Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 23 Jul 2013 16:00:00 - 37°25’N 23°29’E N° 640 - Hydra
19H00 heure du bord, 18h en France.
Kalimera,
C’est à 4h30 ce matin que mon ancre est enfin remontée à bord. Quel boulot !
Hier soir, le vent a commencé à faiblir un peu vers 18h30, alors je me suis mis au travail. Heureusement, je suis très bien équipé en ancres et en aussières. Comme ancres, j’ai ma CQR de 75 livres avec 100 mètres de chaîne de 12 prolongée par 50 mètres de câblot de 22, c’est mon ancre principale que j’utilise en permanence. J’ai en deuxième ancre une Britany de 70 livres avec 10 mètres de chaîne de 10. Et puis j’ai deux ancres Fob Light démontables, ce sont des ancres en aluminium extrêmement performantes. J’en ai une de 6kgr qui est aussi puissante que ma grosse CQR et j’en ai une énorme de 12Kgr qui peut immobiliser un cargo.
J’ai équipé ma petite Fob d’un câblot plombé diamètre 14 de 50 mètres. Et puis j’ai, en plus de mes amarres et de différentes vieilles écoutes, mon aussière principale de 100 mètres en diamètre 16, très légère, que j’utilise en permanence. J’ai également une aussière de 150 mètres en diamètre 12 très pratique et deux grosses de 50 mètres chacune en diamètre 20 mm que je garde en secours mais que j’utilise peu car elles sont lourdes. J’ai également une toute petite Britany récupérée sur le quai à Darwin car un gars était en train d’alléger son bateau et il la mettait à la benne. Je l’utilise entre autre pour l’annexe car j’ai perdu mon grappin resté croché au fond de la baie de Hiva Oa aux Marquises.
Hier soir j’ai donc bossé jusqu’à la nuit qui tombe ici vers 21h30. J’étais mort de fatigue, je me demandais alors si je n’allais pas devoir sacrifier mon ancre, je n’avais même pas envie de me faire à dîner. Je me suis quand même forcé, une petite salade Grec et au lit. Je me suis réveillé régulièrement pour faire un tour et voir si tout allait bien, puis à trois heures je me suis remis au travail. Je fonctionne comme cela, devant un cas difficile j’ai toujours besoin de réflexion, d’analyse.
Comme c’était pleine lune, j’y voyais presque comme en plein jour sauf que je ne distinguais pas le fond. Mais je l’avais parfaitement bien repéré la veille au soir. Au milieu de la nuit le vent tombe presque complètement et, grâce à mes ancres, je peux immobiliser le bateau à l’endroit exact et tirer avec l’angle qui va bien. Finalement j’ai réussi à la décrocher à 4h30 et à 5h45 j’avais récupéré tout mon matériel et je pouvais reprendre la mer. Il y avait un bazar fou sur mon pont mais que j’étais heureux !
Du coup j’avais faim, j’ai fais petit déjeuner et comme récompense je me suis offert les deux œufs sur le plat que je ne m’étais pas fait la veille au soir. J’ai jeté l’ancre à Ay Nikolaos, une crique au Sud Ouest d’Hydra à 7h55, à 8h mon alarme pour mes médicaments retentissait, à 8h02 j’étais sous la couette et à 8h05 j’étais déjà dans les bras de Morphée.
Hydra est une grande île étroite, toute en longueur, parallèle à la côte du Péloponnèse. C’est une arrête montagneuse, toute sèche, sans aucune végétation, pas du tout accueillante pour le plaisancier. Les côtes tombent de façon abrupte dans la mer, la côte Nord et son port Hydra sont exposés au Meltem et la côte sud ne possède qu’une crique (Ay Nikolaos) totalement entourée de falaises verticales où les rafales dégringolent violemment, faisant chasser les ancres. Du coup j’ai repris la mer à 10h45 pour rejoindre la crique de la grenouille que nous connaissons déjà .
Après un bon déjeuner et une sieste copieuse (de 14h15 à 18h30), je m’apprête à reprendre la mer pour arriver demain matin dans les Cyclades et plus précisément sur Kithnos.
A bientôt, kalispéra.
Jean-Louis |
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