Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 19 Jan 2017 22:00:00 - 43°46S 64°16W N° 936 - A mi-parcours vers Ushuaia
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour Ă tous,
Nous avons passé cet après-midi la borne de mi-parcours entre Buenos Aires et Ushuaia. La température a déjà bien baissée. J’essaie de résister avec le short mais c’est de plus en plus dur, surtout le matin.
En plein après-midi les 35 degrés lors de notre descente d’avion se sont transformés en à peine 18° maintenant. Mais le soir, la nuit et le matin il ne fait pas plus de 7 degrés. Lors du petit déjeuner pris dans le cockpit j’arrive encore à maintenir le short mais c’est avec une veste de quart chaudement fourrée.
Par contre, jusqu’à présent le ciel est toujours bleu, le soleil brille et lorsqu’on se trouve à l’abri du vent, au soleil derrière les plexiglas du pare-brise on est bien pour déjeuner ou faire une petite sieste. En ce moment les amis déjà à Ushuaia ou Puerto Williams subissent la pluie et le froid.
Nous avons encore bien filés la nuit dernière plein vent arrière sous grand voile seule mais aujourd’hui c’est calme plat avec pas plus de 6N de vent. Les fameux rugissements des quarantièmes ne ressemblent pour l’instant qu’au léger miaulement plaintif d’un bébé chaton et non à la manifestation d’un vieux mâle lion en colère.
Cette première partie de parcours était beaucoup plus facile que la seconde. Pour l’instant les endroits où se planquer en cas de mauvais temps étaient présents et accessibles mais plus au Sud de Puerto Deseado ils sont quasi inaccessibles. En effet, tous situés dans l’embouchure des Rios, les bancs de sable et les courants énormes dus à une amplitude de marnage de plus de douze mètres rendent leur accès extrêmement dangereux pour un petit voilier.
Les deux ou trois copains qui m’ont précédés en décembre et qui sont déjà à Ushuaia ou à Puerto Williams m’ont prévenus que même l’arrêt à Puerto Deseado est extrêmement compliqué. Le mouillage est de l’autre côté du rio et le courant est trop important pour une petite annexe comme la mienne.
Par ailleurs la météo prévoie un coup de SW samedi et un autre mardi. Aussi j’ai longuement étudié la situation afin d’optimiser au mieux notre descente. Je prévoie de faire un stop demain à Puerto Camarones, une petite bourgade où je vais trouver du gasoil et des produits frais.
L’idée est d’avitailler suffisamment pour ne plus faire de stop avant Ushuaia. Si le coup de vent prévu mardi prochain s’avérait plus fort que prévu nous pourrions toujours faire un stop à Puerto Deseado mais sans la nécessité d’aller à terre.
Par ailleurs l’ambiance à bord est excellente. Entre Nicolo l’italien, Cyril (Dos Santos) le presque portugais et le français, l’équipage est international. On parle les langues. En fait cela se résume à « Merci beaucoup»/« De rien », « Muchas Gracias »/« De nada » et « Gracié Mille»/« Prego ».
Entre Cyril le bon vivant extraverti et Nick l’ascète introverti qui parle peu et mange pour se nourrir un équilibre s’est trouvé et nous passons d’excellents moments. Malgré tout nous sommes sérieux, après les fêtes Cyril et moi avons des excès à compenser aussi nous n’avons pas à nous forcer pour manger équilibré et pour limiter les boissons alcoolisées.
122 Miles au compteur journalier, 221 Miles depuis Bahia San Blas.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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