Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 28 Oct 2013 20:00:00 - A Port Saint Louis du RhĂ´ne. N° 686 - Envie de Patagonie et de Cap Horn
21h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Voilà que me reprennent mes envies de Patagonie, est-ce bien raisonnable ? Vais-je le relever ce défit ?
En désarmant le bateau, Samedi après-midi je suis tombé sur les équipements que j’avais acheté pour partir en Patagonie en 2008, avant que j’apprenne que la dialyse était là , très longues amarres en diamètre 18 pour embosser le bateau, grosse ancre de secoure capable de retenir un cargo…
Immédiatement l’envie de me frotter à cet Everest m’a repris. Depuis je rêve, j’y pense en permanence, mais ce n’est pas une décision qui se prend à la légère. Par contre, si je dois le faire c’est maintenant, pendant que je suis en pleine forme. Ensuite les années vont s’accumuler et physiquement je ne pourrais plus.
Ce ne sera pas un exploit, le fait d’être greffé n’apporte aucune difficulté supplémentaire à cette aventure ou si peu. Aujourd’hui, si l’on respecte bien les prescriptions médicales, si l’on est parfaitement observant et si l’on n’a pas d’autres pathologies, on est physiquement, pratiquement au même niveau qu’une personne n’ayant jamais été malade. J’estime maintenant être à 90% de ma forme physique, j’ai une référence, c’est mon frère jumeaux.
Le Cap Horn et les canaux de Patagonie se font pendant l’été Austral, c’est-à -dire entre décembre et février. Malgré le mot « été », il ne faut pas espérer vivre en petite tenue. L’été là bas ressemble beaucoup à l’hiver chez nous.
Le parcourt est le suivant, départ de Marseille au plus tard début octobre 2014, Gibraltar, les Canaries, le Cap Vert, traversée de l’Atlantique début décembre, peut-être un stop sur l’île mythique de Fernando de Noronha au large du Brésil, puis Natal, Récif, Salvador, et descente de la côte Brésilienne, Rio de Janeiro et Porto Alegre.
Enfin, on passe en Uruguay avec la visite de Montevideo puis l’Argentine en commençant par Buenos-Aires, La Plata puis Mare Del Plata, descente jusqu’au détroit de Magellan qu’il ne faut pas emprunter. Il faut être là début décembre 2015. Cela laisse beaucoup de temps pour faire du tourisme et visiter les haciendas d’Argentine.
Il faut encore descendre en suivant la côte Argentine jusqu’à passer par le détroit de Le Maire, entre le continent et l’île des Etats, un passage des plus difficiles. Ensuite plein Est dans le Canal Beagle jusqu’à Ushuaia où il faut faire un stop pour visiter la ville la plus au Sud au monde. Puis descente plein sud par le canal Murray jusqu’à atteindre le petit groupe d’îles au nord du Cap Horn.
On peut rester planqué dans une crique jusqu’à avoir une météo favorable pour aller faire le tour de l’île Horn et en passant faire la photo du fameux Cap. On acquière ainsi le titre de Cap Hornier et on a le droit, parait-il, de pisser au vent. Moi qui me suis toujours pissé sur les chaussures j’ai hâte de faire le test !
Après avoir vaincu ce véritable mythe, je remonterais sur Ushuaia et là j’aurais besoin d’un équipier. J’ai appelé mon copain Jacky samedi après-midi et ce matin il m’a donné son accord. Je pense d’ailleurs qu’il me rejoindra plus tôt pour passer le Cap avec moi. Les canaux de Patagonie sont absolument exceptionnels avec des glaciers qui vêlent dans la mer.
Ils ne sont pas trop difficiles car il n’y a pas de mer. Par contre, des vents catabatiques soufflent régulièrement. Ce sont des vents qui descendent des montagnes en mugissant, ils dépassent souvent les 50 Nœuds. Le problème est qu’il faut mouiller tous les soirs en jetant l’ancre devant une calanque et reculer dans celle-ci tout en portant deux amarres sur l’arrière, de part et d’autre du bateau.
Il faut donc un homme dans le bateau pour le manœuvrer et un autre pour porter les amarres à terre. C’est la manœuvre inverse le matin pour repartir. Ces canaux remontent sur la côte Chilienne à partir du canal de Beagle. Il y a environ 600 Miles à parcourir ainsi aux milieux de milliers d’îles et d’îlots jusqu’au golfe de Penas. Puis on est encore un peu protégé des fureurs du Pacifique pendant 250 Miles, jusqu’au Nord de l’île Chiloe.
Après, il faut continuer à faire du nord et c’est un passage difficile car la mer est dure, elle arrive tout droit de l’autre bout du monde. On est encore à cet endroit dans les quarantièmes. Valdivia, 120 Miles au Nord nous permettra de souffler un peu, fiers de notre nouveau statut de Cap Horniers.
Après, au fur et à mesure de la remontée vers le Nord, le temps et surtout la température s’amélioreront progressivement. Il y aura Santiago et surtout son port, la mythique Valparaiso et ses funiculaires. Qui n’a pas rêvé de se rendre un jour à Valparaiso en tant que passager sur un cargo de commerce ?
Après le Chili, ce sera le Pérou, l’Equateur puis la Colombie avant d’emprunter à nouveau le canal de Panama dans l’autre sens et de revenir à Marseille à la fin de l’été 2016 en passant par la Martinique, les Bermudes et les Açores. Voilà un programme pour les trois prochaines années qui me laisse un an pour préparer Harmattan.
Dernière nouvelle, mon frère me dit cet après-midi qu’il envisage de faire ce parcourt ensemble, avec son bateau Nounours et qu’il fera la Patagonie avec notre copain Eric qui vit actuellement au Canada.
Voilà donc beaucoup de projets, des rêves, du travail de préparation et un grand défi à relever.
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
"vas y , j'ai fait la patagonie il y a qqs anneés c'est tres tres beau jaco biz a nounours "
Envoyé par tangaroa le 29-10-2013 à 15:38
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