Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 13 May 2018 23:00:00 - 28°55’N 70°39’W N° 1132 - Essaie de Spi
19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France
Bonjour Ă tous,
Finalement Francine, ma femme, va me rejoindre aux Açores avec une poignée de médicaments. Elle adore cet endroit tout comme moi et cela va me donner un peu d’air dans mon planning. Et surtout je vais pouvoir assister à l’anniversaire des 100 ans du fameux « Café Sport », encore plus connu de tous les navigateurs du monde entier en tant que « Chez Peter ».
Et comme les échéances sont un peu moins tendues je vais pouvoir passer quelques jours aux Bermudes et peut-être faire un stop à Florès avant d’atterrir à Horta car je ne connais pas cette île des Açores qui, paraît-il, est sublime.
Tout va bien à bord mais le vent n’est pas très stable ni en force, il évolue entre 6 et 13 Nœuds, ni en direction car il peut varier d’une vingtaine de degrés. Mais c’est vrai que je ne suis pas dans les alizés. Et puis un courant contraire qui peut aller jusqu’à 2 Nœuds me retient par les pieds. Malgré tout j’avance.
Au réveil, nous sommes dans une phase de vent faible et après moultes tergiversations je me décide à envoyer le spi. Il faut comprendre que toutes ces manœuvres de voiles sont assez physiques et que je n’ai plus 20 ans, ni même 40 d’ailleurs ! A Cuba je discutais avec un copain navigateur. - T’as un spi - Oui - Tu l’utilise beaucoup - Je ne le hisse plus - Pourquoi ? - Je suis fatigué Je comprends immédiatement car je suis un peu dans le même cas, c’est ce que je ressens.
Finalement je me décide et j’attaque la manœuvre. Je dois commencer par descendre la trinquette et la ferler sur sa bôme. Elle ronchonne, elle n’est pas contente. C’est mon copain Jacky qui a découvert le premier ce problème entre la trinquette et le spi.
Il faut savoir que la trinquette est plutôt une voile de tempête et le spi carrément une voile de beau temps. La trinquette souffre de ce qu’elle estime un manque de considération de la part du Capitaine, elle est jalouse du spi alors qu’elle estime que c’est elle que l’on va chercher et qui fait le boulot quand ça va mal.
Elle dort toujours sur le pont, ferlée sur sa bôme, se prenant des sceaux de mer en permanence alors que le spi dort carrément avec le capitaine, sous sa couchette ! Et puis elle n’aime pas, alors qu’il n’y a presque pas de vent, voir ce gros spi tout rouge faire le beau au-dessus d’elle. Elle pense qu’il la nargue.
Il faut ensuite monter le spi sur le pont, le sortir de son sac, préparer toutes les manœuvres sans se tromper avant de rouler le génois. Tout cela représente des efforts et de la fatigue. Une fois le spi en haut du mât je lève la chaussette mais le spi ne se déploie pas, il est tout tortillonné. Quel bazar ! La trinquette pouffe.
Il faut maintenant tout reprendre à l’envers et renvoyer le génois avant de descendre ce spi dans le carré pour résoudre le problème. Sur un quai c’est facile mais dans le carré c’est dantesque. Il fait 130 m² et 17 mètres de guindant ! Je dois remonter la chaussette et en partant du point de drisse remettre les tissus en ligne.
Lorsque je termine il est midi passé et je suis épuisé. Maintenant le vent est reparti à 13 Nœuds, ce n’est plus la peine, je n’en ai plus envie, je laisse le spi dans le cockpit et vais me reposer.
Encore 141 Miles au compteur ce soir, 108 Miles de moins sur la route avec l’entrée du chenal d’accès à St Georges dans 358 Miles, 812 Miles depuis Cuba.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"bonjour amiral, je viens d'avaler d'un seul coup le départ de panama à l'arrivée aux bermudes... cette fois c'est le retour au bercail pour le grand carénage. bonne route et bon vent harmattan bernard"
Envoyé par bernard.lannion le 14-05-2018 à 18:19
"Bonsoir, Joli dialogue qui met les voiles, la fatigue sans doute (sourire), il faut ménager sa monture, pas seulement, l'homme aussi. Donne le bonjour à madame et profite de ce moment pour reprendre des forces ( physiques et morales ) au plaisir."
Envoyé par LE DROUCPEET le 14-05-2018 à 22:21
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