Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 26 Nov 2014 12:00:00 - Dans l’avion entre Las palmas de Grande Canarie et Santa Cruz de Tenerife
N° 745 - Nice to meet you …. Again!

11h00 en France, 12h00 aux Canaries.



Bonjour Ă  tous,

Il y a des milliards d’habitants sur la Terre et la probabilité que
deux d’entre eux se rencontrent à l’autre bout du monde est
extrĂŞmement faible, voir mĂŞme quasi nulle. Et pourtant, aussi
incroyable que cela puisse paraître, je suis un habitué de ces
évènements extraordinaires qui me laissent à chaque fois totalement
stupéfait.

Nous sommes samedi matin aux alentours de 9 heures et nous venons de
jeter l’ancre dans l’avant port après 24 heures de navigation
difficile entre La Graciosa et Grand Canaria. Ici, à Las Palmas, c’est
ambiance festive, atmosphère salon du bateau à flot, demain sera donné
le départ du 29ème rallie de l’ARC. Il rassemble, cette année, 243
bateaux qui vont rallier Sainte Lucie après une traversée
transatlantique d’environ trois semaines.

Pour l’équipage d’Harmattan c’est un grand soulagement, mer grosse sur
le tiers avant tribord, houle croisée, vent force 6 avec rafales
jusqu’à 35 Nœuds que nous avons remonté au près, le bateau faisant des
bonds dans tous les sens, la mer montant à bord régulièrement, nous
avons dĂ» affronter des orages une bonne partie de la nuit.

La cousine a passé le voyage la tête dans la bassine et même si le
capitaine s’est nourri un peu plus que le reste de l’équipage, ce
n’était que de quelques chips, d’un peu de fromage et de grains de
raisins. Nous n’avons plus qu’une idée, prendre un bon petit déjeuner
capable de nous réconcilier avec la vie avant de nous jeter sur les
couchettes pour enfin prendre un peu de repos.

Nous émergeons vers midi, tout excités à l’idée de découvrir cette
nouvelle terre. Après un peu de toilette, je prends le temps de
m’occuper du bateau, je ferle les voiles, teste le moteur hors-bord et
mets l’annexe à l’eau. Nous nous rendons ensuite à la capitainerie en
étant persuadé qu’il faudra attendre le départ de l’ARC dimanche pour
trouver une place. Premier miracle, Harmattan étant très étroit avec
3,70m au maître bau, je me vois attribuer la place 42 sur le ponton L.
Deuxième miracle, à 7,78€ la nuit, c’est cinq fois moins cher qu’à
Puerto Calero !!!!!

Avant toute chose, l’équipage a besoin d’un bon moment au restaurant.
Nous commençons donc par là avant d’aller repérer la place. Francine
et Sylvie vont nous attendre sur le ponton pendant que je vais
chercher Harmattan avec Dominique. Arrivée impeccable, nous sommes
aidés par nos voisins. Je viens juste de finir l’amarrage lorsque le
propriétaire du bateau sur mon tribord vient me voir avec un grand
sourire et me demande si je n’étais pas à Richard’s Bay, en Afrique du
Sud, il y a trois ans.

Nous tombons dans les bras l’un de l’autre, tous les deux aussi
surpris de nous retrouver ici. C’est Cresswell Walker, un canadien de
Vancouver qui se défini comme « The passion Guy », un gars passionné.
Il est hyper dynamique, il vit sa vie Ă  fond, il vit ses rĂŞves et
gagne sa vie en donnant des conférences et en effectuant du coaching.
Sur sa carte professionnelle les mots clefs sont « INSPIRES !
MOTIVATES ! ENTERTAINS ! ». Avant de nous quitter à nouveau il
m’offrira son livre « A VOYAGE OF UNCOMMON SENSE ». Les grands voyages
apportent toujours de très très belles rencontres.

Lors de ma dernière news, j’évoquais les collisions en mer. Voici un
nouveau morceau de vie qui apporte un peu plus d’eau à mon moulin. Je
vous plante le décor :

Il est environ une heure du matin dans la nuit de vendredi Ă  samedi,
la mer est forte et je remonte 25 nœuds de vent réel, grand voile
seule Ă  deux ris et un peu de moteur. Francine est avec moi dans le
cockpit, il fait une nuit noire d’encre, on n’y voit rien et les
orages défilent les uns derrières les autres. Sous ceux-ci il pleut
des cordes mais le vent ne forcit pas trop.

Pendant l’orage qui vient de se produire j’ai été obligé de couper ma
zone d’alerte anti collision car l’écran était tout blanc. Je vais
descendre la remettre en place maintenant que l’orage est terminé et,
les pieds sur l’échelle, j’en profite pour ouvrir la protection et
examiner la mer devant Harmattan. Surprise, devant nous, un peu sur
tribord, les feux d’un voilier.

Je m’installe devant l’écran radar et arrive à distinguer son écho,
noyé dans la zone centrale et bien à l’intérieur de la zone de garde
que je mets en place. Encore un fois, cela confirme qu’il n’y a que
l’observation visuelle qui peut fonctionner tant que la zone de garde
n’est pas opérationnelle. Ce voilier est à environ 1,2 Mile.

J’ai le temps d’aller aux toilettes et lorsque je reviens j’examine un
peu mieux. Son feu vert, très net est clairement visible sur notre
tribord avant. J’en profite pour expliquer à Francine « Vert sur vert
tout est clair », « Rouge sur rouge, rien ne bouge ». L’avant tribord
des bateaux est équipé d’un feu vert, ce qui veut dire qu’un bateau
arrivant en face sur tribord en montrant son feu vert a une route qui
s’éloigne de la notre ou, au maximum parallèle à la notre.

Je suis donc tranquille et me contente de suivre l’évolution de la
situation. Très vite je comprends qu’il y a quelque chose qui cloche.
Ce feu vert se rapproche anormalement de notre route. Je me précipite
à la barre et passe le pilote en position « Standby » afin de pouvoir
barrer moi mĂŞme. Le feu devient de plus en plus net et il est de plus
en plus haut. Nous sommes tout près, peut-être à 100 ou 150 mètres et
il croise la ligne de foi d’Harmattan. Je n’y comprends plus rien, ce
n’est pas possible.

Nous sommes à quelques secondes d’une collision, il faut très vite
prendre une décision. Contre toute logique maritime, j’envoie la barre
à fond sur tribord et nous voyons stupéfaits ce feu vert défiler sur
notre bâbord ! Ce n’est qu’en arrivant sur notre trois quart arrière
que le feu se trouble puis fini par changer de couleur pour devenir
rouge vif.

Je comprends alors que ce bateau s’est mis en panne (à l’arrêt), qu’il
est donc naturellement face au vent. Il dérive avec le courant (qui
est dans le même sens que le vent) à la vitesse d’un nœud et demi.
Tout s’explique mais quelle frayeur rétrospective. C’est encore une
grossière erreur du skipper qui aurait dû éteindre ses feux de
navigation et allumer tous ses feux de pont pour signaler sa présence.

Voilà, pour finir quelques nouvelles de vacances. Après avoir visité
Lanzarote nous nous sommes rendus sur Graciosa puis Grande Canarie oĂą
nous avons passés trois jours. Nous y avons laissé Harmattan pour
rejoindre d’un coup d’avion Tenerife et nous allons louer une voiture
pour deux jours.

A bientĂ´t

Jean-Louis


"merci pour se blog que je suis avec plaisir. J'ai l'impression de naviguer en attendant la retaite
a+ Patrick"


Envoyé par Patrick le 26-11-2014 à 19:03



"cher JL et Francine,
je crois que vos invités n'ont jamais eu autant de boulversement. ourtant, ils ont pas mal voyagé, en famille : ça laisse des traces.
bisous jeanine"


Envoyé par jeanine le 27-11-2014 à 14:59



"ils sont idiots les skipperstoujours en union gros bisousa tous roselyned"

Envoyé par roselynedemeestere le 29-11-2014 à 16:54

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