Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 27 Oct 2011 16:00:00 - 48° 27’E 25° 57’S N° 383 - J’ai mis en panne
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Pour la première fois de ma vie de marin, j’ai mis en panne. Ce terme de marine est utilisé lorsque l’on stop le navire. Hier au soir, vers 22 heures, devant l’absence de vent, mon stock de gasoil qui diminue et la longue route qu’il me reste à parcourir, je me suis enfin résolu à mettre en panne. Le bateau a ainsi bouchonné toute la nuit en dérivant avec le courant. Ce matin j’étais 4 miles plus au NE de ma position d’hier soir.
Vers 6 heures, constatant un tout petit peu de vent venant du sud ouest, j’ai déroulé le génois et j’ai ainsi pu parcourir 8 miles vers le WNW avant qu’il s’évanouisse en début de matinée et que je sois obligé à nouveau de mettre en panne.
En prenant mon petit déjeuner, j’ai aperçu deux cargos et un voilier qui marchait au moteur. J’ai essayé de contacté celui-ci par VHF sans succès.
J’ai consacré ma matinée à de l’entretien. Malgré le bon fonctionnement de mon alternateur d’arbre d’hélice, j’étais surpris du peu de capacité de mes 6 batteries de servitudes. En contrôlant celles-ci une par une avec mon voltmètre, je constate que seule trois fonctionnent correctement. Je fini par trouver la panne, des cosses mal serrées et oxydées. C’est au départ un problème de cosses, ce sont des cosses avec un chapeau plastique vert ou rouge avec deux ailes. En fait il faut casser le plastique, dessous il y a un écrou que l’on peu serrer normalement. A mon retour en France, je vais devoir consacrer beaucoup de temps à faire une révision complète de tout le bateau et à remettre à neuf, de nouveau, l’installation électrique.
Hier j’ai constaté que mon moteur principal avait encore du mal à démarrer. J’ai manipulé plusieurs fois la clef rouge coupe batterie, cela va mieux. J’avais déjà dû court-circuiter la clef noire après mon départ du Sri Lanka, il va falloir également que je change ces clefs. Peut être pourrais-je en rapporter de France, à La réunion il n’y avait rien.
J’ai également mis mon pilote en purge et j’ai fait route ainsi toute la matinée. J’espère qu’il va aller mieux. Sinon, il faudra que je démonte mon vérin et que je le purge sur l’établi. Je pense qu’il y a de l’air dans le vérin lui-même et qu’il faut lui mettre la tête en bas pour le purger.
Puis en début d’après midi, un vent de SSW se lève autour de 10 nœuds. Ce serait parfait sans ce courant portant au NNE de plus de deux nœuds. Pour la première fois depuis mon départ de Marseille, je sors la trinquette et mets en place la bastaque. Sur la photo, vous pouvez voir en pointillé ma route, derrière le bateau ma trace, la flèche bleue est le courant et la jaune le vent. Je suis obligé d’appuyer au moteur à 1500 tours et n’avance qu’à 3,5 N. La ligne de foi du bateau est à 45 degrés du vent apparent. Ce n’est pas un bateau de près, un bateau d’aujourd’hui marcherait bien mieux dans ces conditions. Il est trop lourd et possède trop de surfaces mouillées. C’est un bateau de portant, un bateau de gros temps. Si dans ces conditions il pouvait filer à 7N, sa position par rapport au vent serait excellente et il n’y aurait pas besoin de l’appuie du moteur.
Maintenant j’attends que le vent continue sa rotation CCW (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). Il devrait être plein est à partir de samedi matin et ma situation va s’améliorer. En tout cas pour quelques temps.
Au compteur, 53 miles aujourd’hui mais bien moins en distance utile sur la carte.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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