Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 19 Mai 2017 17:00:00 - A Cergy Pontoise N° 1006 - Retard Ă l’allumage
17h00 TU et 19h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Hé oui, à l’heure qu’il est j’aurai dû me trouver à Santiago du Chili en train d’attendre mon bus pour redescendre à Valdivia afin d’y retrouver Harmattan. C’est en tous cas ce qui était encore prévu il y a seulement deux jours en arrière. Mais ma vie elle-même est une aventure et les imprévus génèrent des changements de direction à 180 degrés.
Mais que s’est-il passé ? Comme lors de chaque retour en France j’ai dû m’occuper du suivi de ma greffe de rein. Cette greffe est formidable car elle me permet de vivre pratiquement normalement, pratiquement à 100%. Mais sous cette apparence de vie en bonne santé se cache des médicaments puissants qui maintiennent mon système immunitaire en équilibre précaire.
Il s’agit des immunosuppresseurs. Ceux-ci réduisent fortement la vision des globules blancs. Une dose un peu moins forte et ils découvrent qu’un corps étranger (mon greffon) est implanté dans mon abdomen, ils le combattent et c’est le rejet. Une dose un peu plus forte et mon organisme ne se défend plus contre les différentes agressions que le corps humain subit au quotidien.
L’équilibre est donc instable et tout ne peut être entièrement sous contrôle. Le problème collatéral le plus important, le risque majeur de la greffe est le cancer de la peau. Pour ma part, ayant une peau blanche et les yeux bleus le risque est plus élevé. Un autre facteur de risque est l’exposition passée et présente aux rayons ultra violets. En mer ceux-ci sont particulièrement présents.
De ce fait je rencontre très régulièrement un dermatologue qui m’examine sous toutes les coutures. Cela se traduit souvent par la découverte d’une petite tumeur cancéreuse (carcinome basocellulaire) qui doit être traitée par la chirurgie (exérèse). Ces lésions ne donnent jamais de métastases mais sont à risque de récidive locale en cas d’exérèse incomplète.
J’ai donc vu mon dermato le mercredi 3 mai. Je lui ai à nouveau demandé de bien vouloir faire quelque chose pour la lésion qui se trouve sur ma tempe droite. Elle existe depuis longtemps. Nous avions pratiqué une biopsie qui s’était révélée négative. Il me l’a brulé à l’azote plusieurs fois sans succès. Elle continue à s’étendre en permanence, elle est maintenant de la taille d’une pièce de deux euros et cela me tracasse pas mal.
Une chance, un spécialiste des tumeurs de la peau de l’hôpital Saint Louis se trouvant dans les locaux mon dermato m’a demandé de repasser le vendredi 5 mai. Je l’ai rencontré. Il a été catégorique cette lésion n’était pas normale. Comme j’avais une petite tumeur à retirer au dessus de mon sourcil droit, il a été décidé de faire en même temps une biopsie élargie de cette lésion.
Cette opération s’est déroulée normalement le jeudi 11 mai. Le 12 j’ai passé la journée à Caen pour les contrôles correspondants à ma sixième année de greffe. Tout est OK de ce côté-là .
Il me faut absolument les résultats de l’anapath avant de reprendre l’avion aussi Francine fait des pieds et des mains pour les obtenir. Le verdict tombe enfin mercredi soir, cette lésion doit être retirée d’une façon urgente. Cela bouleverse tous mes plans mais je n’ai pas le choix, il faut faire ce qui doit être fait.
Ce n’est pas un réel problème, mon bateau est dans un endroit absolument sécurisé, il peut y rester un moment. Pour ma part, après trois mois de Patagonie j’ai eu ma dose et je ne suis pas encore en manque de bateau. Par ailleurs j’ai énormément de travail au bureau, de plus j’ai entrepris des travaux important dans mon habitation et ils m’occupent énormément.
Puis je peux ainsi profiter de mes petits enfants, mon cerisier va bientôt donner et pour finir c’est maintenant l’été à Paris alors qu’à Valdivia on entre dans l’hiver avec 2 degrés le matin, 8 l’après-midi et beaucoup de pluie.
Je vois mon chirurgien mercredi et l’opération devrait avoir lieu la semaine suivante.
Une dernière information, le numéro de Voiles et Voiliers de juin qui est maintenant en kiosque publie la fameuse photo d’Harmattan au pied du glacier Pia. Jean-Luc Gourmelen a eu la gentillesse d’évoquer la liberté qu’apporte la dialyse péritonéale.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"bonjour capitaine Fracasse... bon cette fois ça y est te voilà réparé de partout, heureusement que tu es inoxydable car un autre sujet aurait déjà rendu grâce. Encore une fois te voilà remis à neuf prêt à repartir dans qq temps bon courage mon ami bernard"
Envoyé par lannion bernard le 11-06-2017 à 13:02
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