Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 26 Sept 2011 15:00:00 - 56° 46’E 20° 23’S N° 369 - Au large de l’île Maurice
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Ce matin, vers 6h30, une forme élevée commence à se dessiner devant mon étrave. Bientôt cette forme se fait plus précise et une autre forme plus petite apparaît sur le côté. Il s’agit de Round Island et Sepent Island, deux îlots gisants au nord du cap Malheureux, la pointe nord de l’île Maurice.
Je passe ma matinée à me glisser entre les différents îlots qui encombrent ce passage. Comme au large de tous les caps, le vent et la mer se renforcent et je termine avec deux ris dans la grand voile et trois ris dans le génois ce qui n’empêche pas le bateau de filer à près de 8 nœuds dans une mer formée.
Incroyable le nombre de grands catamarans de croisière et de bateaux à moteurs que je croise près de l’îlot Gunner’s Quoin, ils vont déverser leurs cargaisons de touristes sur Flat Island. J’espère qu’ils ont le cœur bien accroché car la mer est dure dans ces parages.
Ensuite ma route me fait m’éloigner progressivement de la côte ouest de l’île Maurice, la côte sous le vent. Il y a beaucoup de plages de sable fin de ce côté-ci de l’île. Comme La Réunion, c’est une île volcanique entourée de lagons. Elle est un tout petit peu plus petite que la Réunion avec 63 Km du nord au sud et 47 Km d’est en ouest. Ses sommets culminent légèrement au dessus de 800 mètres. Indépendante, c’est une république parlementaire dont le président est élu pour cinq ans.
La canne à sucre y a été longtemps le moteur économique quasi exclusif. Puis une zone franche a été créée en 1970 et de gros efforts ont été effectués pour y développer le tourisme. C’est un tourisme international, haut de gamme qui est privilégié ici. Plus d’un tiers des touristes sont français. Port Louis est la ville principale et également le port d’entrée sur l’île. J’avais envisagé de m’y arrêter une semaine ou deux, mais je n’ai plus le temps et je préfère une vrai escale à la Réunion que deux petits bouts d’escale.
En milieu de matinée, le cap est derrière, progressivement la mer s’aplatit et le vent molli. En fin de matinée, c’est un lac et malgré toute la toile dehors, nous n’avançons plus qu’à 4 nœuds. Puis en milieu d’après midi, tout d’un coup, le bateau bondit comme une fusée, le vent monte et la mer se creuse très vite. De toute urgence je dois prendre deux ris dans la grand voile et deux dans le génois.
Une demi-heure plus tard, le vent ayant encore forcie, je prends le troisième ris dans le génois et à 17h le troisième ris dans la grand voile. Enfin, vers 17h30 j’enroule encore le génois de quelques tours. Je suis maintenant presqu’à bout de ressources. Si cela continue à grimper, je vais devoir prendre la cape !
Je me suis calfeutré au fond du bateau, j’ai tout fermé et je n’ai plus qu’à dormir en attendant des jours meilleurs.
157 Miles au compteur. Je suis ce soir Ă 90 Miles du port des Galets.
A bientĂ´t
Jean Louis |
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