Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 24 Mar 2010 23:05:00 - 11°00N 76°05WN° 94 - Au large de Carthagène 19H05 heure du bord, 00H05 en France J+1 Bonsoir Ă tous, Carthagène, encore un nom de ville qui fait rĂŞver ! Encore un endroit que l’on aimerait dĂ©couvrir. Mais non, pas pour cette fois ci, il faut poursuivre la route. MusclĂ©s les alizĂ©s CaraĂŻbes, cela me change de l’Atlantique. Nous commençons Ă ĂŞtre fatiguĂ©s et rĂŞvons d’un bon calme plat comme un chien rĂŞve d’un os. Cette nuit encore impossible de se reposer, les pĂŞcheurs, les cargos et surtout beaucoup de vent, 35 nĹ“uds Ă©tabli avec rafales Ă 44 nĹ“uds, des creux de 3m Ă 3,5m et Harmattan qui a encore battu son record Ă 12,2 nĹ“uds sachant que son record absolue en MĂ©diterranĂ© dans un force 9 est de 12,4 nĹ“uds. Pour les marins, nous naviguons avec la seule grand voile sans ris. Quand le bateau saute ainsi en permanence d’une vague sur l’autre la vie Ă bord est difficile. Dormir est presque impossible et chaque dĂ©placement demande Ă©normĂ©ment d’efforts. Faire le repas, manger, faire la vaisselle sont des activitĂ©s digne des meilleurs jongleurs de chez Pinder. RĂ©gulièrement la mer envahi le pont, de grandes cascades dĂ©valent les passavants. Quelques fois elle vient mĂŞme nous chercher dans le cockpit, sous la capote. Ce matin une vague plus musclĂ©e que les autres a recouvert le rouf, sautĂ© le pare-brise et a envahi le carrĂ© en passant par la descente. MalgrĂ© cela quel sentiment de sĂ©curitĂ© dans ce bateau, on voit bien qu’il se rĂ©gal. On passe des heures, chacun allongĂ© sur un banc du cockpit Ă l’admirer nĂ©gocier les vagues. Il n’a peur de rien. Les vagues çà fonctionnent par trois. Vous voyez passer de nombreuses vagues qui doivent toutes faires dans les trois mètres Ă trois mètres cinquante et puis tout a coup vous entendez un grondement. C’est un train de trois grosses vagues qui arrive, la cime est blanche d’écume qui dĂ©ferle, très impressionnant. Celles-ci font bien dans les 6 mètres. On descend alors dans le creux qui prĂ©cède et on est surplombĂ© par cette montagne liquide. On ne peut s’empĂŞcher de penser que l’on n’aimerait pas qu’elle s’écroule, on se sent tout petit. Et puis tout se passe bien, je pense que la voute Ă l’arrière du bateau y est pour beaucoup. C’est quand une vague arrive perpendiculairement aux autres que cela devient Rock n’roll. Le bateau prend alors une grande claque qui le fait vibrer et il se couche violemment. Si vous ĂŞtes en train de manger, gare Ă celui qui ne tient pas son assiette, ses couverts, le pain …. DĂ©jĂ 879 milles de parcourus, nous sommes Ă 170 milles de l’archipel des San Blass, qui se trouve droit devant. Encore 175 milles sur les dernières 24 heures. Quelle moyenne ! Nous y serons demain en dĂ©but de nuit. Il va ĂŞtre grand temps de sortir le guide nautique. Attention, navigation difficile avec pleins de bancs de sable et de rĂ©cifs de coraux. C’est le territoire des indiens Kunas, le Kunas Yala, nom qu’ils prĂ©fèrent Ă San Blass, ainsi nommĂ© par les envahisseurs Espagnols. Demain je vous expliquerais comment ce peuple rattachĂ© maintenant Ă la RĂ©publique de Panama Ă su prĂ©server son petit paradis. A demain donc. Jean Louis
"de tout coeur avec vous ,video et photos super;bonne traversĂ©e et bon vent A + tenez bon la barre;" Envoyé par peudevin jp le 26-03-2010 à 12:08
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