Journal de bord de l'Harmattan |
Vendredi 30 juin 2023, Ă 15 h TU, 17 h en France. - En hĂ©modialyse Ă l’hĂ´pital de Pontoise N° 1350 - Une expĂ©rience Ă©tonnante
Bonjour Ă tous,
Quelle expérience ! Il y a trois mois on m’a posé un cathéter. Les suites opératoires ont été épouvantables. J’ai énormément souffert et il m’a fallu une semaine pour retrouver une forme normale. Lorsqu’on est opéré, les effets secondaires de l’anesthésie sont importants et, entre autres, les intestins s’arrêtent de fonctionner.
Le colon peut mettre jusqu’à 72 heures avant de retrouver sa motricité. Pendant ce temps-là , la fermentation continue produisant des gaz qui ne peuvent être évacués. C’est extrêmement douloureux. Le personnel hospitalier vous demande régulièrement si vous avez eu des gaz (A-t-on pété ?). Pour ma part je surveille la survenue de cet évènement avec beaucoup d’attention et beaucoup d’impatience. Lorsqu’il se produit, c’est le bonheur absolu.
Il y a trois mois j’avais dû souffrir pendant 48 heures avant d’éjecter mes premiers gaz. J’avais également eu énormément mal aux épaules pendant plusieurs jours. Ceci est une conséquence de la cœlioscopie si le chirurgien ne prend pas bien soin de vider parfaitement la cavité des gaz qu’il y a injectés.
Ce mercredi Cécile Bonnamy m’a opéré à Bayeux. Je me demandais si j’allais à nouveau devoir subir le même supplice, car c’était la même opération avec en plus la dépose du cathéter qui ne fonctionne pas. Quelle expérience ! J’ai l’impression d’avoir été opéré sur une autre planète.
Pour commencer, l’accueil. Les locaux sont somptueux, chambre individuelle entièrement refaite à neuf avec un cabinet de toilette comportant une douche. La chirurgienne vient me voir immédiatement et m’explique clairement ce qu’elle va effectuer. Je dois passer en deuxième position, vers 10h ce mercredi.
On vient me chercher juste avant l’opération, je n’ai pas à attendre, ce qui n’est pas habituel. Lorsque j’arrive au bloc, on s’empresse de me proposer une couverture chauffante, car il fait toujours très froid au bloc. Je n’ai jamais connu cela lors de mes multiples expériences précédentes. Puis on me pousse dans un box et, encore une fois, je suis surpris par un protocole inconnu pour moi.
Normalement les anesthésistes vous passent un brassard pour surveiller la tension, vous mettent la pince au bout d’un doigt pour la saturation et les ventouses sur le torse pour monitorer en permanence la fonction cardiaque. Puis, une voie veineuse est posée afin d’injecter les produits. Ici c’est pareil, mais, en plus, une équipe m’installe de nombreuses électrodes sur la tête, un peu comme au service du sommeil.
Je n’ai jamais vu. Je demande à l’intervenant et il m’explique que cela lui permet de surveiller en permanence mon niveau d’endormissement. Le but est d’endormir le patient au minimum, il doit être à la limite du réveil. Ainsi, il contrôle en permanence la dose de produit anesthésiant en la limitant au maximum. J’en suis tout épaté.
Lorsque je me réveille, comme d’habitude j’ai une douleur très forte. L’infirmière m’interroge et me passe un antidouleur. Je sens ma douleur se réduire. Après un quart d’heure elle me demande où j’en suis et, comme je suis encore très douloureux, elle me repasse un médicament. Ma douleur continue à se réduire pour disparaître totalement lorsque je quitte la salle de réveil. J’ai six trous dans le ventre, mais la douleur a disparu et elle ne reviendra pas. Je n’ai même pas eu besoin de prendre un Doliprane depuis l’intervention.
Lorsque j’arrive dans ma chambre, Francine m’attend. Je me sens un peu de travers. Je m’endors immédiatement et lorsque je me réveille une heure après, j’ai immédiatement des gaz et je suis dans ma forme normale. J’en suis tout ébahi, comment est-ce possible, comment deux opérations identiques peuvent avoir des suites opératoires aux antipodes l’une de l’autre ?
Ma chirurgienne m’explique ce qu’elle a constaté, ce qu’elle a fait et je rentre chez moi dès jeudi après-midi. Quelle grande professionnelle et un grand merci à cette équipe d’anesthésistes si performants.
A bientĂ´t Jean-Louis |
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