Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 21 Jun 2012 19:00:00 - 28° 30’W 32° 42’N N° 512 - Une histoire de filet
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Quelle journée magnifique !
Cette nuit, pour la première fois depuis mon départ de Mindelo, j’ai réinvesti ma cabine avant. Quel bonheur de pouvoir se répandre sur cette couchette double, quelle différence avec les banquettes de quart où je passe la nuit comme une momie, allongé sur le dos, droit comme un I et les bras le long du corps.
Le bateau s’est débrouillé seul, voiles à poste, barre bloquée à mis course sur tribord. Il a ainsi dérivé légèrement vers l’Ouest. A 4h30 ce matin, je constate que le vent est totalement tombé, que la mer est absolument plate, sans aucune ridule et je décide de remettre en marche pour gagner un peu de nord afin de pouvoir toucher plus tôt les bons vents du sud lorsqu’ils vont arriver. Je mets le moteur à 1400 tours, j’embraye le pilote et nous faisons du Nord à 3,5N.
Ce matin pendant un moment, j’ai fait route au milieu d’une famille de dauphins tachetés. Ils ont abandonnés assez vite et je les ai distancés, certainement qu’ils avaient décidés de se la jouer cool aujourd’hui.
Qu’elles sont belles ces physalis avec leurs voiles déployées. Ce sont des petites méduses qui vivent à la surface de l’eau et qui gonflent au dessus de l’eau une espèce de voile ayant la forme d’un quartier de pamplemousse. Cette voile est transparente avec des rayons et une lisière supérieure d’un rose magnifique.
Après mon petit déjeuner, en pensant au menu du déjeuner je voyais très bien une assiette avec de la purée dans laquelle j’aurais dessiné une grande raie au milieu à l’aide d’un couteau, et des petites barbules de part et d’autre. Une vraie purée de pommes de terre bien sûr, pas de cette purée en sachet immangeable. A côté de la purée, un filet de dorade coryphène avec de l’estragon et un filet (encore) d’huile d’olive pour arroser le tout. Hum ! Je m’en pourlèche les babines d’avance. Mais avant tout il faut pêcher cette fameuse dorade.
Aussi je monte la cane, offre à mon Rapala deux hameçons tout neufs puis je le mets à l’eau. Il n’y est pas depuis dix minutes que, du fond du bateau, j’entends le bruit caractéristique du moulinet qui part. Je me précipite et serre progressivement le frein. Je ne veux pas casser et préfère qu’il emporte du fil même si je sais qu’ensuite il faudra arriver à le reprendre.
J’arrive tout de même, au bout de dix minutes, à ce que le fil ne parte plus. J’ai décidé de laisser le poisson se fatiguer. J’attends ainsi une demi-heure puis je ralenti le bateau à deux nœuds et commence à remonter la ligne. C’est dur, très dur. Je reprends cinq tours de moulinet à la fois. Après quarante minutes d’efforts, la bête n’est plus qu’à 50 mètres. Il a l’air très gros. Jamais je n’ai pêché un poisson aussi gros. Encore un effort pour le ramener le long du bord et je découvre qu’à la place du filet de dorade ce sera filet de pêche en gros crains ce midi. Par contre c’est un gros morceau. Grace à mon crochet j’en remonte une partie à bord pour dégager mon Rapala. Quelle déception ! C’est beaucoup moins fin que le filet de daurade. Finalement ma dorade s’est transformée en œufs brouillés au lard.
La patate pour la purée était énorme. J’ai dû faire la sieste. Il est 15h30 lorsque j’émerge, un peu ensuqué et la bouche pâteuse. Dehors il fait un temps magnifique, la mer est belle, d’un bleu intense et le ciel est sans nuages. Je sors vêtu de mon chapeau de soleil, le teck est brulant, il serait impossible de marcher pieds nus. D’ailleurs je ne marche jamais pieds nus sur mon pont, trop dangereux pour les gentils doigts de pieds.
Le soleil tape vraiment très fort. Que je suis bien ici. J’en profite pour régler mes voiles. Le vent à tourné SW en milieu de matinée, puis Eole a gonflé petit à petit ses poumons, maintenant il m’envoie 6 à 7 N qui m’arrivent grand largue. Avec l’aide de mon moteur à 1400 tours j’arrive maintenant à tenir 5N, le bateau et le cockpit sont envahi par de la musique disco des années 80, c’est le bonheur absolu. Je n’ai pas envie d’arriver, pourvu que cela dure encore un peu !
« Tout mais pas l’indifférence » chante maintenant Goldman entre deux solos de guitare électrique. Oui, ne pas rester indifférent, prendre conscience de combien ces instants sont uniques, profiter à fond du moment présent. Que la vie peut être belle si l’on veut bien s’en donner les moyens. Dans quelques années, lorsque je serais trop vieux pour traverser seul les océans, que je serais heureux de revivre par la pensée ces longues traversées, ce bonheur de se retrouver absolument seul au milieu de nulle part, ne comptant sur personne, totalement responsable.
Et puis c’est la fameuse musique qui ouvrait, à la fin des années 60 cette émission de Daniel Fillipaqui en fin d’après midi « Salut les copains ». Que de souvenirs, que d’émotions ! Quel retour en arrière, à l’époque je rêvais ma vie, je voulais la réussir, je la voulais exceptionnelle, j’imaginais déjà , sans trop y croire, comme un Everest, le tour du monde à la voile en solitaire. Pour avoir une chance de le réaliser, il fallait atteindre la liberté qu’apporte la réussite financière. Comme dit mon copain Hubert, il faut rêver sa vie mais la rêver grand. Ensuite il suffit de tenir, de s’acharner sans jamais baisser les bras.
Ce soir je suis à 349 Miles de Horta où j’espère arriver dimanche soir. 77 Miles au compteur journalier et 74 de moins sur la route directe.
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
"bonjour jean louis je fais un essai....bisous roselyned"
Envoyé par roselynedemeestere le 23-06-2012 à 18:22
"ma copine est enfin revenue de vacances c'est mon prof dans temps soleil trés rare beaucoup de pluiej'ai un bouton sur le nez biopsie pa cancéreux mais il faut l'enlever plus prudent je vais voir début aout le chirurgien pour voir la date de l'opération petite greffe je suis heureuse de communiquer bisous rosdelyned"
Envoyé par roselynedemeestere le 24-06-2012 à 16:39
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