Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 10 Mar 2012 19:00:00 - 6° 10’W 13° 13’S N° 463 - Sous la pleine lune
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Quel bonheur de se retrouver au milieu de l’océan sous la pleine lune. Hier soir, la lune s’est levée quelques minutes après la tombée de la nuit. Un gros disque rouge sort de la mer tout à coup vers l’Est. Puis progressivement la lune monte dans le ciel en devenant de plus en plus blanche tout en prenant sa taille normale.
Il est 21h, je suis allongé dans le cockpit et je rêvasse. Le bateau marche fort, à plus de 7N sous cette petite brise qui vient SE. Progressivement les lumières de Saint Hélène deviennent de plus en plus durs à distinguer. Je suis déjà à 60 kilomètres.
Il fait bon, pas trop chaud, pas trop froid, juste la température idéale pour rester en slip dans le cockpit. Tout autour, la mer est éclairée par la pleine lune. C’est une mer belle, avec quelques petites vagues qui apparaissent ça et là . Mes voiles et surtout mon génois travaillent correctement, je suis content d’avoir retrouvé ce génois tellement indispensable pour faire de la route.
Ici aussi la mer est totalement vide. A Saint Hélène il n’y a pas de bateaux de pêches, justes quelques petites barques. Une houle importante vient de trois quart arrière tribord. Elle rend le sommeil difficile et je me réveil de nombreuses fois lorsque par moment le bateau roule bord sur bord.
En milieu de matinée le vent tombe un peu et la moyenne descend autour de 6N.
A 15h45, heure où j’ai quitté le mouillage, j’ai 150 Miles au compteur. C’est pas mal. Je passe l’après midi allongé dans le cockpit, j’ai fini le livre de Gilbert, cela m’a rappelé plein de souvenirs. Nous avons un peu vécu la même chose. C’est le paradis, il y a moins de houle, le soleil tape, tout est calme, Harmattan tient ses 6N mais progressivement le vent faiblit et au soir ce n’est plus que 5,5N. Je ne suis qu’à 15 degrés de la route idéale.
Je pense qu’Harmattan voudrait bien passer par la Cote d’Ivoire puisqu’il est né à Abidjan mais ce ne serait pas raisonnable. De toute façon, les alizés me lâcheront forcément avant la côte du Libéria et je pourrais alors faire de l’ouest pour compenser mon écart de route. Je préfère que mon génois soit bien gonflé et qu’il ne s’abîme pas en frottant contre le gréement.
Il y a déjà deux mois que je suis parti, que le temps passe vite. Cet après midi j’ai réservé une place à la marina de Mindelo sur Sao Vicente. Il n’y a pas de problèmes, je peux y laisser Harmattan autant de temps que je veux. J’espère y être début avril, j’ai du mal à estimer le temps qu’il va me falloir pour traverser le pot au noir, cette zone de vents variables entre la fin des alizés de Sud Est et le début des alizés de Nord Est. Mon intention est de laisser Harmattan quelques semaines à Mindelo et de rentrer en France travailler un peu et puis pratiquer les examens à un an de greffe. Oui, le deux avril il y aura déjà un an que j’aurai reçu ce cadeau.
Ce soir le compteur journalier affiche 148 Miles, pas mal.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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