Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 10 Aug 2013 15:00:00 - 36°41’N 27°23’E
N° 655 - Un passage sur Kalimnos



18H00 heure du bord, 17h en France.


Bonjour Ă  tous,

Je suis arrivé hier à la nuit tombante dans la calanque Vathy sur
l’île de Kalimnos. Dur, dur ! Elle n’est pas très accueillante cette
île. D’une part c’est une montagne massive, une roche escarpée, aride,
sans aucune végétation avec des falaises qui tombent brutalement dans
la mer. D’autre part les rares endroits où l’on pourrait se mettre à
l’abri sont envahis par des fermes piscicoles.

La calanque Vathy est une véritable tranchée dans la montagne, elle se
voit de loin et s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres. De chaque
côté de la calanque une falaise plonge verticalement dans la mer. Des
vents catabatiques dévalent de la montagne et s’engouffre dans ce
goulet en balayant violement les bateaux sur leur passage.

Le petit quai au fond de la calanque est complet, aussi je dois me
résoudre à mouiller dans l’entrée, là où la calanque est assez
profonde. Il y a déjà un « gulet » Turc, trois yachts et un voilier.
J’envoie mon ancre par 15 mètres de fond et je déroule 70 mètres de
chaîne. Il faut maintenant embosser, c’est-à-dire porter des aussières
sur la paroi rocheuse pour maintenir le bateau. Malheureusement cette
paroi est absolument lisse et j’ai un mal fou à trouver des points
d’accroche.

Je passe ainsi une heure et demie dans mon annexe Ă  faire de gros
efforts. Rien que le fait de ramer pour luter contre ce vent violent
et maintenir l’annexe au niveau du bateau est épuisant. Je me rends
compte alors que oui, je suis bien Ă  100 % de ma forme avec cette
greffe de rein. Enfin, vers 21h30 je suis paré, le bateau devrait
pouvoir passer la nuit ainsi. J’ai un peu du mal à récupérer, la
bouche sèche, je n’ai même pas envie de me faire à dîner.

J’ai finalement du mal à dormir avec ce vent violent. Il fait très
chaud et je me lève sans cesse pour voir si le bateau tient. Vers six
heures du matin, il commence à faire jour et c’est l’heure de partir.
Je dois rejoindre mon frère dans un endroit magique, le port antique
de l’ancienne Cnide, au bout d’un promontoire Turc. Nous avons décidé
de passer la journée ensemble.

C’est à un peu plus de trente Miles et nous nous retrouvons à midi
trente pour une journée en famille. Il y a Emeric mon neveu et deux
copines Ă  lui, Eva et Elise.

A bientĂ´t.



Jean-Louis
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