Journal de bord de l'Harmattan |
Dimanche 15 Mai 2022 Ă 17h00 TU, 19h00 en France - A Cormeilles en Vexin N° 1327 - Les impondĂ©rables
Bonjour Ă tous,
Depuis un mois je n’ai rien écrit ! Je me fais un peu tirer les oreilles mais d’une part je n’ai pas trop de temps et d’autre part je n’avais pas de choses excitantes à raconter. J’avais prévu l’an passé d’aller faire le tour de la Mer Noire et une ballade en mer d’Azov. Mais des impondérables m’ont fait abandonner mon projet. Je pense que je dois abandonner cette idée définitivement car il va falloir plusieurs années avant que cette destination redevienne envisageable.
J’avais donc modifié mon projet et j’avais décidé de remettre Harmattan à l’eau vers la mi-Mai afin de faire mon habituel grand tour de Méditerranée jusqu’aux côtes Sud de la Turquie que j’aime tant. Normalement je pars six mois et je reviens avant la mauvaise saison, c’est-à -dire fin Octobre, début Novembre. Malheureusement, encore une fois les impondérables ont contrecarré mes intentions. Lors de ma dernière visite à l’hôpital Saint Louis, où je suis suivi tous les trois mois pour des cancers de peau inhérent à ma transplantation rénale, il est apparu qu’un petit point rouge sur le bout du nez pouvait être malin.
J’ai donc subi une biopsie qui a confirmé la chose. Je suis habitué à ces petits cancers de peau puisqu’on m’en a retiré une bonne quinzaine depuis ma greffe. La plupart du temps ce sont des carcinomes basocellulaires pas très méchants. Ils doivent être retirés rapidement au risque de s’étendre. Deux fois c’étaient des carcinomes spinocellulaires qui sont un peu plus méchants car ils peuvent engendrer des métastases, on doit également les retirer immédiatement.
Là c’est seulement un baso mais il est très mal placé. D’habitude c’est devenu une routine, cela me coute une matinée à Saint Louis puis les soins de l’infirmière les premiers jours avant un autre passage pour retirer les fils. Mais sur le bout du nez c’est une autre histoire. J’ai dû commencer par rencontrer le spécialiste dans le service de chirurgie esthétique et réparatrice.
Il m’explique qu’il va retirer un morceau de la taille d’une pièce d’un euro sur environ un centimètre à un centimètre et demi de profondeur. Puis, après trois semaines, selon les résultats de l’anapath on peut être amené à creuser de nouveau et peut-être encore une troisième fois ! Seulement ensuite on pourra attaquer la reconstruction. Je lui demande si c’est pressé (j’espère pouvoir faire cela à l’automne, à mon retour de Turquie) : « Non (tant mieux), cela doit être fait dans les deux mois (mince, nous n’avons pas la même notion de l’urgence) ». Immédiatement je comprends que ma petite balade en Turquie est fortement compromise.
Je lui demande d’attaquer au plus vite et je suis passé au bloc il y a une dizaine de jours. C’est assez impressionnant car il a dû creuser jusqu’au cartilage et le bruler. Du coup je suis bloqué car l’infirmière doit passer tous les jours pour refaire le pensement, je ne peux pas le refaire moi-même. Il y a bien une solution, c’est de partir avec une infirmière à bord du bateau, c’est assez facile, beaucoup seraient partantes mais je ne pense pas que Francine soit pleinement d’accord.
Est-ce que je vais quand même pouvoir mettre le bateau à l’eau cette année ? Je ne sais pas. Même si je reste dans les îles proches (les Baléares) il me faut au moins deux à trois semaines de liberté. C’est réellement un coup dur car Harmattan était prêt et je m’imaginais déjà goûter à nouveau au plaisir des longues navigations.
En attendant je m’occupe, il y a mon énorme potager (6 m²), j’ai rentré dix stères de bois, j’ai toute ma terrasse à passer au nettoyeur haute pression … Et puis j’ai attaqué un gros chantier. Je suis en train de refaire totalement ma cuisine. Cela va m’occuper quelques semaines. Et pour finir, il fait beau, c’est un plaisir d’être à la maison. Un problème cependant, cela arrive le soir, c’est quand mes voisins font griller des chipolatas, que la bonne odeur vient chatouiller mes narines alors que cette fois j’ai moi-même prévu un autre repas.
A bientĂ´t Jean-Louis |
"vos nouvelles manquaient, espérons que même avec un nez atrophié vous allez pouvoir partir. La Turquie je connais pour avoir passé un séjour à Istamboul et j'en garde un excellent souvenir. Puis de la Cappadoce aussi mais peut être connaissez vous déjà ... A très bientôt de vos nouvelles."
Envoyé par Marie-Jo Bonnet - Sentier le 27-05-2022 à 16:03
"Bonjour, merci pour ce blog qui m'a redonné du courage. Je viens de débuter la dialyse et bientôt, je vais passer en DP(c'était mon choix originel mais mo aussi, le temps m'a rattrapée!). Grâce à vos infos, je reprends du poil de la bête car j'avais très peur de me lancer. Moi aussi je souhaite bénéficier d'un max d'autonomie tout en étant aussi effrayée par la responsabilité. j'ai vécu une période de refus, de détresse car je savais que je n'en sortirais jamais, que ce serait définitif sauf greffe mais mon frère greffé vit un 2e cancer important et je ne me sens pas du tout prête à affronter ce genre de situation. Vivre à tout prix ne me tente pas trop, je veux une qualité de vie.Merci encore de vos partages bénéfiques."
Envoyé par van overstyns marie-antoinette le 02-06-2022 à 09:15
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