Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 11 Jun 2013 17:00:00 - 38°01N 16°13E N° 617 - Le dĂ©troit de Messine
19H00 en France, 19h heure du bord.
Bonjour Ă tous,
Après presque trois jours de calme et de solitude à traverser la mer Tyrrhénienne, nous arrivons au milieu de la nuit en vue du fameux Stromboli et je dois dire que nous sommes excités comme des puces à l’idée de voir enfin ce volcan en éruption permanente.
D’habitude je prends la route directe et je passe par Lipari, mais le détour n’est gère important. C’est une nuit sans lune et on devine ce cône parfait dont le sommet qui culmine à près de 1 000 mètres d’altitude est entouré de fumées et de nuages. Le jour, on peut voir s’élever à la verticale du cratère une colonne de fumée.
Plus nous approchons et plus notre moral chute car il n’y a rien de rien à voir. Ils ont dû l’éteindre pour la nuit. Puis soudainement, les fumées s’écartent et nous voyons, ébahis, un véritable champ de lave de plusieurs milliers de mètres carrés qui rougeoie sur le flanc supérieur du volcan. Jacky pense que nous voyant, quelqu’un a soufflé sur les braises. Cela ne dure pas longtemps, les fumées masquent à nouveau la vue mais nous sommes heureux car nous n’avons pas fait le détour pour rien.
Nous continuons d’approcher, les yeux fixés vers le sommet avec le secret espoir qu’il nous offre encore un peu de spectacle. Et soudain, les fumées deviennent rouges et une énorme quantité de magma sort du cratère. C’est une très grosse boule rouge orangée et blanche. Cette lave dégringole alors tout le flanc du volcan, des énormes blocs de pierre en fusion font de grands bonds et finissent par s’écraser dans la mer mille mètres plus bas. En quelques dizaines de secondes un grand trait rouge décore le Stromboli en partant du cratère et en rejoignant la mer. C’est très impressionnant ! Mais très vite, la fumée générée vient masquer la scène et tout redevient noir, la représentation est terminée et nous applaudissons.
C’est un peu après dix heures que nous arrivons à l’entrée du détroit de Messine. C’est toujours un grand moment. Il y a la Sicile sur tribord avec la ville de Messine et l’Italie continentale sur bâbord avec la grande ville de Reggio Calabria.
C’est la première fois que j’emprunte ce passage de jour. La nuit c’est très impressionnant, les bateaux de commerce se suivent à la queue leu leu dans les deux sens et l’on doit traverser ce rail, mais cette fois le détroit est vide. Pendant les deux heures que dure le passage de la mer Tyrrhénienne à la mer Ionienne nous ne voyons qu’un seul bateau transiter. Est-ce l’effet de la crise mondiale ? J’avais déjà constaté cet état de fait à Gibraltar.
En plein milieu du détroit nous pouvons admirer un énorme tourbillon. L’Etna est invisible, entouré de gros nuages d’orage. Lors de mon passage précédent son sommet était recouvert de neige, c’était magnifique. A la fin du repas, vers 13h30, l’orage éclate et le vent monte rapidement entre 30 et 35 Nœuds sur la hanche arrière bâbord. Nous passons rapidement sous grand-voile seule à trois ris et le bateau file à 7 Nœuds.
Et puis ce coup de vent s’arrête aussi brutalement qu’il avait commencé un peu avant 18 heures. Je ne peux plus utiliser mon génois, la réparation n’a pas tenu. Il faut absolument que je m’en fasse tailler un neuf l’hiver prochain.
Nous ne sommes plus qu’à 200 Miles de Corfou, aussi nous avons décidé de lambiner un peu et de faire des stops sur la côte italienne. 120 Miles sur les dernières 24h, 643 M depuis Port Saint Louis du Rhône.
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
"Vous utilisez je crois pour la navigation un systeme de cartographie électronique. Mais,en cas de panne, disposez vous en double des mêmes cartes papier? Merci pour votre réponse. Cordialement "
Envoyé par BEUCHER le 12-06-2013 à 15:41
"Merci pour cette belle description du Stromboli et bravo pour l'enthousisme jamais blasé. Amitiés"
Envoyé par Olivier de NEOS le 12-06-2013 à 16:07
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