Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 01 Mar 2017 22:00:00 - 53°18S 73°00W N° 973 - A distressingly constant bad weather
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Caleta Playa Parda
Bonjour Ă tous,
Nous sommes toujours bloqués dans la Caleta Playa Parda, en attente de conditions climatiques nous permettant de poursuivre. Cette partie du parcours est, d’après Giorgio et Mariolina, l’endroit le plus difficile à négocier. Ils écrivent « This part is characterised by a distressingly constant bad weather ».
L’immense Joshua Slocum est resté bloqué ici plus d’un mois, il est vrai qu’il n’avait pas de moteur ! Mais, même Giorgio et Mariolina ont dû patienter 9 jours en attente d’une fenêtre favorable. Nous espérons pouvoir reprendre la mer demain. Nous n’aurons passés que 60 heures, 2jours et demi ici. Quelle chance !
Cet endroit est difficile car le Détroit de Magellan s’ouvre sur l’océan Pacifique, sa houle, ses courants et surtout son vent d’Ouest dominant. Le prochain abri se trouve à l’entrée du Canal Smith, à environ 55 Miles soit une bonne journée de navigation.
En attendant nous patientons sous une pluie presque constante. Il ne faut pas être dépressif pour naviguer dans ces parages. Ce matin au levé, nous avons constaté que le sommet de la montagne nous surplombant s’est couvert de poudre blanche pendant la nuit. Nous avons tout de même fait une grande ballade cet après-midi.
J’ai un peu de mal, je n’ai pas tout à fait la même forme physique qu’une personne en pleine santé et à chaque fois Olivier et Nico me distancent très rapidement. Mais j’y vais à mon rythme et je fini toujours par les retrouver en haut de la montagne. La vie m’a appris à compenser en ténacité ce que je n’ai pas en force physique.
Ce parcours dans les canaux du Sud est un peu comme une traversée transocéanique, on n’y voit aucune présence humaine. Nous n’avons vu depuis Ushuaia que deux maisons, celles des gardiens de l’Armada qui surveillent les bateaux de passage. Ils sont mutés dans ces endroits isolés avec femme et enfants pour une année complète.
Nous traversons une nature sauvage, une nature primaire où l’homme n’a jamais mis les pieds. Les sites sont grandioses, impénétrables et particulièrement inhospitaliers. Sur terre nous ne voyons aucune trace de vie mais nous avons tout de même pu observer un ou deux très grands rapaces (des Condors je pense) tourner au dessus des blocs de granit. Ils doivent y trouver de la nourriture.
Nous passons tout de même la plupart de notre temps enfermés dans le bateau. Olivier et Nico lisent beaucoup, pour ma part la préparation des repas m’occupe au moins deux heures par jour. Je profite de tout ce temps pour confectionner des repas sympas. J’adore cuisiner. Et puis j’écris, j’écris le post quotidien mais j’ai également attaqué un livre sur ma transplantation rénale et sur ma qualité de vie en étant greffé.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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