Journal de bord de l'Harmattan |
Dimanche 10 Janvier 2021 Ă 18h00 TU, 19h en France - A Cormeilles en Vexin N° 1282 - Un grand Monopoli
Bonjour Ă tous,
Combien de fois ai-je dû lancer les dés dans ma vie ? Je ne sais pas, mais encore une fois, à force de travail et de persévérance, j’ai réussi à tomber sur une carte chance. Quel bonheur !
La vie est un immense jeu de Monopoli et, pour celui qui s’acharne elle peut être merveilleuse, pour les autres elle peut se terminer prématurément. Pour ma part je ne lâche jamais, j’aime trop réussir, j’ai la passion de réussir. Pourtant au départ c’était mal parti. Je suis né jumeau et pas tout à fait bien construit. J’avais une dent à la naissance mais beaucoup plus grave, une valve à l’urètre. A l’époque, le bébé ne pouvant pas uriner décédaient.
J’imagine que j’avais la gnaque de vivre, j’ai dû pousser très fort et c’est sorti. Bien sûr j’ai perdu tous les concours de pipi, je faisais sur mes chaussures et plus grave, j’étais souvent en infection urinaire. Mais je vivais.
Vers 25 ans j’allais très mal, les infections étaient devenues extrêmement fréquentes et se transformaient en prostatite avec une fièvre de cheval. Comme mon problème était quasiment unique, aucun docteur ne trouvait ce qui se passait. J’avais vu plusieurs urologues qui essayaient de me sonder sans y arriver et sans rien comprendre. A chaque fois c’était une boucherie.
J’ai persévéré, j’ai cherché et j’ai fini par tirer ma carte chance et par trouver celui qui savait. C’était un vieux monsieur, un Professeur qui avait passé sa vie aux « Enfants Malades » et qui m’a tout de suite dit : « Je sais exactement ce que vous avez. J’ai déjà vu le cas une fois dans ma vie ». Il m’a opéré une première fois puis une seconde fois l’année suivante. Ce n’était pas parfait mais cela m’a permis de vivre une vingtaine d’années sans problème.
Puis, petit à petit, les choses ont empiré, les problèmes sont revenus, j’ai rencontré de nombreux urologues sans succès. Encore une fois je sentais ma fin de vie arriver. Mais j’ai cherché, j’ai travaillé, j’ai lancé les dès et encore une fois, à force de ténacité, j’ai décroché une carte chance, j’ai réussi à trouver l’urologue qui a su me sortir de là . C’était le Professeur Dufour, qui a exercé aux « Enfants Malades » lui aussi. Grâce à une opération extrêmement difficile, il a su me donner 10 ans de répit et surtout il m’a permis d’être greffé en libérant le conduit urinaire de cette valve.
Après la greffe mes infections sont revenues, encore une fois j’ai vu de nombreux urologues, des infectiologues également mais personne n’a su solutionner le problème. J’ai dû vivre avec. Et puis l’an passé (en 2019), je n’allais pas très bien, très souvent le soir j’avais un peu de fièvre. J’ai repris mes investigations, j’ai lancé les dès et j’ai trouvé qu’à Rouen les Infectiologues étaient spécialisés dans ma pathologie. Carte chance, j’ai réussi à être pris en charge par cette équipe et après 4 jours passés à l’hôpital début 2020, je pensais la solution à mes problèmes en bonne voie.
Le Professeur qui me suivait devait se mettre en rapport avec le Chef de Service d’Urologie de l’hôpital pour voir comment poursuivre. Quelques jours plus tard, je reçois une ordonnance pour un scanner des voies urinaires à passer à Rouen. Avec la pandémie je n’ai pu le passer qu’au mois de juillet. « On va envoyer vos résultats au prescripteur ». Je repars donc un bras devant et un bras derrière.
J’attends des nouvelles, rien. Je sais ils ont beaucoup de travail avec la pandémie mais tout de même un simple petit mot transmis par la secrétaire aurait suffi. Au mois de Septembre, n’y tenant plus j’appelle une quinzaine de fois. Les secrétaires sont charmantes, « Le Professeur a votre dossier, il va vous rappeler ». Mais rien ne se passe. Au mois d’octobre j’écris un courrier à ce Professeur, pas de réponse. Au mois de Novembre mon médecin généraliste fait de même, pas de réponse.
J’étais mal, d’autant plus que mes symptômes s’aggravent, que j’ai des douleurs permanentes à la vessie. Souvent, elles me laissent éveillé la nuit. Que faire ? Trouver un urologue sur Paris, mais j’en ai déjà tellement vu. Je lance les dés, je cherche et tout d’un coup, carte chance, la solution me paraît évidente, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt : je dois décrocher un rendez-vous chez l’urologue de Rouen. Je sais depuis un an que c’est celui qui sera le plus à même de trouver la solution à mes problèmes.
Je suis tout surpris de pouvoir décrocher ce rendez-vous en quelques jours. Finalement, je l’ai rencontré vendredi, immédiatement j’ai compris qu’enfin je tenais quelqu’un qui pouvait trouver une solution me permettant de voir les 10 prochaines années avec tranquillité. Il a été formé par le Professeur Dufour et me décrit toutes les voies qu’il compte explorer. Je le revoie la semaine prochaine, en sortant du rendez-vous j’en pleurais de bonheur, qu’elle énorme émotion. Encore une fois je vie une vie absolument formidable et hors du commun.
A bientĂ´t Jean-Louis
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