Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 24 Jun 2012 19:00:00 - 28° 37’W 38° 32’N N° 515 - ArrivĂ©e Ă Horta
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Encore une nuit difficile dans les rétroviseurs. Avec l’arrivée de la nuit la mer s’est montrée de plus en plus agitée. Une grosse houle d’environ trois mètres, arrivant de trois quart bâbord a décidé de s’amuser avec Harmattan. Vers 21h, il commençait à partir dans de grands surfs en se couchant jusqu’à mettre son passe-avant tribord sous l’eau avant de se redresser vivement pour se coucher sur bâbord. C’est très inconfortable, à bord tout vol y compris le Capitaine. Pour essayer de calmer un peu ce jeu j’ai pris un ris dans la grand voile. Cela a limité les surfs mais pas trop les violents coups de gîte.
Impossible de dormir dans ces conditions, même en me calant avec des coussins je suis sans cesse projeté d’un côté puis de l’autre. Vers 3h du matin le vent a encore forcit et je prends un deuxième ris dans la grand voile. La consolation vient de l’indication du speedomètre ainsi que du loch totalisateur qui voit défiler les Miles. Je sais maintenant que je vais arriver demain, dans l’après midi. A 4h04 exactement, les orages sont de retour. Il faut gérer à la table à carte, j’attends le lever du jour avec impatiente.
Le début de matinée est triste, le temps est couvert, il fait froid (23°), tout est humide. Malgré tout la mer s’est un peu calmée et le confort à bord s’améliore. Le vent a un peu faiblit et vers 9h je largue mon second ris.
A 10h je ne suis plus qu’à 37 Miles de Horta et le soleil finit par percer la couche nuageuse, la vie devient tout à coup beaucoup plus belle. Le vent est retombé autour de 15 à 16N, j’en profite pour larguer mon dernier ris.
Malheureusement cette embelli ne dure pas, le soleil n’apparaît que de temps en temps dans une trouée. Comme après chaque traversée, je suis excité de voir surgir la terre et bien que sachant que je suis encore trop loin, je sors sans arrêt sur le pont pour essayer d’apercevoir quelque chose. Je guette le volcan Pico avec sa forme si caractéristique qui culmine tout de même à 2531m. Avec cette brume et ces nuages j’ai peur de ne le voir qu’au dernier moment.
Depuis 13 heures je vois l’île Pico sur mon écran radar mais la brume est tenace et dehors je ne vois rien. Vers 15h15 mon GSM arrive à trouver un relais et je peux téléphoner. Puis à 15h40 je commence à distinguer dans la brume des formes qui ressemblent à une côte. Celle-ci devient de plus en plus précise et c’est dans la brume, sous le crachin et avec des rafales de vent terribles que j’entre dans le port à 16h30.
C’est la pleine saison malgré un nombre de places colossale, tout est plein, les bateaux sont à couple par trois et la capitainerie me demande de mouiller l’ancre. Opération délicate, le fond ne tient pas, les rafales sont redoutables et j’y suis encore à 19h, épuisé après avoir mouillé trois fois car l’ancre dérape sans cesse.
Voilà pour aujourd’hui, je vais aller me coucher car je n’en peu plus. J’espère que l’ancre va tenir cette nuit car j’ai du sommeil en retard.
J’ai 1450 Miles au compteur pour cette étape. A bientôt.
Jean Louis |
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