Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 25 Apr 2015 22:00:00 - 20°39 S 40°28 W N° 797 - Une mĂ©tĂ©o pas très fiable
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour Ă tous,
- Vendredi 24/04 Encore une demi-journée de perdu pour traverser la ville afin d’aller faire tamponner mon autorisation de quitter cet état à la capitainerie du port. La météo prévoie une journée avec un peu de vent du Nord demain et j’ai envie d’avancer un peu. J’ai deux solutions, une petite baie avec des mouillages sympa dans une vingtaine de Miles (Enseada de Perocäo) et un port sans attrait dix Miles plus loin (Porto do Ubu). Après ce sera 150 Miles non stop.
J’ai terminé mon plein de gasoil, j’en ai mis 300 litres, 8 voyages avec deux lourds bidons de 20 litres chacun. J’avais fait presque 700 Miles depuis mon dernier plein, 155 heures de moteur, encore une fois je vérifie ma consommation qui se trouve toujours autour de 1,8 litre à l’heure. C’est très peu pour un moteur de deux litres de cylindré.
Lorsque j’ai dû déterminer quel moteur mettre dans ce bateau j’ai longtemps hésité. Mon frère, pour un bateau équivalent, possède un 130cv ! C’est beaucoup trop, du poids pour rien. J’avais le choix entre un 80cv et un 50cv. Mais le 80cv était équipé d’un turbo et je n’en voulais pas, plus c’est simple et moins il y a de panne.
Finalement j’ai un 50cv pour un bateau de 16 Tonnes. Au début j’ai cru m’être trompé mais maintenant je sais que j’ai fait le bon choix. Par contre j’ai installé une hélice avec beaucoup de couple pour fonctionner à bas régime. De toute façon en mer ce n’est jamais par la force que l’on y arrive et pour moi si le moteur est nécessaire ce sera toujours voiles et moteur. Mon autonomie au moteur est d’environ 1200 Miles.
- Samedi 25/04 J’ai remonté l’ancre à 6 heures ce matin. Pas trop de difficultés pour quitter cet endroit car, même si j’y laisse des copains, je n’ai pas eu l’occasion de m’y faire des amis. Pourtant j’aimerai beaucoup vivre ici, c’est extrêmement agréable. Il y a plein d’immeubles modernes, tous très beau. Les appartements y ont l’air luxueux.
Beaucoup de ces tours font dans les quarante étages, plus de cent mètres de hauteur. Dans les trois cent mètres autour de la marina il y a les beaux hôtels, la tour du Bristol, celle du Méridien, celle du Sheraton… Partout, dans la ville on voit des terrains de sport et des courts de tennis. Les pistes cyclables permettent de parcourir toute la ville, elles ont la largeur d’une voie de circulation pour automobiles !
Contrairement à Bahia où la population est essentiellement noire, ici elle est très blanche, des descendants de Hollandais, d’Italiens, d’Allemands … Les radios FM sont les même que chez nous, on y entend les vedettes internationales, surtout en langue anglaise mais parfois une vedette française également.
Je n’ai vu que très peu de favelas et surtout celles que j’ai pu voir étaient très petites. Deuxième port minéralier au monde, je pense que l’endroit est assez riche, d’ailleurs le parc automobile de grande qualité et récent en est la preuve.
Je sors de la baie et tourne à droite plein Sud, un petit vent d’une douzaine de Nœuds me pousse, c’est un vrai bonheur. Je serais arrivé avant midi et la journée commence bien. Je m’installe sur les coussins du carré et attrape mon livre. J’ai fait les trois quarts de la distance lorsque je sens un grand courant d’air dans le bateau.
Que se passe-t-il ? Je range mon livre et sors dans le cockpit. Surprise ! Le vent vient de passer en un instant de 12 N en plein sur l’arrière à 20 N en plein sur l’avant. Non, le bateau n’a pas tourné. Il faut tirer des bords, bientôt la mer du vent se forme, je n’avance plus. Au loin, sur l’avant, le ciel est tout noir.
Puis, vers 13 heures, le vent retombe aux alentour de 10 Nœuds mais en restant sur l’avant et la mer met un bon moment avant de se calmer un peu. Finalement je jette l’ancre à trois heures moins le quart dans la Enseada de Perocäo. Je suis affamé. A tirer des bords j’ai parcouru 33 Miles.
L’endroit est d’une beauté à couper le souffle, je vous raconte cela demain, j’ai trop faim.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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