Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 18 Jun 2014 10:00:00 - Dans le TGV Paris/Lyon N° 713 - La perte d’un enfant
11h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Chez Navy Services, à Port Saint Louis du Rhône, l’activité va crescendo. Les propriétaires rejoignent leur bateau pour la saison estivale. Il y a des français mais également beaucoup d’étrangers, des allemands, des belges et surtout des hollandais. Tous travaillent sur leur bateau avant de le remettre à l’eau. Des rencontres se font et des amitiés temporaires naissent.
Ainsi je discute de temps en temps avec un couple assez âgé dont le box est prés du mien. Ces personnes sont sympathiques et j’ai eu l’occasion de leur raconter mon voyage. Pour être franc, je suis un peu gêné car ils me vouent une véritable adoration et me disent que mon optimisme et mon dynamisme leurs font du bien.
Il y a quelques jours nous discutions, je venais d’arriver de Paris, il faisait beau et je leur disais ma joie de vivre, que la vie est belle, qu’elle est composée d’un enchaînement de petits bonheurs qui me ravissent et qu’il ne fallait surtout pas s’enfermer et passer à côté. A ce moment, l’homme me dit qu’il n’est pas de mon avis et que la vie n’est pas si belle que cela.
Je ne comprends pas, j’essaie de le faire parler mais je n’y arrive pas et je devine qu’un lourd secret se cache derrière cette affirmation. Nous nous quittons et chacun rejoint son box pour vaquer à ses occupations. Quelques minutes plus tard, il repart de son box et passe rapidement me voir pour m’avouer qu’il a perdu une fille de 19 ans. Elle a agonisé pendant deux ans en luttant contre un cancer.
Tous les parents se sont déjà imaginés dans cette situation. Je pense que la perte d’un enfant est la souffrance la plus horrible qui puisse nous être imposée. Comment comprendre cette injustice ? Je ne sais pas quelle serait ma façon de réagir si cette horreur devait m’arriver. Malgré tout il me semble que c’est comme pour la maladie, chacun reçoit sont lot, et il faut faire avec ce qui nous est attribué, les bonnes comme les mauvaises choses.
Et continuer à vivre. Ne serait-ce que pour ses proches, pour son entourage, pour les personnes que l’on côtoie. Je me souviens de l’ambiance chez mes grands parents dans le Morvan lorsque j’étais petit, c’est vrai qu’ils avaient connu la guerre mais leur vie me semblait normale et pourtant j’avais le sentiment que pour eux la vie était une souffrance quotidienne, une punition. Combien de fois me suis-je interrogé sur cette attitude négative si pénible à subir ?
Ce matin debout juste après 5h, c’est la grève à la SNCF et le pays tout entier est pris en otage par quelques un. Je suis pour le droit de grève bien sur mais à une époque où l’on prône l’égalité, il n’est pas normal que certain aient un pouvoir aussi démesuré. En attendant cela me coûte du temps et de l’argent.
Sur le bateau les travaux avancent, j’ai presque fini de refaire mes coffres du carré et de passer mes tuyaux, il reste des couches de peinture à étaler. C’est Jacky qui va s’en occuper pendant que je vais installer le propulseur d’étrave sur son bateau. Echange de services ! Ensuite je vais m’attaquer à la reconstruction de mes meubles.
Pour finir, une très bonne nouvelle, mon problème d’infection urinaire récidivante est enfin pris en main très sérieusement. Je vais être hospitalisé une semaine (et plus si affinité) à l’hôpital de Garches à partir du 21 juillet afin de subir des examens destinés à essayer de comprendre quelle en est la cause. Pour certains la perspective d’être hospitalisé est une mauvaise nouvelle mais pour moi c’est un grand bonheur car on est dans l’action et on risque de progresser vers une solution.
Voilà pour aujourd’hui, à bientôt,
Jean-Louis |
"cher JL Sûrement : chaque famille a son lot,perdre un enfant c'est terrible, crois -tu que le décès de v/mère n'a pas changé la vie de tous. tu as été choqué petit à Savilly, selon l'âge on réagit différement. bisous jeanine"
Envoyé par jeanine le 27-06-2014 à 17:41
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