Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 24 May 2018 22:00:00 - 35°29’N 59°57’W N° 1143 - Mauvais temps
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour Ă tous,
22 heure, je suis allongé sur la couchette de quart, celle sous le vent, dans le carré. Je dors déjà lorsque l’alarme radar retentie. C’est un orage qui arrive par l’arrière, il progresse assez vite. Pour l’instant je n’ai qu’un ris dans la grand-voile mais déjà le vent commence à monter.
Vite, je dois prendre le deuxième ris. Il est facile à prendre avec une bosse pour le guindant et une seconde pour la chute. Le quartier de lune est important et j’en profite pour prendre ce ris sous les rayons de lune.
Je ne le sais pas encore mais les orages vont se succéder tout au long de la nuit et une bonne partie de cette journée. Le vent s’établie autour de 25 Nœuds mais les rafales sont terribles. Au fur et à mesure la force du vent monte. Le bateau est maintenant trop toilé, vite je dois monter sur le pont pour prendre le troisième ris. Ce matin ça souffle autour de 33 Nœuds, avec des rafales qui peuvent atteindre 48 Nœuds sous les orages.
Dès que je sens le bateau changer de comportement sous l’augmentation de la vitesse du vent je dois me dépêcher de me lever pour aller gérer l’orage qui arrive. En effet sous l’orage le vent se renforce avec une rotation d’une trentaine de degrés dans le sens horaire.
Comme je suis plein vent arrière, si je ne fais rien je risque l’empannage incontrôlé. C’est extrêmement dangereux car cela peut être très violent. Le fait que la bôme passe comme une fusée d’un bord sur l’autre peut générer de la casse, souvent le vit de mulet qui est le cardan reliant la bôme au mât.
Les solutions sont soit de gréer une retenue de bôme, à l’avant du bateau sur un endroit solide et pas sur le balcon avant au risque de se retrouver avec le balcon pendu en bout de bôme (Je connais un plaisancier à qui s’est arrivé !!!). L’autre solution est de gréer un frein de bôme, c’est ce que j’utilise avec beaucoup de bonheur.
Aujourd’hui les orages sont maintenant accompagnés de pluies diluviennes. Je suis trempé, dans le bateau tout est trempé, ce n’est pas très confortable. Puis vers 16 heures un énorme orage arrive et se déchaine. Le vent commence à tourner de 90 degrés puis souffle en furie accompagné de trombes d’eau.
La visibilité est très limitée mais ce que je vois de la mer est impressionnant, elle est couverte d’une multitude de traînées blanches. Je ne peux pas faire grand-chose, me réfugier à l’intérieur et attendre tout simplement.
Miracle, lorsque l’orage s’arrête le vent tombe et le bateau bouchonne. Je mets en marche le moteur et je m’occupe à tout faire sécher. Par contre la mer reste grosse et le bateau fait des bonds dans tous les sens. Il va falloir être patient le temps que la mer s’aplatisse.
Vers 18 heures le vent revient autour de 20 Nœuds, c’est plus raisonnable. Je renvoie toute la toile de la grand-voile et je coupe le moteur. Au milieu de la nuit le vent doit tourner au Nord en faiblissant un peu.
Avec toute cette cavalcade Faial se trouve ce soir 1353 Miles soit 145 Miles de route utile sur ces dernières 24 heures. Mon compteur journalier indique 155 Miles, 529 depuis les Bermudes.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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