Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 08 Feb 2012 19:00:00 - 22° 09’E 34° 11’S N° 432 - Le Harvest Florita
20H00 en France, 21H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Le Harvest Florita est un chalutier de grande taille, amarré juste devant moi, j’ai pu observer sa préparation et son départ pour une campagne.
Il mesure plus de 50 mètres de long et c’est seulement un outil de travail. Ce qui me frappe le plus au départ, ce sont ces multiples traces de rouille. Toute la matinée, des camions se succèdent pour apporter de très gros sacs de toile surmontés de 4 poignées. Sur le bateau, un homme d’équipage manie la grue pour les descendre à fond de calle. Chaque sac pèse entre 3 et 4 tonnes et, au début, j’ai cru que ce bateau faisait du transport de marchandises avant de comprendre que ces sacs étaient remplis de glace pilée.
Sous le sac une espèce d’entonnoir peut être ouvert par une corde pour libérer la glace. Plusieurs dizaines de sacs ont ainsi été chargés. Cela prend plus d’une demi-journée.
A partir de la mi-journée, l’équipage commence à arriver. Certains avec seulement un petit sac à dos, d’autre avec des valises, parfois trois valises ! Une fois la glace totalement chargée, ce sont les mécaniciens, grands et secs, qui font charger des caisses d’outillage, des futs d’huile et des pièces de rechanges. J’ai même vu une bouteille d’acétylène.
Ensuite c’est le tour des boscos, bien rondouillards, ils veillent sur leurs caisses de victuaille comme on surveille le lait sur le feu. Je ne sais pas combien de marins sont ainsi montés à bord mais je dirais bien une trentaine.
Puis le soir venu, les amarres sont larguées et le bateau part en mer pour rapporter de quoi faire tourner la petite usine de poisson où plusieurs dizaines de femmes sont employées.
Ce matin les prévisions météo ne sont pas bonnes et je craints d’être encore ici dans une semaine, des dépressions se succédant avec des vents contraires pour passer ce fameux cap Agulhas qui est en réalité la pointe extrême sud du continent africain et non Cap Town comme on le croit souvent.
Avant de lancer une lessive ce matin, j’ai voulu faire une petite révision à mon groupe électrogène et je me suis aperçu que j’avais encore plein de saloperies dans le pré-filtre décanteur. Je l’ai nettoyé bien entendu et il y en a également dans celui du moteur principal.
Cela me paraissait trop beau d’avoir pu nettoyer tout le réservoir alors que celui-ci est cloisonné et que seuls des trous de 32mm permettent au gasoil de circuler. Je pense que le plus gros a été fait mais que je vais devoir surveiller en permanence et changer mes filtres très souvent avant de retrouver une certaine tranquillité.
Je viens de passer au club pour voir si quelqu’un avait une solution pour me permettre d’aller sur Internet. J’y ai découvert un français qui est là depuis 3 semaines. Le voilier sur lequel il est passager vient comme moi du Sri Lanka et son moteur est tombé en panne pour un problème de bactéries dans le gasoil en arrivant à Mossel Bay. Pour Internet, il m’a donné une solution. Il y a un hôtel pas loin qui possède du WIFI et qui vend des cartes. Je m’installe à la terrasse et ce soir j’ai enfin pu voir mes petits enfants et leur parler. C’est le bonheur.
Je suis un peu triste pour Harmattan car, malgré les pare-battages, il arrive qu’il frotte contre les pneus et non seulement sa coque est noire mais elle est rayée par les coquillages qui se trouvent sur les pneus. Pour le consoler, je lui ai offert une paire d’écoutes neuves pour le génois, celles que j’avais acheté en Martinique étant totalement foutues.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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