Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 14 Oct 2017 23:00:00 - 25°23’S 79°21’W N° 1044 - Le train-train des longues traversĂ©es
19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1 en France.
Bonjour Ă tous,
Je ne vois pas les journées passer. Je suis maintenant dans le train-train des longues traversées, j’ai pris mon rythme et j’aime ces moments de tranquillité, ces moments où tout est calme, ces moments de quiétude absolue où le stress du quotidien n’a pas sa place.
Beaucoup pensent que l’on doit s’ennuyer, que les journées doivent paraitre longues et répétitives. De plus l’énorme majorité n’imagine pas la solitude. Pour beaucoup elle fait peur, peur de quoi ? peur de se retrouver confronté à soi même ? peur de devenir fou d’ennui ?
Il faut dire que je suis d’un naturel super actif, que je fonctionne en permanence à 300 à l’heure et que ces moments où je coupe les gaz me font un bien fou. C’est devenu une véritable addiction. Un seul exemple : je n’ai jamais le temps de lire. La veille de prendre l’avion pour revenir à Valdivia j’ai retrouvé sur ma table de nuit un roman que j’étais en train de lire le 9 avril lors de mon retour et que je n’ai jamais pris le temps de terminer.
En général je sors de ma couchette un peu avant 8 heures pour prendre mes médicaments. Je trainasse, je fais le tour du bateau, je vérifie si tout est normal, un petit réglage ici ou là . Je contrôle la route, je zoom la carte au devant du bateau, je vérifie la tension des batteries, éventuellement je lance le moteur principal ou le groupe …
Je mets en fonction le téléphone satellite, vérification de la météo, des messages en attente, un coup de fil à la maison ou au bureau … Ensuite c’est le petit déjeuner. Assez simple il se constitue de quelques crackers beurrés et d’un verre de jus d’orange.
Là , s’il n’y a pas d’urgence, je profite de l’instant en attrapant le livre en cours et je m’accorde une heure de lecture. Il est 10 heures c’est le moment de la toilette. J’ai du temps et je ne m’en prive pas, en incluant les crèmes à tartiner sur le visage et les mains puis la remise en ordre de la cabine et du carré j’arrive à 11 heures.
Dans un bateau il y a toujours quelque chose à faire, j’y consacre deux heures puis c’est le moment de préparer le repas et de le prendre avant de me jeter sur une couchette de quart pour faire une bonne sieste, il est 15 heures.
Encore un tour du bateau, des contrôles, des vérifications … avant d’attaquer une ou deux heures de « travail » sur le bateau. Et puis il y a le blog, c’est en moyenne deux heures par jour, deux heures de bonheur car j’adore écrire. Puis je lis un peu et à 19 heures précise je fais le point sur la route, je remplie le livre de bord, je finalise la nouvelle du jour et je l’envoie.
Encore un peu de lecture, le repas du soir un peu succinct puis encore un peu de lecture et vers 21 ou 22 heures je suis sous ma couette et je m’endors immédiatement. C’est plutôt le matin que je flemmarde dans ma bannette et que je médite. La nuit dernière je ne me suis pas levé mais souvent je dois m’occuper du bateau et me lever plusieurs fois dans la nuit.
Voilà donc ma journée standard. Après il y a les urgences et je dois m’adapter mais je n’ai aucune contrainte. Les besoins du bateau et de la navigation passent avant tout et même si je dois me lever 20 fois dans la nuit ou ne pas dormir c’est toujours un plaisir, cela fait partie de l’aventure.
144 Miles depuis hier soir, mais le vent commence à faiblir. Il est passé autour de 15N depuis 16 heures et le bateau marche beaucoup moins vite soit entre 4 et 5N. Je suis parti depuis une semaine et j’ai parcouru 982 Miles. Il m’en reste entre 1 550 si je m’arrête en Equateur et 2 100 si je vais jusqu’à Panama.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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