Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 22 sept 2017 07:00:00 - Dans l’avion N° 1026 - Entre Paris et Valdivia
7h00 TU et 9h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Soudain je craque un œil, mon réveil indique 3h38. Chouette, encore 7 minutes avant qu’il ne se manifeste bruyamment. Je ramasse mon gros oreiller, j’allume BFM TV et profite voluptueusement de ces quelques dernières minutes sous la couette avant ce très, trés long voyage qui m’attend.
Avec les années qui s’empilent ces voyages interminables deviennent une véritable épreuve. En effet je ne retrouverais maintenant un endroit pour m’allonger et dormir que dans environ 36 heures, c’est-à -dire vers 16h heure de Paris demain samedi.
A ce moment il sera pour moi 11h (heure locale) du matin lorsque j’arriverais à mon bateau et je n’aurais très certainement pas le temps de me reposer car du travail m’attends avant de pouvoir reprendre la mer.
Je suis maintenant dans l’avion pour Madrid où une escale d’un peu moins de deux heures m’attend. C’est rare mais je vais devoir récupérer ma valise et m’enregistrer sur le vol pour Santiago, j’espère que j’aurais le temps et que tout va bien se passer. Je dois arriver à minuit trente à Santiago du Chili avant de prendre un bus à 4h du matin pour Valdivia où j’arriverais vers 15 heures samedi (heure de Paris).
Depuis quelques jours j’entends très souvent des « Bonnes vacances !». A chaque fois je suis surpris et interloqué. Je suis parti en vacances cet été, lors de mon voyage en Italie avec Francine. Les vacances sont synonymes de moments relativement courts et exceptionnels, de moments qui sortent du quotidien.
Mais maintenant il ne s’agit pas de cela, en fait je me contente de vivre ma vie. Mes voyages en bateau de sont pas des moments rares, ils sont ma vie. De plus ma vie au bureau ne m’a jamais semblée être un « travail » comme beaucoup l’entendent, et du coup je n’éprouve pas le besoin de partir « en vacances » pour me reposer et me changer les idées.
En fait j’aime autant être au bureau que sur mon bateau et comme ma vie au bureau est passionnante, qu’elle correspond toujours à des moments de vie en famille avec mes enfants et mes petits enfants, j’ai toujours un peu de mal à m’arracher pour partir retrouver Harmattan.
Le but de cette aventure est d’entamer le voyage de retour vers la Méditerranée et de rejoindre l’océan Atlantique dans un premier temps ou tout du moins Panama. La route est longue, elle représente environ 3350 Miles ! Mais je devrais être aidé par le courant qui dans cette région porte au Nord. De plus, à cette époque de l’année les vents devraient être favorables et me permettre de progresser sans trop de problèmes.
Je ne sais pas encore si je vais faire un stop à Antofagasta pour jeter un coup d’œil au désert d’Atacama. Je ne sais pas non plus si je vais visiter Lima. Le Pérou est difficile et l’entrée dans le pays est agrémentée d’une taxe importante pour les plaisanciers. L’Equateur n’est pas très accueillant non plus.
En fait je n’ai encore rien décidé. J’ai quelques jours de travail pour préparer le bateau à reprendre la mer puis je vais voir avec la météo locale. De toute façon je serais obligé de trancher au moment de partir de Valdivia. En effet lors des formalités de sortie je devrais bien choisir entre faire une sortie définitive du pays ou bien refaire un stop plus au Nord du Chili (Antofagasta) afin d’effectuer cette sortie.
Tout va dépendre de la météo. S’il y a trop souvent du vent de Nord m’empêchant de progresser je suivrais la côte afin de m’abriter durant ces épisodes difficiles sinon je tirerais tout droit. Par contre je ne pense pas m’arrêter à Valparaiso. J’ai déjà vu cet endroit la fois dernière.
Comme à chaque fois l’arrivée dans la marina va être un moment difficile et plein d’angoisse. J’ai toujours peur de retrouver mon bateau coulé et au loin, avant d’apercevoir Harmattan, je vais me grandir un maximum en essayant de distinguer la pomme si caractéristique de ses mâts afin de voir si elles se trouvent à une hauteur normale.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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