Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 23 May 2018 22:00:00 - 35°29’N 59°57’W N° 1142 - Les discutions de ponton (suite)
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour Ă tous,
Les discutions de ponton se passent sur les pontons bien entendu mais également à l’endroit où l’on peut capter du wifi. C’est un peu le point de rassemblement de tous les équipages, là où l’on peut prendre la météo, là où l’on peut communiquer avec sa famille, là où l’on peut s’informer sur les différents problèmes qui surgissent lors des escales et surtout là où l’on rencontre les autres.
Et puis ces discutions continuent également sur les bateaux. Un des buts de ces grandes croisières est bien entendu de faire des rencontres, de croiser d’autres voyageurs avec lesquels on peut partager des passions communes, s’informer, échanger des expériences, confronter des idées. On s’invite, un café, une bière, une visite de bateau …
Je l’ai déjà dit, partout dans le monde le nombre de bateaux français dans un mouillage est en moyenne de 7 unités sur dix ! C’est étonnant. A quoi est dû cet engouement des français pour la grande croisière. Certainement à deux légendes de la voile, Bernard Moitessier et Eric Tabarly.
Certainement également à tous ces passionnés de voiles qui organisent des courses de folie comme ces tours du monde en solitaire. Je suis toujours extrêmement étonné de constater l’engouement que provoque le Vendée Globe. Les coureurs qui arrivent plusieurs semaines après le vainqueur sont accueillis comme des héros.
Pour ma part c’est cette course qui m’a donné envie de faire le tour du monde. Le héros du moment s’appelait Philippe Jantot. Je lisais ses livres avec passion (« Trois océans pour une victoire » entre autres), ils me rassuraient et me confortaient dans l’idée que ce véritable Everest était à ma portée.
Je crois également que les revues nautiques ont énormément aidé à l’essor de la voile en France. On pourrait penser que cette passion est liée à la très grande longueur du littoral français. C’est certainement une raison mais lorsqu’on y regarde de près on s’aperçois qu’un grand nombre de grands voyageurs n’habitent pas près de la mer. Par exemple il y a beaucoup de savoyards.
Comme vous l’avez constaté, j’ai franchi le soixantième degré de longitude Ouest et par là même j’ai changé de fuseau horaire. J’ai donc dû avancer toutes les montres et horloges du bord d’une heure. Je n’ai donc plus que quatre heures de décalage avec la France, à Panama j’avais 9 heures !!! Cela sent bon l’écurie.
Depuis hier matin le bateau marche bien, il fait beau même si plus je progresse vers le Nord et plus le temps se rafraîchit. Hier soir j’ai même dû sortir un pull et depuis ce matin la température de l’eau de mer a baissé de deux degrés.
Le vent ne cesse de forcir et ce soir j’ai un bon vent force 6 qui me pousse droit dans l’axe, direction Horta. La mer a beaucoup grossi et Harmattan roule dans tous les sens. Je navigue avec la grand-voile seule à un ris. Le risque est de faire un empannage non contrôlé (changement brutal de bord par la bôme). Heureusement que j’ai mon frein de bôme. Cette nuit je vais prendre un ris supplémentaire par sécurité.
Grâce à ce bon vent j’ai progressé de 119 Miles à 1498 Miles de Faial ce soir. Il faut noter que cette journée n’a fait que 11 heures. Mon compteur journalier indique 129 Miles.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"une raison complémentaire pour explique la proportion importante des navigateurs français : les loisirs, les français sont sans doute les personnes qui bénéficient des plus grandes facilités pour partir, congés sabbatiques, cumuls des jours de congé et avant, retraites anticipées..."
Envoyé par olivier le 24-05-2018 à 16:17
"Salut le marin,
Je vois que pour l'instant tout va bien et que ton bateau file avec ces vents propices. Bonne nave A+"
Envoyé par LE DROUCPEET le 25-05-2018 à 06:26
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