Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 07 Apr 2012 20:00:00 - 24° 59’W 16° 53’N N° 490 - JournĂ©e lessive
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Le vent a soufflé un tout petit peu moins fort aujourd’hui. J’ai quand même l’impression d’être déjà arrivé à Port Saint Louis Du Rhône. Le vent ici est continuel et en plus il n’est pas chaud, c’est un vent du nord.
Pas facile dans ces conditions de faire sécher le linge, mon fil a même fini par se casser. Comme à la fin de chaque grande étape, avant de quitter le bateau il faut tout laver. Aujourd’hui j’ai fait cinq lessives. Il faut dire que ma machine à laver n’est qu’une 3,5 Kg. Il m’en reste plusieurs à faire demain.
Sinon c’est la routine habituelle, vidanges, changement du filtre à huile, des filtres et pré-filtres à gasoil, plein de l’inverseur, stockage du dessalinisateur, nettoyage des fonds …
Une dizaine de jours avant d’arriver, j’avais cassé la courroie de l’alternateur de servitude et quelques jours après, l’alternateur d’arbre d’hélice ne donnait plus non plus. Surprise, c’est également la courroie qui s’est rompue alors que je l’avais mise neuve, celle-ci aussi, à Durban je crois. C’est quand même bizarre d’avoir cassé deux courroies neuves en même temps. Peut être les avais-je trop serrées ? C’est fâcheux car pour changer la courroie de l’alternateur d’arbre d’hélice, il faut désaccoupler celui-ci. D’un autre côté, je ne me vois pas partir pour les Acores sans cet alternateur.
Pour mon frigo de cambuse, j’ai confirmé la panne, c’est bien le ventilateur qui ne tourne plus. Je vais essayer demain de le démonter mais c’est très compliqué et très mal placé. Tout cela est un peu rouillé. C’aurait été bien qu’il fonctionne jusqu’à mon retour à Marseille. Je sais qu’à ce moment j’aurais à faire un très grand carénage.
Je me suis un peu rassuré en discutant avec les copains qui finissent également leurs tours du monde, ils ont tous essuyés une succession de pannes et de galères tout comme moi. Il y en a même un qui m’a dit qu’il revenait avec la même coque mais que tout le reste avait été changé ou refait. Du coup je me sens dans la norme car je me disais que, quand même, j’avais été pas mal servi. Pour les bactéries dans le gasoil, tout le monde y est passé.
Finalement je ne m’en suis pas mal tiré pour l’instant. Heureusement que j’ai trois alternateurs car je me suis retrouvé avec deux en panne en même temps. Peut être faut-il que je devienne autonome en énergie avec panneaux solaires et/ou éolienne. Peut être faut-il que je prévoie également un petit pilote automatique de secours, à monter sur la barre à roue. A la lumière de ce qui m’est arrivé, je dois réfléchir aux améliorations possibles bien que je trouve que mon bateau est pas mal équipé.
Il y a finalement deux problèmes principaux, ne pas tomber en panne d’énergie, toujours pouvoir disposer du 12V en quantité suffisante et ne pas tomber en panne de pilote. Pour le reste il est toujours possible de s’arranger même si la durée de la traversée peut s’allonger énormément. Pour l’eau pas de problème car j’emporte à chaque fois entre 80 et 90 litres d’eau en bouteille (c’est ma sécurité) plus 200 litres dans mon réservoir.
Mais même si je n’avais plus d’énergie et donc plus de pilote, j’arriverai forcément quelque part, ce serait tout simplement plus long. J’aurais de toute façon mon point GPS permanent grâce à mon téléphone portable. C’est un BlackBerry avec une batterie balaise et en l’allumant cinq minute tous les deux ou trois jours pour avoir ma position, elle peut durer des mois. Le problème est ensuite d’arriver dans un endroit accueillant. Lorsque je longeais l’Afrique, il y a des endroits où je n’aurais pas voulu atterrir en catastrophe.
Aujourd’hui nous avons la visite d’un bateau de guerre français. C’est je pense un porte hélicoptère, cela ressemble à un petit porte avion. Ce soir en ville, les marins vont certainement faire la fête.
Sur les pontons on parle essentiellement français, il y a des français bien entendu mais également des suisses. Nous nous sommes tous inscrits pour aller déjeuner demain chez Mama Loutcha. Nous devons partir à midi et demi en mini bus à Calhau où un très bon buffet nous attends avec musique Cap Verdienne, retour le soir. Cesaria Evora y chantait souvent. Lors de son passage au départ de son tour du monde, mon copain Maurice y a rencontré et a pu parler avec le président de la république du Cap Vert.
Ce soir je vais aller faire un tour sur la place Amilcar Cabral car, paraît-il, l’ambiance y est exceptionnelle.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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