Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 30 Aug 2010 09:00:00 - 152°39 E 13°21 S N° 192 - Chez les Papous
11H00 H en France, 19 heures heure du bord, Bonjour à tous, Encore une nuit à jouer à cache-cache avec les orages. Comme un homme averti en vaux deux, c’est plus facile maintenant, je ne suis pas seul pour la manoeuvre. Hier au soir avant de rejoindre ma couchette j’ai pris deux ris dans la grand voile pour passer une nuit plus tranquille. Ainsi je ne perds pas tellement en vitesse et je ne prends pas de risques. J’ai mis un cercle de garde autour du bateau, quand l’alarme se déclenche je regarde la progression de l’orage et je tire un bord à l’opposé. La journée c’est plus facile on est éveillé et on y voit clair. Ce matin j’ai mis le bateau face à la lame pour faire sauter mes ris. Seulement j’ai oublié de refermer le capot de la cabine avant que j’avais ouvert pour aérer. Résultat un bon paquet d’eau de mer dans ma couchette et en plein milieu du lit ……. un poisson ! Cela aurait pu être la farce d’un équipier, mais non je suis en solitaire. Cela m’est arrivé hier également, le hublot des toilettes était ouvert quand le bateau s’est couché, de gros paquets de mer sont rentrés et j’ai retrouvé un poisson sur le caillebotis de la douche. Affectueux les poissons par ici ! En tous cas ce soir je vais encore dormir dans des draps mouillés, peu réjouissant. Je finie juste de manger ce midi quand je vois un énorme orage arriver. L’écran radar en est tout blanc. Je me dépêche de débarrasser la table, de ramasser les miettes et de la ranger. Je crois que cela va être copieux. J’ai ma grand voile à deux ris, mon artimon plein et mon génois roulé d’un ris. Heureusement aujourd’hui ma girouette anémomètre fonctionne. Tout vient d’un coup, brutalement le vent passe de 17 nœuds à 37 nœuds, le bateau se couche, le passavant sous l’eau, et part comme une fusée. Je laisse faire et j’observe, comme j’ai laissé le génois le bateau est mieux équilibré et le pilote n’est pas débordé. Je reste au bouton de contrôle pour laisser en permanence le bateau à 150 degrés du vent. C’est beau la nature en colère. Pendant trente minutes les éléments se déchainent puis tout se calme jusqu’au prochain grain. J’ai le temps de faire 15 minutes de sieste et cela repart. C’est ainsi tout l’après midi. A la fin j’arrive même à gérer une dialyse en même temps qu’un grain. Hé bien voilà , je suis chez les Papous. Ce terme veut dire « Crépu ». La partie Est de l’île de Nouvelle Guinée et l’archipel Louisiade qui la prolonge à l’Est sont habités par les Papous. Comme dans beaucoup de pays par ici, la population est encore composée d’une multitude de tribus, chacune ayant son propre territoire et sa propre langue. Cela a donné lieu à d’incessantes guerres tribales. Le simple fait de ne pas respecter le territoire déclenchait une guerre qui ne pouvait prendre fin que si l’on arrivait au même nombre de victimes dans les deux camps. Pour se préserver les femmes vivaient à part avec les enfants dans une case qui leur était réservée. Comme j’aurai aimé avoir du temps pour parcourir cet archipel où l’on doit encore trouver de l’authentique. J’ai un tel souvenir de mon passage éclair au pays des Kunas, je pense qu’ici comme là bas on doit trouver des peuples que la civilisation n’a pas encore touchée. Un bon score aujourd’hui avec 138 milles, 1033 milles depuis port Vila. A demain. Jean Louis |
"Hola Captain, Impressionnant ta photo, tu deviens vraiment un surfeur de grains....je vois que tu les maitrises maintenant totalement, 2 ris dans la GV et 1 dans le génois....everiything under control...excepté la chambre avant ça devient un rituel avec en plus des poissons...un pêcheur sans canne livré à domicile..plus fort que Richard!! Tu vas donc bientôt froler la Papouasie - Nouvelle Guinée...J'ai lu qu'éffectivement c'est le pays le plus multilingue du monde, une étude récente a comptabilisé 860 langues pour 4.5 millions d'habitants...à titre d'exemple l'étude indique que le rapport appliqué aux Etats Unis comptabiliserait 50000 langues...étonnant. Etonnant également l'ile a été découverte à l'origine par les Portuguais, puis revendiquée par les espagnols, ensuite les britanniques, puis les hollandais et une autre partie de l'ile fut annéxée par les allemands.( l'allemand devint la langue officielle du territoire.).. In fine.. c'est l'Australie qui s'est vu confier par le britanniques l'administration du territoire...Pour une fois les français ne sont pas dans le coup... Bon surf captain, Jacky"
Envoyé par Jacky Peudevin le 30-08-2010 à 22:58
"Au pays des Papous, tu affales dans la rafale, Bien loin d'île de Pâqu'ou des Vanuatu fait le gros dos sous l'orage, Le soleil même Pasroux se planque derrière le grain, Et toi même Pasaoul te cramponne à la barre. A bord pas de Patou chien de garde qui évite aux poissons d'entrer par effraction. Je ne sais Pavous, mais moi ton épique épopée au Pays des Papous crachine à mon âme voyageuse des grains de beauté sauvage tribales et guerrières. Haut les coeurs, et ne lâches pas la barre du rêve Capt'ain!"
Envoyé par alain marin des vosges le 31-08-2010 à 11:05
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