Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 8 Aug 2013 15:00:00 - 37°18’N 26°50’E N° 653 - Entre nisos Lipso et nisos LĂ©ros
18H00 heure du bord, 17h en France. 37°18’N 26°50’E
Bonjour Ă tous,
Il est 15h, je viens de finir de déjeuner, ancré au Sud de l’île de Lipso, dans un enfoncement de la côte à l’abri du Meltem. Le cadre serait sympathique sans ces dizaines de bateaux de plaisance qui remplissent les trois criques de la baie. J’ai remis en marche et je me dirige maintenant sur le mouillage qui se trouve au pied de la ville principale de Léros, à environ 9 Miles.
Je vous ai laissé hier soir alors que je venais de jeter l’ancre dans le port de Lipso. J’ai mis mon annexe à l’eau puis je l’ai équipée du moteur hors-bord avant de débarquer pour prendre possession de cette île.
Quel endroit merveilleux ! Le tourisme n’a pas encore totalement détruit l’authenticité de cette petite île tournée essentiellement vers la pêche et l’agriculture. Le port est comme qui dirait la place du village. Il y a trois ou quatre petites constructions simples, avec un auvent qui procure un peu d’ombre sous lequel sont disposées trois ou quatre tables. Les habitants se retrouvent ici le soir, à côté d’un barbecue où grillent quelques tentacules de pieuvre.
Et puis, ça et là des restaurants pour touristes car on voit bien que ce petit bijou de village dans son écrin de port fait tout pour attirer la manne que représentent les touristes. Un très grand ponton a été construit, un autre plus petit et puis ce quai qui est là pour accueillir les petits cargos sert surtout, l’été, à recevoir les bateaux de plaisance. Certains Grecs ont encore un peu de sous, hier au soir est arrivé un magnifique méga-yacht de 45 mètres de long (je l’ai mesuré).
A l’intérieur de ce petit village, tout est propre, repeint à neuf et chaque habitant à inventé un petit commerce, restaurant, boutique de vêtements, souvenirs, artisanat, épicerie … afin de profiter lui aussi, ces quelques semaines que dure la saison, des euros dépensés si facilement par les vacanciers. Aujourd’hui les touristes prennent peu de vacances mais ils se rattrapent sur la qualité et le restaurant du soir est une quasi institution quotidienne.
Lipso n’est qu’à environ une heure de Patmos en bateau de promenade et de plus en plus, les touristes de Patmos se voient proposer un petit saut à Lipso, ce qui développe le tourisme dans cette île. De plus, à cette époque de l’année le port est complet ce qui représente environ une cinquantaine de bateaux de plaisance dont plusieurs « gullets » Turcs, ces grandes goélettes qui viennent maintenant de Bodrum pour offrir à leur clientèle un choix élargie de destinations.
Comme sur toutes les îles, on peut voir, et c’est nouveau, des « meat shop », des magasins qui vendent de la viande fraîche, des boucheries quoi. Ces boucheries donc, sont intégrées au milieu des restaurants et des bars à touristes. Au début c’est difficile de deviner qu’il s’agit d’une boucherie. Ici on se croirait dans le cabinet d’un comptable. Il y a un genre d’énorme coffre fort et un bureau où une mémé, les lunettes de vue au bout du nez, est en train de mettre à jour des livres de compte.
Je rentre et, pour expliquer ce que je veux, elle me montre au mur des grands posters ou l’on voit une vache, un porc, un mouton dessiné façon boucherie. Dur ! Qui sait où se trouve le filet, le faux filet, la bavette, la tranche ? Attention, si l’on demande un beefsteak on se retrouve avec une boulette de viande hachée. Finalement, pour être sur de ne pas me tromper je désigne les côtes. La mémé enlève un tissus qui dévoile un énorme billot carré, elle entre dans le « coffre fort » et en ressort avec un côté de bête. Elle tranche la viande avec un couteau affûté puis elle abat un énorme couperet pour sectionner d’un coup l’os. Ensuite elle frappe violemment la viande avec un gros tampon en fonte. Cela me fera facilement deux repas ! La viande n’est pas chère, presque tous les morceaux de bœuf sont à 11 € le kilo.
J’arrive bientôt à Pandeli, un mouillage sur la côte Est de Léros, au pied de la « capitale » de l’île, Platanos.
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
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