Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 30 Apr 2010 04:00:00 - 09°33S 135°51W N° 127 - Un goĂ»t d’Atlantique
19H00 J-1 heure du bord, 06H00 en France Bonjour à tous, Dans ce morceau de Pacifique ce très petit temps me rappel étrangement ma traversée de l’Atlantique. Quelle bonne nuit ! Hier soir j’ai réintégré ma couchette dans la cabine avant. J’étais totalement détendu, grand voile et artimon bien débordés avec une retenue de bôme et le moteur à 1200 tours, mer plate, pleine lune, le rêve quoi. Quel changement après tous ces jours à dormir sur la banquette du carré et même souvent sur le plancher, coincé entre la banquette et la table. Quelle volupté de pouvoir se répandre, les jambes et les bras écartés avec la tête dans les oreillers. Un tout petit roulis qui berce, pas ce gros qui oblige à se tenir en dormant. Malgré m’être levé trois ou quatre fois pour voir si tout allait bien, je me suis bien reposé et ce matin c’était grasse matinée jusqu'à huit heure. Bonne surprise au réveil, plus que 255 milles, la terre dans 46 heures ! C’est une bonne formule ce moteur au ralenti accéléré. Je l’utilise souvent. Cette nuit sous voiles seules j’aurais marché à 2,5 nœuds, au moteur à peu prés à la même vitesse alors que les deux réunis c’était entre 5,5 et 6 nœuds. Cela change tout. A cette vitesse le moteur ne fait presque pas de bruit et il consomme moins de 2 litres. Comme j’ai une réserve de 600 litres de gasoil j’ai donc ainsi une autonomie de 1800 milles. Mauvaise nouvelle, ma couchette est à nouveau trempée. C’est entièrement ma faute. J’avais repéré un problème sur la grand voile. La petite rotule en bout de la latte principale s’était dévissée, du coup la latte n’était plus fixée au chariot. J’ai descendu la voile pour amener la latte au niveau de la bôme, j’ai réparé et pour hisser à nouveau la voile j’ai dû me mettre face au vent et à la lame. J’aurais dû aller fermer le capot de ma cabine. Malgré le peu de vent et le peu de mer une lame un peu plus hardi que les autres a sauté sur la plage avant et s’est répandue dans ma couchette. Quelle misère ! En fin de matinée le vent a forci un peu vers les 15 à 16 nœuds en prenant un peu de sud. Chouette, je vais envoyer le spi. Je commence à tout préparer et en me retournant je vois un gros grain tout noir arriver par derrière. Ha, ça calme ! Je n’ai pas envie de me retrouver avec le spi sous 40 nœuds de vent. Du coup je me mets à 150 degrés du vent, envoie le génois et coupe le moteur. Le bateau file à 6 nœuds à 15 degrés de la route, c’est le bonheur. Puis en début d’après midi les grains s’étant enfuis, je roule le génois et envoie le spi. C’est de la gourmandise, je le sais mais quel bonheur. Le bateau qui marchait à 6 nœuds bondit à huit nœuds et demi et mon temps de parcourt passe de 39 heures à 28 heures. J’arrêterais la cavalcade et l’affalerais avec regrets à la nuit lorsque de gros nuages noirs apparaissent. Au niveau santé, tout va bien. Je suis en pleine forme. Je suis normal, pas malade du tout. Je n’ai plus aucuns des symptômes qui me pourrissaient la vie juste avant d’être dialysé. J’ai quand même beaucoup de chance d’avoir une maladie dont la médecine a la solution qui me permet de continuer à vivre normalement. Je sais maintenant que je peux charger des poches de dialyse pour deux mois. Etre en autonomie totale pendant deux mois, que demander de plus, c’est vraiment fabuleux. Je prends ma tension tous les matins mais je ne fais une impédancemétrie de contrôle qu’une fois par semaine. Je me connais assez maintenant pour sentir si je suis trop ou bien pas assez hydraté. Au niveau média, vous pouvez découvrir avant moi ce que Christophe vient d’intégrer dans le site. Il s’agit dans l’onglet «Vidéo et Radio » de mes interviews pour la journée mondiale du rein au journal du soir de la première chaîne de télévision Belge ainsi qu’à la première radio Belge. Et dans l’onglet « Presse », le sujet paru dans la revue trimestrielle de la FNAIR. Voilà une journée bien sympathique qui se termine, 146 milles au compteur, 140 sur la route directe et plus que 189 milles pour arriver dans la baie de Tahauku sur Hiva-Oa. A demain Jean Louis |
"Bien le bonjour captain, Super ton option voile/moteur, c'est vrai qu'a 1200 tours la conso est insignifiante mais ça change pas mal l'allure. J'imagine que les dernières heures sont des heures de bonheur, il faut vraiment profiter de celles la..elles sont tellement fortes... Demain, si tvb tu seras au mouillage dans cette belle région, profites au maximum, envoies nous de belles photos et accordes toi une belle ballade dans cette ile...et puis c'est le 1er Mai...y a t il du muguet ici? Eclates toi bien... Jacky"
Envoyé par Jacky Peudevin le 01-05-2010 à 00:53
"Super!! Bizzzzzzzz allemandes!"
Envoyé par petra le 01-05-2010 à 12:05
"Toutes mes félicitations et surtout, toute mon admiration !"
Envoyé par Emmanuel S le 01-05-2010 à 13:23
"Bravo pour cette traversée et avoir si bien géré votre traitement. Pierre Yves et moi espérons vraiment que vous attendrez d'être greffé maintenant pour poursuivre votre tour du monde car cela vous donnera une bien plus grande sécurité que la dialysé péritonéale, même si vous avez démontré ce qu'elle peut apporter de liberté et de qualité de vie quand il y a une bonne prévention des complications et qu'elle maintient un peu de fonctionnement rénal. Toute l'équipe de Pontoise et Pierre Yves Durand se joignent à moi pour vous adresser, par la pensée, un très gros bouquet de muguet qui vous apportera chance et bonheur."
Envoyé par Verger Christian le 01-05-2010 à 13:32
"hello capitaine, Je viens de passer plusieurs heures avec toi en relisant tout l'historique de tes aventures, j'avais l'impression de t'écouter et de participer aux manoeuvres... J'admire tes performances et ta force de caractère, même dans les moments "les plus chauds" tu as toujours le calme et la réflexion qui s'imposent. Tu vas ou tu es maintenant arrivé aux Marquises. Quand tu seras devant la tombe de Jacques Brel pour te recueillir pense à tous les amis qui te soutiennent dans cette merveilleuse aventure. A bientôt de se revoir. Bernard"
Envoyé par bernard lannion le 01-05-2010 à 16:24
"Salut l ami c est bien cette journee de calme avant l arrivee, tu vas arriver frais et dispos au Marquises. Mon ami qui va te voir a Papeete s appelle Didier Chomer, il a vendu dans les annees 80 son premier bateau qui s appelait Papaki a des gens qui sont alles aux marquises et ... ont perdu leur bateau echoue puis eclate sur la plage ( bateau en bois) parce qu il a derape pendant qu ils se promenaient a terre: attention il y a parfois des vagues erratiques beaucoup plus fortes que d autres, meme par temps tres calme, vagues qui peuvent faire decrocher l ancre donc deraper, et une fois que c est parti... tu connais. Par consequent meme si grand calme, et quoiqu en disent les conseilleurs habituels, je me permets de te suggerer de toujours bien fermer le bateau et mouiller le plus long possible, pas trop pres de la plage, et enpenneler si possible quand tu quittes le bord. Bonne arrivee aux Marquises, Brigitte et moi pensons bien a toi et nous rejouissons tres fort du succes de ce voyage, bon sejour aux marquises, prends plein de belles photos et eclates toi le plus possible. Bien sincerement JL"
Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-05-2010 à 09:37
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