Journal de bord de l'Harmattan |
Jeudi 20 juin 2024, Ă 16 h TU, 18 h en France, 18 heures en Norvège. - A bord du Trollfjord, latitude 70°58’ N - longitude 25°57’ E N° 1374 - Le mythique Cap Nord
Bonsoir Ă tous,
Quelle journée ! L’un des buts principaux de ce voyage était d’aller au Cap Nord. En 1968, lorsqu’on m’a donné mon Bac, des copains partaient en 2CV pour le Cap Nord, c’était mythique. Mais, comme mon père travaillait à la SNCF, j’avais des billets gratuits et je voyageais en train.
Le Cap Nord, comme son nom l’indique, est le point le plus septentrional du continent Européen. Il est situé tout au nord de l’île de Mageroya. Nous avons atterri (oui, un bateau atterrit tout comme un avion) ce matin, à 10 heures au petit port de Honningsvag. Dès 10h30 nous étions dans le bus pour une journée inoubliable. Notre guide est un jeune franco-norvégien qui connait parfaitement l’endroit, sa mère étant d’ici. Son père originaire du sud de la France lui a appris un Français parfait.
Nous commençons par aller au sud de l’île pour déjeuner chez des pêcheurs afin de déguster le fameux crabe royal. Nous avons droit à un exposé sous la pluie. Le pêcheur nous parle de ce crabe pendant une demi-heure, sa population, sa reproduction, son incidence sur l’écosystème, car il ravage tout. Une femelle pond un demi-million d’œufs dont environ 7% feront des petits crabes.
Ensuite nous passons à table, il est 11h30. Nous avons droit à une soupe d’asperge, une patte de crabe, un petit peu de corps et un verre d’eau. C’est très léger que nous repartons au nord de l’île.
L’endroit est étonnant. En premier je vois d’énormes tas de roches noirs, c’est de l’ardoise, je pense. On voit ça tout le long de la montée au Cap Nord. En effet, l’attraction se trouve sur un plateau, à 307 m en haut d’une falaise verticale, au-dessus de la mer de Norvège et la mer de Barents. C’est à 33 kilomètres de Honningsvag.
Le paysage est très particulier, il n’y a pas d’arbres, car il fait trop froid toute l’année. Je vois de l’herbe rase ou plutôt des lichens et d’énormes plaques de neige. On voit bien qu’il pleut en permanence. Il y a plein de marécages, des mares et même des petits lacs qui se vident par des petits torrents et des cascades. Puis, ça et là , des rennes broutent les lichens.
Plus nous montons et plus nous entrons dans le brouillard. Les camping-cars et les motards sont nombreux. La température n’est que de huit degrés et il pleut. Lorsque nous arrivons sur le parking, c’est à peine si nous distinguons le bâtiment touristique. Il faut passer par là pour aller au bord de la falaise. Heureusement il y a des panneaux assez rapprochés et nous finissons par nous retrouver au pied de la boule terrestre matérialisant ce bout du monde.
Bien entendu nous prenons la photo, nous sommes venus là pour ça. Vu les conditions météo, nous ne nous attardons pas et retournons dans le bâtiment visionner un film sur l’endroit. Nous avons ensuite le temps de déguster un thé avant de remonter dans le bus qui nous ramène au bateau.
Une petite précision au sujet des rennes. Ils appartiennent au peuple SAMI. C’était la population autochtone originelle. Ils sont transportés là au début de l’été en bateau à partir du continent. En effet, après un hiver difficile, ils sont affaiblis et les femelles sont gestantes. Mais, à la fin de l’été, ils doivent retourner sur le continent, car ici il y a 2 à 3 mètres de neige l’hiver. Eh bien pour ce retour, les rennes étant en pleine forme, traversent à la nage un détroit de 1,8 km !
Quelle chance, ici il y a encore des morues sur les séchoirs. Il faut 10 semaines pour qu’un cabillaud sèche et devienne de la morue. Celle-ci pourra être consommée pendant dix ans ! Ce soir nous avons eu une conférence sur le peuple Sami. La présentatrice était d’origine Sami, c’était passionnant.
A bientĂ´t Jean-Louis |
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