Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 12 Oct 2012 17:00:00 - 39°48N 2°42E
N° 585 - Porto Soller

19H00 en France, 19h heure du bord


Bonjour Ă  tous,

Que j’aime cet endroit !

A quatre heures sonnantes je me suis présenté devant l’entrée de Porto Soller, invité par des odeurs de résineux très agréables. J’ai jeté l’ancre devant la plage tandis que sur les quais, la boîte de nuit n’avait pas encore fermé ses portes.

La côte Nord Ouest de Majorque est une falaise de 47 Miles de long entre l’île de Dragonera au SW et le cap Formentor au NE. Les falaises qui peuvent atteindre 300 mètres de haut, tombent à pic dans la mer. Lorsque l’on longe cette côte hostile, on est surpris de découvrir, en plein milieu, un havre de paix.

Un passage s’ouvre dans la falaise, comme un trait de scie, on entre et l’on tombe dans un espèce de lac intérieur, d’environ 600 mètres de diamètre, sur le côté droit des falaises, sur la gauche le port et la marina et au fond une immense plage de sable. L’endroit est surmonté de tous côtés par les montagnes et un petit train en bois qui doit avoir plus d’un siècle, fait des trajets à travers la montagne jusqu’à Palma, sur des rails dont l’écartement ne dépasse pas le mètre.

L’endroit est touristique, au mois d’août ça doit être l’enfer mais à cette époque c’est juste parfait. Il y a de nombreux restaurants, des cafés, des boutiques de luxe et dans le port quelques très beaux voiliers en bois magnifiquement entretenus dont un plan Sparkman & Stephens de 1937.

Le développement architectural est assez bien maitrisé et l’ensemble n’est pas vilain. J’adore cet endroit, son ambiance, cette plage magnifique et ce petit train avec l’ancienne gare reconvertie en restaurant.

Mon idée est de mettre l’annexe à l’eau, de remettre en marche le moteur hors-bord, puis d’aller me faire un bon restaurant en terrasse au bord de l’eau. Tout se présente bien, lorsque je me lève vers 9h30, le ciel est d’un bleu magnifique, le soleil brille, c’est le paradis.
Le temps de faire la toilette, prendre mon petit déjeuner, ranger le bateau, faire la vaisselle, mettre les housses sur les voiles, il est déjà 11H30. Je m’occupe ensuite du moteur qui n’a pas servi depuis les Acores, avec un peu de temps et de WD40, il est à nouveau disposé à se remettre au travail.

Je suis prêt à mettre l’annexe à l’eau mais, entre temps, le ciel est devenu tout noir à tel point que je ne voie plus rien dans le bateau et que dehors les feux rouges et verts du port se sont remis à fonctionner.

Tout d’un coup tout se déchaîne, un orage magistral qui dure une heure et trente minutes, des éclairs énormes, des coups de tonnerre déments,
35 Nœuds de vent qui vient de toutes les directions, arrachant les ancres des voiliers au mouillage, des trombes d’eau incroyables à tel point que l’on ne distingue même plus l’avant du bateau. La mer est blanche, je me précipite et mets préventivement le moteur en marche.
Quelle bonne idée car je me retrouve bientôt au milieu des bouées dans le petit bain.

Je tiens ainsi le bateau pendant une heure, je ne suis pas le seul, tous les skippers essayent de limiter les dégâts. Dès que le vent tombe un peu et avant qu’il ne reprenne, je file à l’avant remonter l’ancre, je suis ainsi plus manœuvrant. Un grand ferry qui est arrivé au début de l’orage fait comme tout le monde, il reste au milieu du port sans pouvoir accoster.

Quand vers 14 heures tout se calme, je mouille à nouveau mon ancre et vais me changer car je suis trempé. Finalement je reste au bateau, et me prépare un petit repas avant de faire une sieste bien méritée. Le restaurant sera pour ce soir si les conditions météo sont favorables.

A bientĂ´t.

Jean-Louis
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