Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 28 Aug 2012 18:00:00 - 4° 18’W 47° 45’N
N° 557 - En route pour Sainte Marine

19H00 en France, 19H00 Heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Nous sommes aujourd’hui en route pour le joli port de Sainte Marine, à
l’embouchure de l’Odet, en face de Bénodet. Mais revenons un peu en
arrière, je vous ai laissé dimanche soir au large du phare d’Eckmühl,
avec le Raz de Sein Ă  passer.

Notre route avait été bien étudiée par le navigateur du bord,
Pierre-Yves, et nous avons passé le Raz avec le courant. C’est à
minuit pétant que nous avons laissé sur notre tribord le phare de La
Vieille. Lorsque nous avons quitté son secteur vert dirigé vert
l’Ouest pour entrer dans son secteur blanc le Raz était derrière nous
et nous avons pu changer de cap pour nous diriger sur un point entre
la Basse du Lis et la Basse du Bouc, au large de la presqu’île de
Crozon. A partir de ce moment nous étions en mer d’Iroise, quel joli
nom ! Nous avons ensuite paré les récifs et tourné la pointe du
Toulinguet pour nous amarrer dans le port de Camaret Ă  5 heures lundi
matin.

Après quelques heures de sommeil, un petit déjeuner, une visite rapide
du port pour acheter du pain et un mâchon sympathique, nous larguons
les amarres à 15 heures 15, direction Brest. C’est encore un bon
moment de mer avec la découverte du fameux Goulet de Brest et de la
non moins fameuse rade de Brest.

Mais nous souhaitons faire un restaurant le soir Ă  Camaret et il faut
rentrer. Maintenant que nous ressortons, toujours grâce à notre
navigateur le courant s’est inversé et il est encore avec nous mais,
par contre, le vent est contraire. Puis la pluie arrive, une pluie
intense qui mouille. Nous venons de sortir du Goulet et nous dirigeons
avec peine vers Camaret lorsque le moteur s’arrête tout à coup et ne
veux plus rien savoir.

Pendant que Pierre-Yves tire des bords, j’essaye de solutionner le
problème mais n’arrive pas à déterminer l’origine de la panne.
J’appelle mon ami Richard qui me donne des conseils, mais le
récalcitrant fait la tête. Dehors c’est l’horreur, le rideau de pluie
est tellement intense que la visibilité est très mauvaise. Il faut se
résoudre à faire une prise de quai à la voile. Tout le monde s’y met,
Pierre-Yves est à la barre et sous des trombes d’eau nous accostons.
C’est un peu brutal, Francine se jette sur le quai à travers les
filières pour passer l’amarre sur une bite puis le vent nous aide à
finaliser l’amarrage.

Ensuite mes trois Ă©quipiers passent une demi-heure sous des torrents
d’eau pour ferler les voiles pendant que je travaille sur le moteur.
Lorsqu’ils ont fini, tout le monde se retrouve dans le cockpit, leurs
vĂŞtements sont Ă  tordre. Je tourne la clef de contact et le moteur
démarre. Ils sont incrédules et pour rire, je leur dis que c’était
pour voir s’ils réussissaient la manœuvre de prise de quai sous voile.
C’est un grand moment de bonheur que nous fêtons au Del Mare, un
restaurant fruits de mer où la patronne est adorable et la table très
bonne. Comme nous dit notre hôtesse, après le Goulet c’est le goulot,
nous en profitons. Quelle journée inoubliable !

Ce matin, au moment du départ, le moteur fait à nouveau des siennes.
Je purge et il daigne repartir. Je pense ce soir que le problème était
dû à une prise d’air car le filtre principal n’était pas serré à fond,
j’ai pu le resserrer un peu.

A 14h30, après un nouveau mâchon sympa et avec « Héritage Seinant » de
Louis Capart dans les hauts parleurs du bord nous passons le Raz de
Sein dans l’autre sens. Il fait grand beau, c’est encore un moment
agréable, la renverse arrive et bientôt le courant va nous aider à
filer sur la pointe de Penmarch et le phare d’Eckmühl que nous avons
doublé vers 18h20. Notre heure d’arrivée à Sainte Marine est prévue
vers 22 heures.

A bientĂ´t.


Jean-Louis
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