leur place à bord.
Je suis parti pour une dizaine de jours. Une dizaine de jours de solitude, enfermé seul dans mon bateau ou dans mon atelier. J’adore me retrouver avec moi-même, j’adore ces moments de tranquillité absolue où je peux suivre le fil de mes pensées, un peu comme lors des longues traversées océaniques. Elles me manquent tellement.
Je vais pouvoir travailler sur mes deux réservoirs de gasoil. Leurs deux squelettes existent maintenant et je vais travailler entièrement à l’atelier. J’ai du boulot, stratification extérieure, stratification intérieure, réalisation des cloisons, du système de fixation des couvercles, fabrication des tapes supportant les différents tuyaux, sondes, capteurs, vannes … Je finirais par la mise en place des couvercles et des poignées de manipulation puis un bon coup de peinture fera l’affaire.
J’ai consulté la météo, cet après-midi il est prévu grand soleil avec une température de 20 degrés ! Quelle différence avec Paris.
A bientĂ´t Jean-Louis
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