Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 14 Jull 2017 17:00:00 - Chez Nico près de Syracuse N° 1013 - En Sicile
17h00 TU et 19h00 en France, 19h en Italie.
Bonjour Ă tous,
Syracuse, Henri Salvador l’a chantée et je m’attendais à un endroit paradisiaque mais nous arrivons par le terminal pétrolier et c’est moyen. Heureusement Nico réside de l’autre côté, au milieu de la campagne et il m’a donné ses coordonnées longitude et latitude. Google Map me guide jusque dans sa cour, c’est formidable.
Nico est paysan, fils et petit fils de paysan, il vit dans le corps de ferme familial qu’il a pas mal restauré. Mais il y a encore du boulot à faire car le pépé avait beaucoup de cordes à son arc, élevage avec une très longue étable, vignes et oliviers avec tout une partie pour faire le vin et l’huile, une énorme meule et de multiples pressoirs et endroits pour fouler le raisin.
Nous sommes contents de nous retrouver et je fais la connaissance de Graziella dont je ne connaissais jusqu’à présent que la voix. Malheureusement je ne verrais pas son bateau car Nico et Graziella ont fait une croisière à Malte où ils ont rencontré Angelo et Antonella. Ils sont revenus d’un coup d’avion et repartent mardi rechercher le voilier.
Nous avons adoré ces deux soirées passées dans des villages paumés. Aux cafés les hommes du village font des parties de cartes endiablées. Ils jouent à la Scopa ou à la Briscola avec des toutes petites cartes (environ 5 cm par 8 cm).
Les enseignes des cartes sont totalement différentes de chez nous, il s’agit de dessins simples très colorés de rouge, jaune et noir. Il y a les épées, les deniers, les coupes et les bâtons. Autour des quatre joueurs les supporters suivent le jeu mais étrangement personne ne consomme, il n’y a pas de verres, mauvaise pioche pour le taulier.
Nous avons passé la matinée sur les routes Calabraises. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, le bord des routes est encombré de détritus, plastics, bouteilles (en plastique également), papier, vieux vêtements … On a l’impression de rouler dans une poubelle. De plus les bords de route et même d’autoroute ne sont pas entretenus comme chez nous. L’herbe a poussée puis jaunie puis séchée.
Comme les mégots suivent le même chemin que les autres détritus, nous longeons en permanence d’immenses étendues calcinées. Parfois des collines entières y sont passées et les maisons sont entourées de végétations calcinées. D’ailleurs par deux fois nous devons traverser les flammes et l’épaisse fumée de feux qui ont embrasés les bas-côtés et la bande centrale faite d’énormes lauriers roses.
Puis nous arrivons à Scilla, l’entrée du détroit de Messine. Comment ne pas penser à Ulysse passant à cet endroit entre « Charybde et Scylla ». J’ai emprunté ce détroit de nombreuses fois en voilier, dans un sens ou dans l’autre.
C’est toujours très impressionnant surtout la nuit au milieu des fameux tourbillons, dans les courants parfois importants alors qu’il faut éviter les cargos qui suivent leurs rails et des ferrys qui traversent perpendiculairement.
Cette fois nous traversons sur le ferry et c’est beaucoup plus calme. Puis nous filons jusqu’à Taormine, cette fameuse citée perchée à flan de montagne sur un énorme piton rocheux. L’histoire de cet endroit au sens premier du terme est étonnante. Combien de fois la ville a été assiégée, prise, mise à sac et vidée de ses habitants ? Que de malheurs ont eu lieu sur ces pierres ?
La soirée est très agréable, il ne fait pas trop chaud, il y a un peu d’air. C’est le bonheur.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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