Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 23 Oct 2016 22:00:00 - Au 4766 Avenida Libertador Bernardo O’Higgins
N° 913 - Weekend Ă©lectoral Ă  Santiago du Chili

19h heure locale, 22hTU, 24h en France.

Bonjour Ă  tous,

La température s’est beaucoup rafraîchie à Santiago avec pas plus d’une vingtaine de degrés, c’est nuageux mais il fait bon se promener dans les rues du centre historique de la capitale du Chili. Quelle chance de pouvoir visiter cette ville dont le seul nom me fait rêver depuis toujours.

Nous sommes chez Alan, un jeune homme qui, malheureusement ne parle qu’espagnol. Hier soir il nous a attendu à l’appartement avant de nous accompagner pour nous guider jusqu’à une Parilla où nous avons dîné rapidement d’une salade avant de revenir nous jeter sous la couette exténués par cette longue journée de voyage.

Encore une fois nous sommes bien tombés. Nous disposons d’une véritable suite avec une chambre entièrement occupée par un lit « king size » de très grande qualité, et d’une salle de bain avec baignoire pour environ 27 Euros par jour. La cuisine est un peu en désordre mais nous permet toutefois de prendre le petit déjeuner, de dîner et surtout de garder au frais notre nourriture pour la journée de demain.

En effet, notre première mission ce matin était de trouver des billets de bus pour retourner à Buenos Aires. Je souhaitais absolument faire le voyage Santiago / Mendoza en bus car la route traverse de part en part la cordillère des Andes avec un point culminant à 3200 mètres. Et surtout elle permet d’admirer l’Aconcagua qui est le plus haut sommet du monde après les sommets asiatiques car il atteint près de 7000m d’altitude (6961m).

Mais, comme l’aéroport de Mendoza est fermé pour trois mois nous avons été « obligés » de poursuivre en bus jusqu’à Buenos Aires. J’ai choisi un bus « Premium Class », je vous raconterais cela en détail. Nous partons demain matin à 7h45 et arriverons à Buenos Aires mardi matin à peu près à la même heure.

Une fois nos billets en poche nous avons continué à arpenter Santiago toute la matinée à la recherche d’un supermarché pour organiser les piqueniques de lundi midi et soir dans les bus. Pas facile car c’est un weekend d’élections municipales et tout est fermé.

Pour rentrer à l’appartement afin d’y déposer les courses nous avons testé le métro. J’adore prendre le métro dans les grandes villes où je passe. Je trouve que le métro est un trait identitaire fort propre à chaque ville. Mais après le métro de Saint Petersburg on est souvent déçu. Ici le métro est moderne, certaines lignes sont entièrement automatiques mais la ligne 1 commence à dater un peu.

Nous sommes ensuite repartis pour arpenter la ville historique. Et pour cela nous prenons le métro jusqu’à la station « Moneda » où se situe le fameux palais éponyme. Comment s’empêcher de penser à tout ce qui s’est passé ici, ce palais bombardé par l’aviation sous les ordres du général Pinochet le 11 septembre 1973, Allende se défendant au pistolet mitrailleur puis s’enfermant dans son bureau pour se suicider en constatant son impuissance ?

Et surtout comment s’empêcher de penser aux 17 années de dictature qui vont suivre, à ces dizaines de milliers de malheureux torturés à mort, aux rivières de sang humain ainsi déversé ? Et puis comment s’empêcher également de penser aux milliers de bourreaux ? Comment s’empêcher de penser que l’homme est ainsi fait, qu’il n’hésitera pas à torturer ses semblables et à retourner chez lui le soir embrasser ses enfants en les mettant au lit ?

Un peu plus loin nous admirons la superbe statue du « Gran Capitan Don Pedro de Valdivia », le fondateur de la Nation Chilienne, monté sur un magnifique étalon. Ce conquistador espagnol né en 1497 a créé la ville de Santiago puis celle de Valdivia. Il est mort au combat, dépecé vif par les indiens Mapuches qui l’avaient capturé.

C’est maintenant la « Plaza de Armas », la grande place de la ville bordée par la « Catedral Metropolitana de Santiago ». Mais est-ce vraiment une « cathédrale » ? Elle n’a dans tous les cas pas l’aspect de ce que l’on a l’habitude de désigner par ce mot. Cette place est le centre de la ville, les bâtiments qui l’entourent représentent tous la puissance administrative de ce quartier.

Nous continuons ensuite jusqu’au « Mercado Central ». Cette magnifique réalisation de Fermin Vivaceta date de 1872. Elle est remarquable par son toit en acier et en verre supporté par des murs de maçonnerie. Toute la partie centrale est maintenant consacrée à des restaurants alors que les galeries sont occupées par un marché aux poissons.

Autant dire que c’est le rendez vous des touristes, on y parle toutes les langues mais quelle mauvaise surprise une fois les bons plats commandés de s’entendre dire au moment de choisir la bonne bouteille de vin qui va accompagner ce repas de fête qu’étant weekend électoral toutes les boissons alcoolisées sont interdites !!!!!

Nous revenons par le superbe parc « Cerro Santa Lucia » puis, épuisés par ces nombreux kilomètres nous rentrons à l’appartement nous reposer le reste de la soirée.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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