Journal de bord de l'Harmattan |
Vendredi premier Octobre 2021 Ă 19 heures local, 16h00 TU, 18h00 en France - A Sarantis, sur Milos N° 1307 - Milos la balafrĂ©e
Bonjour Ă tous,
Milos, Minos, je confonds un peu et pour moi ces mots évoquaient jusqu’à présent un œil de verre roulant sur un toit parisien en zinc à joints debout avant d’être écrasé et récupéré par Bébel dans « Peur sur la ville ». Mais maintenant j’ai acquis d’autres images et je fais bien la différence.
Nous sommes arrivés hier matin sur cette nouvelle île des Cyclades que je ne connaissais pas alors que je suis passé souvent devant en voilier. Mais je n’y ai jamais fait un stop. Hier un Québécois me demandait quelle est mon île Grecque préférée. C’est impossible de répondre car elles sont toutes tellement différentes les unes des autres.
Milos se trouve à 33 kms seulement de Sifnos mais nous sommes sur un autre monde. Tout comme Santorin, Milos est un volcan dont la caldera s’est effondrée en ouvrant une brèche permettant à la mer d’envahir l’espace ainsi dégagé. C’est donc aujourd’hui une grande baie circulaire très protégée de toutes les directions. Bien que le volcan soit inactif, de nombreux évents existent encore et des sources d’eaux chaudes coulent à terre et en bord de plage.
Sa superficie est de 151 km² soit deux fois celle de Sifnos. Elle mesure 23 km par 12 km et le Profitis Elias culmine à 771 m. Elle compte environ 5 000 habitants soit le double de Sifnos.
Dès que l’on débarque du ferry on comprend immédiatement que cette île est plus touristique que Sifnos tout en restant à un niveau acceptable et que cette activité est un des piliers de son économie actuelle. Les loueurs de voitures et de motos sont légion, les bars et restaurants également. Mais dès que l’on sort du petit port d’Adamas on est frappé par toutes les balafres, les blessures, les entailles, les plaies subies par les montagnes de l’île.
On découvre alors le deuxième pilier de l’économie locale. L’extraction minière y est florissante depuis plusieurs millénaires. Elle a commencé avec l’extraction de l’obsidienne sous les Minoens il y a 4000 ans. Il y a eu également les sulfites et encore aujourd’hui perlite, kaolin, bentonite… contribuent à une part importante de l’activité. Lorsqu’on se promène sur l’île, on ne peut qu’être impressionné par tous ces paysages de montagnes éventrées et par toutes ces couleurs de roches qui se cotoient sans se mélanger, rouges vifs, blancs purs, verts plus ou moins foncés, jaune, gris, noire …
Ce matin nous avons voulu commencer par une visite du musé de la mine afin de bien comprendre l’île. Malheureusement nous sommes aujourd’hui en Octobre et le musé n’est ouvert que l’été jusqu’au 30 Septembre, la période estivale est maintenant terminée. Quelle énorme déception.
Le troisième pilier de l’économie locale est très certainement l’agriculture car contrairement aux autres îles, il y a de très grandes étendues cultivables et en particulier cette grande surface horizontale de l’ancienne caldera non envahie par la mer. Le sol est fait d’une terre très légère comme souvent sur les volcans et je pense qu’elle est extrêmement fertile.
Depuis deux jours le Meltem s’est levé et bien que le soleil continue à briller c’est un peu moins sympa. C’est comme la Camargue lorsque souffle le Mistral. Du coup on a du mal à se rendre dans le Nord de l’île (Le Meltem est également un vent du Nord) car la poussière et le sable volent à l’horizontal. La partie Ouest de l’île est interdite aux véhicules de location car c’est une réserve Natura 2000 et la partie Est également car réservée aux mines en exploitation. Ce matin, le musé étant fermé nous nous sommes rendus sur le site d’une ancienne mine de sulfite situé dans l’Est. Nous avons dû abandonner la voiture et continuer à pied. Les paysages étaient grandioses. Je profite de ces moments dans les Cyclades pour faire une cure de dorades, baby squid, octopus et autres produits de la mer. A bientôt Jean-Louis |
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