Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 03 Feb 2017 22:00:00 - 55°05S 67°04W N° 950 - DĂ©part de l’expĂ©dition au Cap Horn
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France. Puerto Toro
Bonjour Ă tous,
Ce matin les équipiers sont excités comme des jeunes enfants attendant le Père Noël. Çà tourne, çà vire, ils sont impatients de larguer les amarres. Nous ne sommes pas les seuls, sur tous les bateaux de la marina les équipages sont au taquet.
En fait un très vieux cargo est échoué le long de la berge, le Micalvi. Les voiliers sont amarrés le long de son bordé. Sur la longueur du Micalvi sont positionnés ainsi trois grappes de voiliers. Le premier arrivé se trouve contre le bordé puis le second à couple du premier, le troisième à couple du second et ainsi de suite. Nous sommes troisièmes et avons Karma à notre couple tribord. Il faut donc repartir dans l’ordre inverse d’arrivé.
Vers 8h45 les premiers moteurs sont mis en marche et commencent à chauffer. Progressivement, les autres sont mis en marche également. Puis à 9 heures précise, Zarpe oblige, les bateaux les plus à l’extérieur larguent les amarres. Force coups de clacksons et de cornes de brume ponctuent les départs. Ambiance colonie de vacances.
Depuis notre arrivée il n’y avait pas eu de mouvements mais avec la belle fenêtre météo qui s’annonce la Marina se vide presque entièrement d’un seul coup. Certains vont sur Ushuaia mais beaucoup partent pour le fameux Cap Horn, pour l’aventure de leur vie de marins, pour la conquête du titre de Cap Hornier !
A 9h45 nous croisons un paquebot qui revient d’Antarctique avec son lot de touristes, il va les débarquer quelques heures à Ushuaia pour qu’ils puissent dépenser leurs Dollars ou leurs Euros et pour qu’ils puissent rapporter au pays une photo prouvant qu’ils sont passés dans un endroit qui fait tant rêver.
Ce n’est pas grand beau ce matin mais il fait tout de même 15 degrés et le soleil fait des apparitions entre de gros nuages pas très sympas. Et puis à 10h15 nous naviguons au milieu des pingouins en train de plonger pour se nourrir. Par endroit l’eau bouillonne tellement les petits poissons sont affolés.
Je contourne ensuite la pointe de l’île Martillo et m’approche de la plage Est. Cette île abrite une colonie de plusieurs milliers de « Pingüino de Magallanes ». Lorsque le vent porte de la plage l’odeur est insoutenable. Ces oiseaux sont magnifiques, ils ont des patchs noirs cerclés de blanc autour des yeux, le ventre blanc et le reste noir. Mesurant environ 70 centimètres, ils se tiennent debout en rangs serrés sur la plage.
Nous continuons notre route, et traversons des groupes d’une centaine de pingouins occupés à se baigner et à plonger pour se nourrir. Ils rentreront ce soir pour passer la nuit sur la plage. Lorsqu’ils se déplacent rapidement ils font de grands bonds hors de l’eau.
Un peu plus loin nous nous retrouvons au milieu d’une bande de dauphins australs joueurs. Ils sont très beaux avec leurs dos noirs et leurs ventres blancs. Puis nous sommes au milieu d’un groupe de baleines qui jouent à cache-cache avec nous. Elles sont magnifiques, très grandes et soufflent fort mais je n’arrive pas à en mettre une dans la boîte. En fait ce sont des Rorquals communs, ils mesurent jusqu’à 22m de long et pèsent jusqu’à 70 tonnes !
A 11h30 les nuages gagnent la partie, un orage passe avec des vents de face à 30 puis 40 Nœuds pendant deux heures. Sous la pluie nous croisons à nouveau un grand paquebot de croisière, français cette fois, qui revient également de l’Antarctique et se dirige sur Ushuaia.
Nous arrivons à Puerto Toro à 14h tapant. Nous nous mettons à couple de Merkava. Immédiatement un représentant de l’Armada vient à bord pour tout vérifier. Un bon morceau de longe avec des pommes de terre sautées à l’ail nous régale.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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