Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 13 Oct 2016 17:00:00 - Dans le vol Buenos Aires / Ushuaia N° 904 - Premières impressions Argentines
14h heure locale, 17hTU, 19h en France.
Bonjour à tous,
Que c’est bon de se retrouver en Argentine ! Après une nuit passée en mer, à l’ancre devant la ville de Buenos Aires, je remets en marche à 8 heures. Il s’agit maintenant de suivre des canaux formés par des successions de bouées rouges sur tribord et vertes sur bâbord. Je suis en pleine mer et j’ai 18 mètres de fond mais si je sors du canal je sais que je vais aussitôt m’envaser dans moins d’un mètre d’eau boueuse.
Puis vers onze heures le canal commence à être bordé de terres et d’arbres. Je croise presque à les toucher d’énormes cargos qui repartent en mer. A midi je mets en panne et jette l’ancre pour déjeuner. Je dois maintenant prendre un canal secondaire qui mène à San Fernando, dans la banlieue de Buenos Aires, la capitale nationale du nautisme.
Nous sommes dimanche, il fait un temps magnifique avec énormément de soleil et là , pendant presque trois heures, je vais croiser des centaines de bateaux de plaisance, peut-être plus d’un millier ! Il y a quelques voiliers mais surtout beaucoup de yachts luxueux, certains énormes. Tous ces gens vont se promener dans le « Delta ».
Les bords des canaux sont très jolis avec des villas de weekend magnifiques, toutes construites sur pilotis d’environ 5 mètres de haut. Lorsqu’il y a plusieurs constructions elles sont reliées entre elles par des passerelles. Les pelouses sont immenses, très belles et parfaitement tondues, les propriétés sont entretenues avec soin.
Je me rends compte alors qu’avec mon aversion pour les eaux boueuses je me crée des problèmes de riche. On peut certainement vivre ici avec beaucoup de plaisir. Le vrai problème et je m’en rends compte de plus en plus, c’est qu’avec notre mer méditerranée et notre bassin méditerranéen berceau de l’humanité nous avons la chance énorme de vivre dans le plus bel endroit du monde.
Lorsque j’arrive à la marina qu’Antonella m’a recommandée je suis immédiatement accueilli par un marin qui m’aide à prendre une place. Quelle plaisir d’être traité comme un client après ce que j’ai vécu en Uruguay.
Je me rends à la capitainerie et suis reçu tout aussi gentiment (et en anglais) par la secrétaire qui m’explique les formalités d’entrée, où trouver de l’argent (première nécessitée lorsque l’on arrive dans un pays étranger). Je passe ensuite mon après-midi à connecter Harmattan à l’eau et à l’électricité.
Ici il n’y a pas de pontons. Pour rejoindre le bateau il faut emprunter une navette. Le problème est de retourner à terre. Au début j’ai énormément de mal, je fais des grands signes, j’attends qu’une navette passe … Puis j’apprends qu’il y a un code secret. Ou plus exactement une phrase secrète qu’il faut prononcer sur le canal 66 de la VHF. C’est « K O TCHI TA (doit être répété trois fois) PARA HARMATTAN ». Je ne sais pas si c’est très prudent mais je l’ai écrite sur un papier près de la VHF.
Je débarque en tout premier lieu mon vieux vélo que j’ai exporté d’Uruguay. Quelle chance ! Que j’ai eu le nez fin sur ce coup là car je vais passer ces premiers trois jours à pédaler comme un fou dans les villes environnantes.
Ce dimanche soir je me suis donné comme mission de rapporter des pesos argentins. Mais, je ne découvrirais que progressivement que lundi est un jour férié. Je roule des kilomètres et des kilomètres en m’arrêtant à chaque distributeur de billets mais ils sont tous vides. Par contre, partout des centaines de petits reçus blancs jonchent le sol. Je rentre crevé et bredouille.
Lundi est consacré aux formalités. Dans chaque administration je suis reçu avec sympathie. Mais que de paperasses ! Et en continuant à visiter les ‘cash machines » je fini en milieu d’après-midi par tomber sur la banque de Patagonie où une machine daigne me cracher quelques billets de 100 pesos. C’est le bonheur. Prochaine étape, trouver une carte SIM prépayée mais je dois me rendre à l’évidence tous les magasins sont fermés, c’est férié !
Mardi je saute sur mon vélo à 8 heures et, des dizaines de kilomètres plus loin, après avoir visité de nombreuses fois la grande boutique Movistar, vers 16 heures 30 le responsable fini par conclure que Movistar ne sait pas faire de carte prépayée en Argentine. Je ressors déçu, je pédale 500 mètre, trouve une toute petite échoppe Claro et 10 minutes plus tard j’ai Internet sur mon téléphone ! Une journée de perdue.
Hier était consacré à récupérer Francine à l’aéroport international et ce matin, grosse chaleur. Lorsque nous arrivons à l’aéroport des lignes intérieurs il y a une foule pas possible, les télévisions, des gens avec des drapeaux qui crient et chantent des slogans, c’est la grève. L’aéroport est bloqué et il y a des dizaines de vols annulés.
Mais encore une fois la chance est avec nous, deux heures plus tard les grévistes finissent par rouler les drapeaux et par voter la reprise. Nous décollons finalement avec une heure de retard.
A bientôt
Jean-Louis |
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