Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 12 Jul 2011 16:00:00 - Cormeilles en Vexin N° 334 - Putain de sonde vésicale
18H00 en France A Cormeilles en Vexin Bonjour à tous, Bon, les vacances sont déjà terminées. J’ai passé quatre jours en famille, dans le Morvan, au bord du lac des Settons, dans le berceau des Clémendot. C’était très sympa. J’ai retrouvé mon frère jumeau et nous avons bien entendu parlé de bateau. J’ai été un peu déçu de m’apercevoir que j’avais, en fait, une très petite forme. Je peux marcher un peu si c’est plat ou bien si cela descend mais si il y a ne serais ce qu’une légère montée, au bout de 100 mètres je suis épuisé. Lors de ma dernière visite à Caen, mon taux d’hémoglobine n’avait pratiquement pas évolué, à 9,3 gr contre 9,1 gr. Cela veut dire que mon anémie ne s’améliore pas et que l’EPO n’a pratiquement pas fait effet. Nous avions alors doublé la dose mais il faut attendre au moins une quinzaine de jours pour que l’injection fasse effet. Il y a également cette infection urinaire permanente qui n’améliore pas les choses. J’estime n’être actuellement qu’à environ 20% de ma forme physique alors que sous dialyse j’atteignais au moins 70%. Quelle perte de qualité de vie ! J’étais bien mieux il y a un mois et espérais alors être en pleine forme pour le mois de juillet. Ma sœur et mon neveu sont repartis mardi soir et mon frère mercredi matin. Nous sommes restés au chalet pour que je me repose toute la journée de mercredi et jeudi matin nous sommes partis pour descendre plus au sud. J’avais planifié de passer quelques jours à Super Besse, au sud de Clermont-Ferrand. Comme le Tour de France y passait samedi, peut être aurais je pu rencontrer le toubib de Contadore pour qu’il me prescrive quelque chose de pêchu ? Nous avons donc traversé le Morvan et la Nièvre par les petites routes de campagne. A cette occasion j’ai d’ailleurs remarqué que les Hollandais sont en train de racheter le Morvan, une voiture sur deux que j’ai vu était Hollandaise ! Je n’étais pas très bien et avais des douleurs à la vessie et dans l’urètre. J’ai compris que mon infection urinaire ne s’améliorait pas. A midi nous nous sommes arrêtés déjeuner à Décize. En quittant la voiture j’ai vidé ma poche qui ne contenait que très peu d’urine puis en sortant du restaurant, en remontant dans l’automobile, j’ai constaté que la poche était restée vide. Nous avons alors continué vers le sud en traversant l’Allier pour prendre l’autoroute A75 au sud de Moulins. Au fil de la route les douleurs augmentent et je suis de plus en plus mal. Je décide de faire une pose sur l’aire des Volcans d’Auvergne. Je descends de la voiture en constate que je suis vraiment très mal, je tousse un coup et cela amplifie ma douleur à la vessie. Je vais aux toilettes pour essayer de comprendre ce qu’il se passe et je constate que ma poche urinaire est toujours vide et que des gouttes d’urine sortent en bout de verge à l’extérieur de la sonde. Je comprends alors que ma sonde est bouchée et que je dois me rendre le plus vite possible à l’hôpital. J’envisage de retirer ma sonde avant de repartir, je l’ai déjà fait, c’est facile. Il suffit de couper à l’aide d’une paire de ciseaux le petit tuyau qui sert à remplir le ballonnet, celui-ci se vide et ensuite il n’y a plus qu’à tirer gentiment sur la sonde. Je ne le fais pas, quelle grosse erreur ! J’hésite entre Vichy et Clermont-Ferrand. Je me décide finalement pour Clermont-Ferrand, c’est légèrement plus loin mais c’est certainement plus rapide. Je programme donc le CHU sur mon GPS, il y a 40 kms, je file. Lorsque j’arrive aux urgences, à 15h30, ma situation a encore empirée et c’est maintenant extrêmement douloureux, j’ai du mal à marcher. J’explique à la personne de l’accueil que ma sonde est bouchée, elle comprend tout de suite la situation et me demande de m’assoir, je vais être pris en charge très rapidement. Effectivement, il ne se passe pas 2 ou trois minutes avant qu’un infirmier vienne me chercher et m’introduise dans un box de soin. Il me fait allonger sur un brancard, je suis content car la délivrance est imminente. Mais non, il tape sur son ordinateur et me pose pleins de questions. Bon, maintenant il va me retirer cette putain de sonde. Mais non, il prend ma température, puis il prend ma tension et enfin il me pousse à l’extérieur dans la salle des urgences puis dans un autre box à deux places avec un rideau au milieu. Il y a déjà un homme dans l’autre place. Une fenêtre donne sur la grande pièce des urgences où officient une quinzaine de personnes, des blouses blanches, des blouses bleues et des blouses vertes. Deux infirmières viennent me voir, ça y est on va me délivrer. Non, elles me demandent de me déshabiller totalement puis me font enfiler une casaque comme pour aller au bloc, me demandent si je porte des prothèses, un dentier, un pacemaker … puis s’en vont en me disant qu’ « ils vont venir s’occuper de moi » et elles ferment la porte. Je suis sidéré, je souffre énormément et j’ai tellement peur que mon urinome s’ouvre à nouveau sous la pression énorme qu’il supporte. Maintenant que je suis allongé, mon rein fonctionne beaucoup plus que lorsque je suis debout et la pression augmente en permanence. La douleur n’est plus supportable, je me demande si je ne vais pas tomber dans les pommes. Des infirmières entrent pour s’occuper de mon voisin, je les supplie de me fournir une paire de ciseaux pour que je retire ma sonde mais elles ne veulent pas. J’ai beau expliquer la situation, personne ne semble comprendre. Cela fait maintenant 35 minutes que je suis abandonné, mon ventre est gonflé, dur comme du bois et extrêmement douloureux. Je fais le petit chien pour essayer de supporter la douleur. La porte arrière du box s’ouvre, c’est Francine qui entre. Elle voit dans quel état je suis et va immédiatement dans la salle pour exiger que l’on s’occupe de moi immédiatement. On lui répond que tout le monde est occupé ! C’est sidérant qu’un service d’urgence ne sache pas traiter les TTU, les ‘Très Très Urgents’. Retirer une sonde vésicale prends moins d’une minute, après je peux attendre des heures avant que l’on s’occupe de moi. C’est incompréhensible. Je dois avoir une très salle tête car, alors que nous n’avons que deux ans de différence d’âge, une interne lui dit « ne vous inquiétez pas madame, on va s’en occuper de votre père » Elle finit par faire bouger les choses et cela fait trois quarts d’heure que j’attends lorsque l’on vient enfin me retirer cette putain de sonde. Il faut deux ou trois minutes pour que la douleur diminue puis disparaisse. On me repose une nouvelle sonde, c’est le bonheur absolu, que c’est bon de ne plus souffrir. Je commence à me détendre, mes jambes sont agitées de tremblements convulsifs que je ne peux contenir et ce n’est qu’au bout d’un quart d’heure que je repose enfin totalement détendu. Je n’ai envie de rien, je n’ai besoin de rien, je me contente de savourer le moment présent et le bonheur d’être bien. Une infirmière vient me poser une perfusion et en profite pour me soutirer quelques tubes de sang puis une autre vient effectuer un prélèvement pour une analyse d’urine. On constate que l’infection est toujours là mais comme à Caen, il est décidé de ne rien faire. Ce n’est qu’à 20 heures qu’on me libère enfin. J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi on me maintient cette sonde. Son but est que la pression ne monte pas dans l’urinome. Pour le coup, c’est totalement raté. Cette sonde m’apporte beaucoup plus de conséquences négatives que d’effets positifs. D’une part elle entretien l’infection et en se bouchant la pression dans l’urinome est énormément plus importante que si je pouvais pisser normalement. Vendredi matin je me suis rendu dans un laboratoire pour faire effectuer un ECBU, j’aurais les résultats ainsi que l’antibiogramme demain. Je vais alors appeler Caen pour voir si on ne peut accélérer le processus. Normalement mon hospitalisation n’est prévu que lundi prochain. Du coup je suis rentré chez moi, cela m’a semblé plus sage. A bientôt Jean Louis |
"Est-ce quelqu'un peut assurer qu'on lise ca à l'hôpital?? Quelle horreur, comment ils peuvent te laisser souffrir comme ca? "
Envoyé par petra le 12-07-2011 à 02:43
"salut amiral, Tellement dce temps sans nouvelle... et puis l'envie d'aller sur le site et catastrophe!!! je lis des choses abberantes qui se passent en France... Enfin, tout est rentré dans l'ordre et te voila de nouveau sur pied.J'espère que nous aurons bientôt l'occasion de se revoir avant les vacances de Callella. D'ici là j'espère que nous aurons le temps de nous appeler. amitiés
bernard"
Envoyé par lannion bernard le 12-07-2011 à 17:26
"suite un petit probleme de pc plus nouvelle de vous je voirs que vous avez des petits souci courage car mon mari a etais greffees et souci aussi a bientot
"
Envoyé par baubion le 12-07-2011 à 21:49
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