Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 27 Oct 2017 23:00:00 - 0°06’N 81°06’W
N° 1057 - La routine de l’Equateur

19h00 heure du bord, 23h00 TU et 01h00 J+1
en France.


Bonjour Ă  tous,

Tout va bien à bord, la nuit s’est passée sans problème malgré une
veille attentive aux cargos et aux pĂŞcheurs car ma route passait Ă  une
trentaine de Miles de la cĂ´te Ă©quatorienne.

Au petit matin je suis passé au large de la fameuse Bahia de Caraquez.
C’est l’abri naturel, la « marina » dont m’avait parlé Peter. On peut
ancrer mais il y a également des bouées, c’est très protégé et
surveillé. Pour une somme de 150 à 200 € par mois en peut y laisser
son bateau en toute confiance et repartir en Europe.

Si les conditions météo n’avaient pas été aussi favorables et si je
n’avais pu arriver ici avant le 5 ou 6 Novembre j’y aurais laissé mon
bateau car le temps m’aurait alors manqué pour traverser le canal et
être rentré pour fin Novembre en France.

Mais comme ce parcours s’est admirablement bien passé et que je suis
dans les temps j’ai décidé de poursuivre jusqu’à Panama qui se trouve
ce soir à environ 530 Miles. Comme d’habitude, si les prévisions météo
sont souvent fiables en direction du vent, elles ne le sont pas dans
sa force. Malgré tout je pense que la fin du parcours va être très
molle et comme me le précise Pierre-Yves, je vais être obligé de
hisser le Volvo.

Je commence à avoir une idée plus précise de ma date d’arrivée sur
Panama, si les conditions sont ce que je pense je pourrais y ĂŞtre le
deux Novembre avec une incertitude de plus ou moins un jour. Il faudra
ensuite effectuer les formalités d’entrée et celles permettant de
passer ce foutu canal.

En début d’après midi le temps à changé, les nuages noirs ont disparus
et le soleil a daigné faire son apparition. La température de la mer
atteint maintenant les 26 degrés et il fait 28 degrés dans le bateau.
C’est parfait, je suis bien et la nuit je n’ai plus besoin de me vêtir
pour aller sur le pont. D’ailleurs la descente reste maintenant
ouverte en permanence.

A un moment des pĂŞcheurs me doublent dans leurs grandes barques,
filant comme des fusées en sautant de vague en vague poussés par leurs
puissants moteurs HB. Nous sommes à 50 Miles de la côte et je me dis «
Heureusement que je ne suis pas sur les cĂ´tes africaines car ils
ressemblent beaucoup aux pirates qui traînent là bas ».

C’est à 17h 38 mn et 14 seconde très précisément qu’Harmattan a coupé
pour la sixième fois la fameuse ligne représentant l’Equateur. Le
Capitaine avait ordonné pour cette occasion de faire servir à tout
l’équipage un menu amélioré ainsi qu’une double ration de rhum. Des
cris « Hourra ! Hourra ! Vive le Cap’tain » ont retenti dans tout le
bateau.

Est-ce le rhum ? Des travaux ont-ils été effectués ? Pour la première
fois j’ai cru voir une ligne peinte sur la mer couleur arc en ciel à
l’endroit même de l’Equateur. Nous sommes passés en un peu plus de six
secondes de l’hémisphère Sud à l’hémisphère Nord, de la Croix du Sud à
la Grande Ourse et du printemps à l’automne sans malheureusement
passer par la case été.

124 Miles viennent se déduire ce soir de la distance restant à parcourir.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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