Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 05 Feb 2017 19:30:00 - 55°34S 67°07W N° 953 - Le Cap Horn
16h30 heure du bord, 19h30 TU et 21h30 en France.
Bonjour Ă tous,
Comme dans le film « Les Chtis » Michel Galabru aurait pu dire « C’est le HOOOORRRN ! ».
Le Cap Horn ou tout simplement « LE HORN » en lettres capitales représente pour un marin ce qu’est l’Everest pour un alpiniste, ce qu’est la médaille Olympique pour un athlète, ce qu’est un voyage dans l’espace pour un cosmonaute. C’est un aboutissement.
Au-delà des marins, le Cap Horn est pour tout le monde un endroit mythique où l’homme n’a pas sa place, où se sont jouées de multiples tragédies, où les tempêtes sont monstrueuses. Mais pour moi qui ne suis pas amateur de lauriers ou de médailles, ce n’est qu’une ballade comme un autre, un endroit que j’avais envie de visiter mais également un défi, en partant de Marseille, aller passer le Horn.
Aujourd’hui les bateaux que nous avons, solides et manœuvrant, mais surtout les excellentes prévisions météorologiques font qu’un passage au Horn, surtout en venant de la Terre de Feu n’est plus un exploit.
Malgré tout, le long chemin qu’il a fallu parcourir pour en arriver là , presque 10 000 Miles depuis mon départ de Marseille, en a fait un but à atteindre, un défi à relever et comme la passion de réussir m’anime toujours, aujourd’hui est un grand jour, un jour de fête, le jour où j’ai encore une fois atteint l’objectif que je m’étais fixé.
Nous ne sommes plus qu’à quelques miles, le ciel est gris avec de gros nuages noirs, il pleut mais Cyril est tout excité. Il entame dans le cockpit une danse brésilienne « Cabo de Horno, Cabo de Horno, Cabo de Horno, il y fait toujours beau ! »
J’arrive dans la Caleta Leones, sur Isla Hornos vers 8h30 et je m’approche au maximum de la falaise afin que Cyril et Nico puissent débarquer en annexe. Leur mission est de prendre des photos et de faire tamponner passeports et livre de bord. Pour ma part je laisse Harmattan dériver à quelques encablures de la côte en attendant leur retour afin d’aller les recueillir.
Vers 10h je récupère mon équipage enchanté de ce grand moment. Maintenant il faut passer le cap afin d’obtenir le toitre. Pour corser un peu l’aventure je décide de le passer à l’envers, contre mer, vent et courant, c’est-à -dire d’Est en Ouest. Heureusement il n’y a qu’un petit vent de force 4 et un courant d’environ 1,2N mais la houle est forte.
A 11h10 mn et 30s précise nous passons l’île Montesi qui est la pointe extrême du Cap Horn, nous sommes par 55°59’.387Sud. Séquence émotion ! Cette une seconde, un moment qui change tout. Nous sommes maintenant Cap Horniers, nous avons le droit de porter une boucle sur l’oreille gauche et également de pisser et de cracher au vent.
C’est également un changement d’océan, nous étions en Atlantique et nous venons de passer dans le Pacific, d’ailleurs l’immense houle nous le fait bien sentir. Et surtout je suis sur le chemin du retour, je rentre à la maison, mon défi est réussi.
J’appelle Francine, elle est contente. Puis je mets un coup de barre à tribord, je ne descendrais jamais plus Sud, maintenant j’ai beaucoup de Nord à faire pour retrouver Marseille, mon port d’attache.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"bravo, encore bravo !!!"
Envoyé par lannion bernard le 06-02-2017 à 14:44
"Bravo Capt'ain :) !!! "
Envoyé par Paparazzi le 06-02-2017 à 15:34
"Bravo Ă Hatmattan, au capitaine et Ă son Ă©quipage pour ce bel exploit."
Envoyé par Olivier de NEOS le 07-02-2017 à 11:47
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